Press – Various & Mixed

Sept 2016

Review of Destroyer of Naivetés on the Entr’acte label

« Grade A smut from Entr’acte, featuring Black Sifichi reciting from Joseph Nechvatal’s “sex farce” poetry book ‘Destroyer of Naivetés’ to music by Rhys Chatham, all owing heavy influence to a long history of excess and debauchery spelt out in classic erotic literature, art, philosophy and film.
On the surface, Black Sifichi’s husky delivery and the passionate content of Destroyer of Naivetés bears a striking resemblance to Iggy Pop’s recent tribute to Walt Whitman alongside Alva Noto and Tarwater. But where their Leaves of Grass was divided in chapters and set to beats, this one sprawls out for a seventy minutes of light-headed electronic drones and gasping reeds sustaining a deeply tantric, erotic atmosphere.
Of course, that’s entirely subjective depending your personal kinks, although anyone who gets off on elaborately fleshly adjectives and sticky adverbs will surely be in their element if you’re willing to submit to its filigree eccentricities and compelling sensuality. »

  – Boomkat

 

Review of Destroyer of Naivetés (Noise Admiration)

Cave Bacchus’ Destroyer of Naivetés mesmereyesed me on all mantratronic levels, conseequently eye treyed meye best to enter this maddening of the erectile while carrying headphones. Id contains or uncontains three folded, funny trinitarian sound worlds ur-deranged like boromean (k)not/ds, desiring machines or radiooscillating lacanian earrings (and yes, my lacanian ear still rings in a deep orgasmatronic tinnitus after listening to this again and again forced into a filo relecto (peregrinus ubique !) to fantaseyeze again and again). Anything circles around the three (pour rire, of course) in this try-an-gulation hear. Outfolding itself three folded circling around the three in a deeply diving threeabolic perichoresis immaterializing in Joseph Nechvatal (words), Rhys Chatham (sounds), and Black Sifichi (voice) – « semi-circular configuration eyes dance strewn with irises (…) in one cathartic expenditure (…) less ego more art” (Nechvatal).

At once, once and for all three folded – written, spoken, set to music, ohr: it is simply a verbivocovisual inout-folding of Joseph Nechvatal’s amazing erecticlectic, obseen, ink squirting 2015 book poem bearing the same title (Ah, logos spermatikos, neyes to hear from you again after all these years). I even pulled these three folded lacanian formula-gloves – also an anagram of ears, if you like trance-lingual forcings – R(hys)-S(ifichi)-I(osef) or I(osef)-R(hys)-S(ifichi) over my writing hand. Words gave birth to sounds, sounds became gloves handing over words to the ears and deeper towards the belly button (hey, omphalos !)- “genitals in hand (…) atmosphere dark and slumberous” (Nechvatal) – open for further re:joyce-ments: Lord help you, Maria, full of grease, the load is with me.

Id is in any case an ultra-interesting subtle escalation or coalescence of sounds, words, timbres and voices – “infinite transformative possibilities clothed only in the sound”(Nechvatal). To use John Barth’s words:“escalation of echoing cycles into ascending spirals = estellation: the apotheosis of storys into stars”. And ohr Deleuze Guattari’s « les forces d’un Cosmos énergétique, informel et immatériel ». And Black Sifichi’s voice treyes to mirror or nail down all verbal microshiftings of Nechvatal’s proême from whispering, nervous babellings up to final orgiastic verbal f(l)ickerings and micro-stutterers: »disarray, disarray » (Nechvatal), la schize entre l’œil et le regard.

Accompaneared by the swirling, swelling, effulgent, haptophilic, hesitating, interstellar or retro-future-tronic, blanks-leaving and sometimes heavily uplifting, erecting or erected dionyseean sounds of Donnergott Rhys Chatham (Rise Chatham, rise !) de(ep)livering some kind of a much Younger Third Dream of the High Tension Line Stepdown Transformer circling cycling around – “waves of electronic energy and immaterial signals” (Nechvatal) – or tuba-trumpet-coloured-harmon-mutes sounds like in Nono’s late masterpiece Post-Prae-Ludium Per Donau (1987) trance-forming seamlessly into guitar-lyre-tronics and flute-like-twitters back and forth and vice versa letting “eyes dance to music of pipes and horns throngs of satyrs dance (…) into orbit around itself ecstatic in the generosity of self-loss (…) blackness begins to snicker with delight art as a vehicle for self-transcendence  (…) spontaneously inventive vision a moment of  annihilation independently of time space” (Nechvatal).

(10/10 Admiration points)

 

April 2015

Trip Hop Net

2kilos & More : Lieux-Dits – 20 Fév. 2015 – Ant-zen ****

Il n’est jamais évident d’avouer une lacune musicale, surtout quand elle dure depuis dix ans. Le moment de honte passé, on tente rapidement de rattraper le temps perdu en commençant généralement la discographie du groupe nouvellement découvert par la dernière sortie en date… En l’ocurrence, Lieux-Dits, cinquième album studio de 2 Kilos & More, duo franco-allemand composé de Séverine Krouch (machines, guitares) et Hugues Villette (machines, batterie)… Ou huit titres que l’on peut qualifier dores et déjà de formidable claque sonore, à faire sortir l’auditeur de sa douce torpeur hivernale en l’embarquant sans ménagement pour une virée trépidante au pays merveilleux des rythmes sauvages et des ambiances planantes.

D’entrée, Après tout donne le ton avec cette progression haletante et débridée, une strucuture identique que l’on retrouvera sur le morceau Autres Peaux, tout aussi fascinant de fougue sans pour autant devenir répétitif… Dans l’intervalle, le maître du spoken word et fidèle collaborateur du duo, Black Sifichi, verbe caverneux et scénarios de films plein la voix, aura fait sa première apparition sur l’épique January Ride… Des mots qui deviennent un instrument à part entière lorsqu’ils ponctuent presque brutalement Only Hazardous, puis l’incarnation d’un nouveau Big Brother sur la promesse utopique (ou la prémonition dystopique…) de Perfect Pulse, final hors norme d’un album qui l’est tout autant. Urgent (Sous Bois), expérimental (Presque Là), sans concession (Cache Feu), Lieux-Dits réalise une sorte d’alliance libertaire entre post rock à peine dompté et ambient largement assumée : cette superposition de samples et de couches éléctroniques tantôt sombres, tantôt lumineuses, s’habille de guitares et de percussions pour trancender les genres et les formats.

Après une décennie de composition et de live, Séverine Krouch et Hugues Villette continuent visiblement d’explorer l’infini, de préférence à l’image de leur pochette d’album (et LP, puisque la version vinyle 6 titres est également disponible), perchés en hauteur… Vu du public, Lieux-Dits ressemble fort à une course folle où les battements de la musique rejoignent finalement ceux du coeur, une échappée belle au terme de laquelle on arrive le souffle court, la crinière ébouriffée et le regard fiévreux. Une expérience qu’on attend de vivre avec impatience lors de leur prochaine tournée…

— Lacar

 

DMUTE  – 2kilos &More / March 2015
LP : Lieux-Dits

L’album s’appelle Lieux-Dits. Un mot composé pour un disque fait à deux (trois même) têtes ; celles chercheuses de Hugues et Séverine (et Norscq, producteur orfèvre proche de longue date du duo). Un mot aux assonances mystérieuses, poétiques aussi, pour un Lp qui l’est tout autant.
Un disque qui, si on y retrouve la même façon de composer – base électro et samples puis rythmiques et basses – porte en lui une nouvelle force : celle de l’expérience (dix ans d’existence, plus de soixante-dix concerts) et des envies assumées.

Oui, ce quatrième opus s’appelle Lieux-Dits. Un mot au pluriel. Et la pluralité – des sensations, des structures sonores, des images mentales qui en émanent – est effectivement un élément central de cet album. On se retrouve parfois au coeur d’un blizzard féroce qui ronge les os, parfois dans la chaleur étouffante d’un volcan en éruption, parfois encore, allongé sur un tapis de feuilles perdu dans les bois.

La production est une fois encore d’une éblouissante précision, bousculant les pleins et les déliés d’un post-rock aux tendances indus à travers les nappes d’une IDM cosmique. Le tout appuyé d’une puissance sonique indomptée, moins cadrée et géométrique qu’il n’y parait, un brin bravache, drôlement sauvage, qu’on sent immanquablement faite pour le live. A ça ajoutez les textes de Black Sifichi, poète beat envoutant distillant avec parcimonie un spoken word rageur autant qu’acrobate, et vous aurez les composantes hallucinantes d’une vraie réussite.
Celle d’un disque fait pour traverser la vie – ce sacré « lieu-dit » – celle qui se tord en tous sens, celle où choisir une direction se fait au gré du vent, celle aux atmosphères changeantes, capable de passer de l’orage aux brûlures du soleil en un battement de cils.

Un disque girouette, un disque boussole pour une saine désorientation des sens ! Magistral !

— Yann

 

2kilos &More Lieux-Dits
par Lexo7

This is a fast Ride. A Ride, a Way to Death. (Black Sifichi – January Ride)
Duo français articulé autour de Séverine Krouch et Hugues Villette, accompagné depuis (presque) toujours par l’illustre Black Sifichi, 2kilos &More jouit d’une réputation live incontestable. Jusqu’ici, leurs efforts strictement discographiques m’avaient laissé un poil dubitatif, renvoyé à une musique de ZADiste qui hésite à se laisser pousser les cheveux ou à se raser la tête. La « faute » peut-être à une intensité live jamais aussi bien retranscrite sur disque, ou à ce côté electronica rythmique un peu old-school et donc un peu adolescent, un peu « plastique », oscillant ainsi entre le pire et le meilleur d’un catalogue type Jarring Effects. L’écoute répétée en boucle (intensive) du titre January Ride m’a forcément poussé à me plonger dans leur quatrième album, Lieux-Dits, sorti il y a peu sur la référence industrielle (déclinante diront certains) et bavaroise ant-zen. Pour mon plus grand bonheur, puisque l’album du jour est probablement leur meilleur. Je vous épargnerai quand même le terme surclaqué « d’album de la maturité », mes nouvelles velléités d’alliance au journalisme musical objectif et à la blogosphère consanguine étant heureusement plus que limitées.

Dépeignant des scènes aux climats inquisiteurs avec juste ce qu’il faut d’impressions d’oppression, Lieux-Dits fait partie de ces albums rares, parvenant à allier puissance et subtil pouvoir d’immersion. Implacable sur le plan de la cohérence narrative, il réussit à mon sens à donner un sens et une justesse rythmique renouvelée en comparaison de ce que faisait le groupe jusqu’alors. J’irais même jusqu’à pousser le vice à fond, en disant que c’est justement l’album qui se rapproche le plus de ce qu’ils peuvent évoquer en live : un duo rock industriel intelligent qui renonce à la collision des genres pour mieux fondre ses influences, qui n’est plus la victime des background respectifs et donc différents de ses deux acteurs principaux.
On pourra bien sûr regretter que certains morceaux ne puissent pas jouir d’une certaine épure (Autres peaux, Cache feu) quand certains mériteraient d’être copieusement rallongés (l’excellentissime Sous-bois, doté d’une conclusion particulièrement inspirée). La répétitivité a sur disque parfois ses limites, de même que ce recours et ce traitement électronique qui résonne ici encore parfois un peu trop « plastique ». Les batteries d’Hugues Villette ne sont pour moi jamais aussi efficaces que lorsqu’elles sonnent naturelles, quand les roulements habiles n’empêchent pas les cymbales de s’envoler. Pour ce qui est des guitares de Séverine Krouch, elles accentuent moins lourdement les versants contemplatifs, assoient mieux les ambiances sans les épargner parfois de riffs sauvages et sanguinolents particulièrement réjouissants (Only Hazardous).
Lieux-Dits ne serait sans doute pas aussi enthousiasmant sans la présence de celui qui traîne ses guêtres et son empreinte si particulière sur un nombre important de projets obscurs et indépendants. L’américain Black Sifichi éclabousse les deux titres indispensables du disque de son spoken word poétique apocalyptique et enfiévré. Sur le terrible January Ride, bien sûr, mais aussi sur le titre final qui confirme que malgré mes réserves toutes personnelles, les 2kilos &More ont toujours su sublimer leurs fins de disques. Sa science du placement sur Perfect Pulse, calé malicieusement sur la rythmique, pourrait rendre jaloux n’importe quel MC ou pratiquant de dub poetry. Chapeau l’artiste.

Lieux-Dits est un album tout ce qu’il y a de plus remarquable, que vous pourrez vous procurer auprès d’ant-zen dans sa version digitale et cd, tandis que le label français Satanic Royalty vient de rendre disponible une version vinyle amputée de deux titres.

 

Sensation rock 04 avril 2015

2kilos &More Lieux-Dits

Séverine Krouch & Hugues Villette forment un duo abrasif. Attention, coup de coeur. Si vous aimez Näo tournez-vous sans concession vers ce binôme électronique étiré entre Paris et Berlin, qui lui aussi a déja signé sur l’excellent label allemand Ant-Zen.

Une electronica expérimentale qui puise dans toutes les ressources des scènes indus et alternatives pour produire des morceaux amples, des déflagrations vibratoires au long cours. Les deux mécaniciens des synthés commencent par des samples électroniques puis ajoutent des rythmes et des basses dans un second temps. Après Tout relève de l’excellence, hypnotique, il nous engage dans une écoute qui requiert concentration et intellectualisation. On retrouve des spoken-word de Black Sifichi, collaborateur de longue date, sur les titres January Ride (voix d’outre-tombe unique et reconnaissable entre mille qui nous rappelle Crossing The Rubicon avec Tempsion) et Perfect Pulse qui palpite comme une dystopie en répétant « you’re voice would have a code-barre ». C’est un travail d’orfèvre dans lequel tout est pensé. Leur son appelle des visions, lesquelles pourront apparaitre grâce au magnifique teaser réalisé par Roger Hoffmann. Les morceaux résonnent entre eux, tous sont formés de deux termes (Après Tout, Autre Peau, Cache Feu, Presque Là). Chacun semble appeler des puissances élémentaires. Cache Feu est grinçant, Presque Là aqueux et suintant. Si cette musique peut paraitre un peu conceptuelle et abrupte lorsqu’on la prend en cours de route il faut se laisser flotter en commençant chronologiquement par la première piste, la plus progressive dans sa structure. Le reste viendra automatiquement.

— Clémence Mesnier

 

Peek a Boo Magazine   –    2KILOS & MORE – Lieux-dits [CD]

Electronics • Industrial • Post Rock • Soundscape

The music of the Parisian duo Hugues Vileltte and Séverine Crouch spans different genres, shifting from electronic/industrial to post rock (‘Autres Peaux’) and experimental soundscapes. 2KILOS & MORE is at its best in combination with the spoken word. The sinister voice of the New York artist Black Sifichi adds a special flavour to the instrumental sound of Hugues and Séverine. Listen to ‘January Ride’, ‘Only Hazardous’ and ‘Perfect Pulse’.
It is like a hypnotic soundtrack of a David Lynch movie or a dark, spookier version of UNKLE. Unfortunately Black Sifichi is only singing on three songs of the album. The other material of 2KILOS & MORE is OK, but not as special as these three mentioned compositions. The greatly built song ‘Cache Feu’ is an exception. The mixture of guitar and bombastic growing sounds, works wonderfully well. It is a pity that 2KILOS & MORE can not sustain the quality of those tracks throughout the album. « Lieux-dits » suggests that there is much more possible than this. Hopefully next time.
— Ron SCHOONWATER

 

 

Release Magazine

2kilos &More Lieux-Dits

2kilos &More are a duo from Paris who record cinematic experimental electronic music on the Ant-Zen label.

The pair often utilise the talents of spoken word artist Black Sifichi to create their soundscapes.
This album, the latest in their ten-years of working together, could best be described as intense. Listen to the creeping paranoia that is the opening track “apres tout” – just a squeak short of ten minutes in length, and half of that is taken up by layer upon layer of noise, feedback, guitar and IDM drum beats. They are not all like this though, and a variety of styles, form experimental electronica to nearly rock-trance hybrids can be heard across the set, making for a varied listening experience.
Their music is very cinematic, something they agree with themselves, and the tracks where Black Sifichi features take on this aspect even more. It is these tracks I perhaps like the most, especially “only hazardous”, as the aural pictures painted by the New York wordsmith enhance, and even make sense of the duo’s output.
“autres peaux” is a very interesting mixture of IDM and rock music, as though Autechre were jamming with Nirvana or similar. It’s an interesting track, but it does feel like two separate entities are trying too hard to get along, like parents and in-laws at a wedding.
Sometimes I wish they would push up the tempo a little though, as the trance aspect can sometimes be too plodding. Take “cache feu” for example, which has the potential to be a nice track if only the tempo was increased by +10. “presque l + a” is a better example of the slower tempo working, as the track is very nearly ambient, apart from a scattering drum rhythm – an occasional voice sample making for a rather pleasant track.
Overall, a likeable album, which has its fair share of hits and misses, but enough experiments to keep it interesting through to the end – I for one will be keeping my out for them from now on…

— Mike Whyte

 

 New Noise Magazine Mars-Avril 2015

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Obskure Magazine Avril 2015

 

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Soundbite – « Sa science du placement sur Perfect Pulse, calé malicieusement sur la rythmique, pourrait rendre jaloux n’importe quel MC ou pratiquant de dub poetry. Chapeau l’artiste. » — Lexo7

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Adnoiseam.net

2kilos &more – Lieux-Dits – CD

New album by this constantly interesting and difficult to pinpoint French duo, who deliver a dual album of sort with their Ant Zen début. On the one hand, « Lieux-dits » is a laid back assemblage of gritty noises, drones, meditative harmonies and what I take are found sounds. On the other hand, its core seems to be three long tracks focused on partly political, partly poetic spoken words, giving a very solemn aspect to the whole thing. For some reason, 2kilos &More often remind me of Column One: while they might not sound the same, they share not only a deeply intellectual, partly playful and often mysterious mood, but also rather high production skills.

 

———————————————————– more press out of order… search…

 

Octopus Magazine
De Lydia Lunch a Black Sifichi en passant par Henry Rollins, la confrontation du verbe et d’une approche musicale prospective a permis l’eclosion d’un genre sans barrieres ni definition veritable, le spoken words, jeu de mise en scene litteraire ou le fluide des mots se substitue et/ou s’ articule a la motricite musicale. une experience renouvelee aujourd’hui…….
(Laurent Catala)

 

Soundbite – Le morceau Dark Brown Eyes avec Black Sifichi qui figurait sur la compilation FX100 est excellent. En même temps, on pourrait mettre Black Sifichi sur un sample de Tatayoyo ça resterait toujours excellent.

 

 

 

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How We Tried – Olivier Mellano
Il y a trop à écrire sur ce triptyque de trois heures, trois interprétations d’un même thème, « un poème guerrier sur le mystère de la musique et l’illumination qui en découle », dixit l’auteur : premier mouvement symphonique avec l’Orchestre symphonique de Bretagne et la soprano Valérie Gabail, deuxième électrique avec le Pink Iced Club (treize musiciens dont douze guitares) et Simon Huw Jones (chanteur de And Also The Trees), dernier électronique avec MC Dälek, Arm, Black Sifichi et la danseuse Alexandra Besnier – mais aussi récitation, projections et scénographie ambitieuses. Science de la composition, manipulation virtuose des formes musicales, souffle épique des opéras au long cours : How We Tried… impressionne – ne ratez pas les représentations qui seront ci et là données. Avec tout ça, on en oublierait le bilan comptable : 60 000 spectateurs dont la moitié d’entrées payantes. Un record bienvenu pour un festival dont la santé économique est souffreteuse, mais qui pète la forme sur le plan artistique.
Eric Delhaye

FESTIVAL REPORT: Les Transmusicales De Rennes
Our French music correspondent David ‘Rockfort’ McKenna heads to Rennes for the annual Transmusicales Festival.

Here’s what he encountered

…. Still, it’s that show at l’opéra de Rennes that sums up the festival experience. It’s a huge work by renaissance man and guitarist for hire Olivier Mellano called How We Tried A New Combination of Notes To Show The Invisible Or Even The Embrace of Eternity. The first act is the orchestral part featuring an imperious female soprano, Valérie Gaball, and a film projection focusing on sea, sand and dancing. In the second act the music is recreated in a rock-operatic mode by an orchestra of guitars and a drummer, with Simon Huw-Jones on vocals. Finally it’s the ‘electro hip hop version’ with rappers MC Dälek, Black Sifichi and Arm. And there are dancers and a poetry reading to boot. Thematically, the whole thing seems to be equating musical creation with the creation of the world and the creation of self, the phrase « where is this music going » repeats, mathematics also becomes an issue, first creating seeming order then dissolving into chaos. I know my hip-hop better than I know my classical so in the section where the former dominates I’m probably more critical, more alert – does this stand up as hip hop? Sometimes no, too dry, academic, then the next moment it’s morphed into Cannibal Ox. It’s difficult to know who could take it all in and give every part its due but in its sprawling, almost unnavigable ambition, as with that of Les Transmusicales in general, I salute it.

 

Olivier Mellano :

HOW WE TRIED A NEW COMBINATION OF NOTES TO SHOW THE INVISIBLE OR EVEN THE EMBRACE TO ETERNITY

Projet fou, projet grandiose au casting royal. Un triptyque musical présenté dans le cadre des Rencontres Trans Musicales de Rennes vendredi 7 et samedi 8 décembre à 20H30 et dimanche 9 décembre à 17H à l’Opéra de Rennes. En version Symphonique avec une quarantaine de musiciens, en version électrique avec Simon Huw Jones ou bien en version Hip Hop avec Black Sifichi et MC dälek. Du lourd, du très lourd que l’on rêve de voir en tournée.

 

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Soundbite – The last batch of Black Dog stuff (Unsavoury Products & Genetically Modified Remixes) was fairly average although Black Sifichi’s voice is truly unique and has to be heard to be believed!! « Invisible Things » is however a cracking track and I’ve been playing it out loads and people always ask me what it is. Hazy, emotive and reminds me of summer – check it out! — pyxis

 

 

2KILOS &MORE feat. BLACK SIFICHI
 10 
(Audiophob)
http://www.digitalmcd.com/2kilos-feat-black-sifichi/

Les albums tout comme les concerts de 2Kilos &More sont rares et précieux. Ce double-CD, au propre comme au figuré, l’est à plus d’un titre. Il marque les dix ans d’une aventure musicale menée par Séverine Krouch et Hugues Villette. D’où le chiffre noir en inscription qui se détache sur la pochette qui contient les CDs. Le parcours de ce duo passe par des chemins de traverse et, pour filer la métaphore, s’est enrichi avec le renfort de compagnons de route. À commencer par Black Sifichi, très présent sur cet album-anniversaire. Disciple de la poetry-reading, mais aussi photographe, DJ et animateur radio (entre autres…), cet héritier de Burroughs pose sa voix caractéristiques sur la plupart des tracks de cette anthologie. Son phrasé caverneux et captivant, allié à la puissance des textes (en anglais), transforme certains morceaux en véritable happening. Ca parle, ça déclame, ça grince, ça gronde… On y décèle une urgence qui transcende l’enregistrement (cf. « Ark », « Only Hazard », « User OK Feeling Rejected »). On y goûte aussi des moments plus posés, des stances plus cérébrales aussi (cf. « A Pool »). Aux côtés de Black Sifichi surgissent aussi aux détours d’un titre des membres de la « famille » (Phil Von, Flore Magnet sur une interprétation d’un texte de Maïakovski, Wild Shores…) et des intervenants « transgenres » (Rapoon, Imminent, Roger Rotor, Bérangère Maximim…) qui revisitent, plus qu’ils ne « remixent », les compositions initiales de 2Kilos &More. Le tout se déploie sur une incroyable palette musicale, mêlant ambiances étranges et groovy, post-rock tourmenté et electronica, drum-n-bass atomisée et dark-ambient, concerto synthétique et zébrures acoustiques. Un arc-en-ciel sonore qui joue sur les contrastes, et dont on espère vraiment que le rayonnement portera au-delà du cercle habituel du public fidèle à cette formation atypique.
Laurent Diouf
> www.audiophob.de
> http://2kilosandmore.bandcamp.com/album/10-2cds-live-remixes-2013

 

2Kilos &More – 10 2xCD Album – Audiophob

Genre/Influences: Industrial, experimental, IDM, minimal-electronics. 

Content: The title of this album sounds like a magic number and still perfection, but simply refers to the 10th anniversary of the French duo 2Kilos &More. The duo strikes back with a DCD featuring a live-disc and a disc with remixes. 

Let’s start with the live-disc featuring 10 tracks. The tracks were recorded during different live shows and were featuring famous guest singers like Phil Von and Flore Magnet (both members of Von Magnet) plus the American singer Black Sifichi. Those famous guests already appeared on the different albums released by 2Kilos &More, but some of these live-versions were originally released as instrumental versions while they now can be heard for the very first time with lyrics. 

Except one song that is an unreleased remix for Rapoon all the other ‘original’ versions of the songs featured on this live disc were released on their 3 full lengths plus a compilation released by Pflichtkauf. The tracks mix multiple influences, which cover elements of dark-ambient music, industrial, minimal electronics and experimental. The album sounds less compact compared to the albums, but it for sure brings diversity to the concerts. The vocals have an important role on the live versions. We sometimes get the impression that the voice is nothing less than an extra instrument while other tracks reveal a kind of ghost-like way of singing. But the most surprising and yet very efficient vocalist is Black Sifichi who sometimes experiments with a rap-style of singing. His very passionate performance on “User ok Feelings Rejected” clearly sounds as one of the absolute highlights. Together with the industrial-driven music this song is a brilliant interpretation. 

One of the main characteristics of this live-album is the progression of the tracks. Most of the songs are quite long in duration, which creates a slow, but fascinating evolution. “On The Juiciest Walk” feat. Flore Magnet is one of the most noticeable cuts in the genre. The way the rhythm and vocals get together in a kind of climax is simply genius. 

Some of the songs definitely feel like ‘live-versions’ and “I Decided To Lie” feat. Black Sifichi appears to be a very significant song. The little bonus of this disc is a remix that was made for Rapoon. This track sounds pretty different, more intriguing and finally tormenting. The repetitive and cold ambience animating this song sounds chilling while the kind of heartbeat rhythm makes it all pretty scary. 

The 2nd disc features 11 remixes, which sometimes clearly appears to be more than simply remixes, but seriously reworked versions. 2Kilos &More invited some famous music projects like Rapoon, Imminent, Roger Rotor, Needle Sharing, Von Magnet, Spherical Disrupted, Muckrackers plus a few less familiar names like Bérangère Maximin, Picore, Wild Shore and The Berg Nipple. 

The least I can say is that we get a quite diversified remix orgy, which moves from dark-ambient remixes to noise approaches to experimental to d’n’b to minimal electronics to mysterious atmospheric work. It rapidly becomes very clear that each artist tried to put his own stamp on the remix. Needle Sharing is one of the most significant names from the list for their heavy d’n’b approach. But I also have to mention the minimal-electro remix of Spherical Disrupted and the mysterious ambient atmosphere created by Von Magnet. I also want to recommend the great and electro-industrial work by Imminent and Roger Rotor. Rapoon also did a great b-job with chilling remix in the purest dark-ambient format. 

Conclusion: This album sounds as a beautiful birthday gift for this talented and diversified music project. Some of their finest songs have been revisited by poignant live versions and creative remixes. 

Best songs: “User Ok Feelings Rejected”, “Ark”, “A Remix For Rapoon” + “Only Hazard – Imminent Remix”, “Les Rapports S’Inversent – Roger Rotor Inverse Les Rôles”, “User Ok Feelings Rejected – Spherical Disrupted Rejection Method”, “I Decided To Lie – The Berg Sans Nipple Remix”, “After May June, And Before Berlin – Von Magnet Remix”.

 

2Kilos &More – ’10’ 2 x cd – Audiophob
http://www.lezebre.info/2kilos-more.html#.Usvt60SeD4h
lundi 6 janvier 2014

Certaines et certains d’entre vous auront peut-être découvert 2kilos &More lors de la dernière édition en date du festival Riddim Collision et d’un concert au Clacson à Oullins, en première partie de Hint. Cependant ce duo vagabond mais définitivement européen – entre Paris et Berlin – a déjà une belle histoire derrière lui puisqu’il vient tout juste de fêter son dixième anniversaire avec la publication d’un double CD : 10 est à la fois l’un des derniers beaux disques publiés en 2013 (le 30 décembre pour être plus précis !) et, logiquement, l’un de ceux qui marqueront assurément tout le début de cette nouvelle année 2014.
2kilos &More est composé d’une fille et d’un garçon et pratique une musique électronique bigarrée, à la croisée de toutes ces influences qui ont submergé la jeunesse sonique mais ouverte d’esprit lors des quinze ou vingt dernières années : ici les rythmiques électroniques distillent un groove robotique, froid et concassé ; les basses savent se faire bourdonnantes et même telluriques ; les sonorités employées reflètent le plus souvent l’aliénation urbaine et les trompe-l’œil étouffants de notre monde contemporain ; une guitare quasi squelettique, tantôt post-rock tantôt plutôt punk/no wave, vient jouer les trouble-fête ; l’atmosphère est à la fois très sombre voire oppressante mais également extrêmement attirante et envoutante. La lumière n’est finalement jamais très loin. La grande réussite de 2kilos &More est bien d’avoir su concilier autant d’aspects différents des musiques underground et expérimentales (et pas uniquement electro) pour se forger une identité qui lui est propre et une musique fusionnelle, cinétique, cinématographique à l’occasion, quasi instrumentale et aussi riche que pénétrante.

J’écris « quasi instrumentale » parce que sur un enregistrement de 2kilos &More, il y a toujours quelques compositions avec un intervenant à la voix et/ou au chant. Phil Von et Flore Magnet (du groupe Von Magnet) ainsi que Black Sifichi, quasiment le troisième membre du groupe, font partie des amis et collaborateurs habituels de 2kilos &More et les accompagnent très souvent en concert. Le premier CD composant 10 compile ainsi uniquement des enregistrements live, mettant l’accent sur le côté collaboratif de 2kilos &More. Une excellente idée qui dépasse de loin le simple projet de « best of » pour proposer un éclairage nouveau sur certains titres que l’on connait déjà tout en faisant découvrir quelques pépites supplémentaires. 10 peut donc réjouir et combler aussi bien celles et ceux qui veulent se familiariser avec 2kilos &More que celles et ceux qui suivent déjà de près ce groupe assez unique mais malheureusement encore trop confidentiel alors qu’il a tout pour séduire les vieux rockers comme les jeunes hipsters, les électroniciens comme les rêveurs.
Le deuxième CD de 10 est tout aussi passionnant que le premier avec sa collection de onze remix ou réinterprétations. Et non, la simple lecture de ce terme très galvaudé de « remix » ne doit pas faire immédiatement lever les bras au ciel en invoquant je ne sais quelle colère divine et en fustigeant la modernité musicale. Car, comme à son habitude, 2kilos &More a profité de cet exercice certes périlleux pour remettre en avant la multiplicité et la complémentarité des langages musicaux que le groupe aime et qu’il mitonne ensemble dans sa propre marmite infernale. La liste des musiciens ou des groupes ayant contribué à ces remix est particulièrement éloquente puisque on y trouve les 2kilos &More en personne, les lyonnais de Picore, la compositrice Bérangère Maximin, le duo Berg Sans Nipple, Imminent, le sale gosse Roger Rotor, Rapoon (une sous-division des mythiques Zoviet France), Spherical Disrupted, Muckrackers, Needle Sharing… pour un éventail de musiques allant de l’ambient au breakcore en passant par la musique industrielle, le pipo-bimbo, etc. Et pour une fois dans le cas de tous ces doubles albums dont la deuxième galette est un disque de remix, je me dis que je vais enfin écouter autant les versions retravaillées que les versions originelles. Ce qui est loin d’être toujours le cas et témoigne du soin apporté ici et de la cohérence du projet (avec un beau final axé sur la voix rauque et profonde de Black Sifichi, mi imprécateur et mi poète).
10 est publié par le label allemand Audiophob auprès de qui il est pour l’instant uniquement disponible en écrivant à info@audiophob.de . C’est ce même label qui avait déjà publié les deux précédents albums de 2kilos &More, à savoir entre3villes (2009) et surtout kurz vor5 (2012), deux disques que je ne saurais trop conseiller tant ils m’ont accompagné (et m’accompagnent encore).

 

Artist: 2kilos &More
Title: kurz vor5

http://www.chaindlk.com/reviews/?id=7324
Format: CD
Label: Audiophob

Audiophob is one of those labels that have been consistently putting out interesting work, and this is no exception. I had not previously heard of 2kilos &More, which is a French duo from Paris created in 2003 and consisting of Severine Krouch and Hugues Villette of Von Magnet. I listened to this several times to figure out how to review it and it occurred to me that it reminds me somewhat of Recoil’s work (specifically Liquid) or the Golden Palominos. For me the standout tracks on the disc are the two featuring Black Sifichi, a spoken word artist out of New York. The first, ‘User OK Feelings Rejected,’ is an engaging story of racial prejudice on tour in the Southern states as a black man with a white wife and white bandmates. I’ll note that this is not something that you would want to listen to at work. The second, ‘I Decided to Lie,’ is a bit of weirdness about a romantic interlude with a woman he seems to have just picked up. The tone of the vocals have a kind of malevolence that make it that much more interesting. Overall, this is pretty good IDM/electronica, but 2kilos & More are at their best as storytellers. The music blends incredibly well with the story to the point where it seems natural for the vocals and music to be together, which is quite a feat where often either the spoken word or the music seem forced into the mix. Dark and enjoyable and well worth checking out. This album weighs in at around 59 minutes.

Date de sortie 27.04.2012
16/20

 

par Billy
On parlait récemment du problème de l’étiquetage en rock, combien la catégorisation d’une musique peut d’une part sembler difficile, et d’autre part se révéler rapidement caduque. Si dans certains cas elle peut tout de même s’avérer utile histoire de savoir où l’on met les oreilles, une catégorisation devient surtout intéressante quand elle pousse à se demander sur quels critères elle repose. Avec Kurz vor 5 de 2Kilos &More, une très belle occasion nous est offerte de revenir à ce qui fait de l’Art Rock un genre si particulier. Où il est question de traduction visuelle de la musique – et inversement.

Si l’on se réfère à des groupes phares comme Genesis ou Pink Floyd, un groupe d’Art Rock se reconnaît par son goût du détail (l’attention portée au logo, une forme de continuité dans l’esprit des pochettes, la mise en scène de la musique par des films projetés en arrière-fond lors des concerts etc.) et par l’aspect plutôt expérimental de la musique qui en rend l’accès sans doute un peu plus complexe que pour la moyenne des sous-genres du pop-rock. De ce point de vue, 2Kilos&More s’inscrit parfaitement dans la mouvance mais du côté électronique : le soin apporté, depuis trois albums maintenant, à l’identité visuelle du groupe ne se dément pas. Couleurs vives, formes géométriques et postérieurs des intéressés (en premier ou second plan) sont des éléments qui permettent désormais d’identifier immédiatement le groupe puisque ce fil rouge esthétique est respecté de disque en disque. Cette constance dans la présentation physique de sa musique (une sorte de mix entre design graphique et science fiction rétro) se retrouve aussi dans les chansons, à la structure soignée et toujours évolutive, marquées de beats électro, de sons expérimentaux et de guitares tour à tour cristallines ou noisy.
Au-delà de son image, projetée sur le sleeve, le duo français a aussi le souci de celle, mentale, qui est suscitée par la musique. Dans 2Kilos&More la musique de film n’est en effet jamais bien loin, au détour de climats inquiétants et urbains qui prennent le temps pour s’installer et faire monter la pression. C’est ce qui fait l’une des spécificités de l’Art Rock : l’identité graphique du groupe et l’univers mental développé jouent un rôle prépondérant dans l’appréciation des compositions. Celles de Kurz vor 5 n’échappent pas à cette règle, elles sont en parfaite harmonie avec ce que Séverine Krouch et Hugues Villette montrent d’eux : colorées, sophistiquées, surprenantes.
Les couleurs sont vives sur « Les Rapports s’Inversent » ou « I Decided to Lie » parce que ces deux morceaux laissent la place à l’organique. Les couleurs sont pastelles sur « User OK Feelings Rejected » lorsque la mélodie se fait plus synthétique, couverte par des rythmes tribaux et la voix caverneuse de Black Sifichi. Et Kurz vor 5 est un album sophistiqué (d’aucuns diraient expérimental), parce que les constructions mathématiques des chansons échappent aux codes de la musique populaire. Alors, de la musique scientifique, Kurz vor 5 ? Dans la mesure où la précision, l’imagination dont témoigne le duo à l’égard du traitement du son sont comparables à celles d’un laborantin, oui. Et en cela les morceaux de 2Kilos&More tournent le dos, littéralement (cf. les pochettes, donc), à la facilité. La boucle est ainsi bouclée, l’image rejoint le son et vice versa ; leur monde si singulier peut, doit être même, abordé par les deux côtés du miroir. C’est sans doute cela l’Art Rock, un projet large qui va au-delà de la musique et se rapproche, comme son nom l’indique, d’autres formes d’art.

 

2KILOS &MORE : Kurz vor5 (Audiophob)
06/29/2012
http://dissolve-mag.weebly.com/1/post/2012/06/2kilos-more-kurz-vor5-audiophob.html

Depuis ses premiers pas en 2006 avec un mini CD chez Taâlem, le duo parisien 2kilos &More n’a cessé de nous épater et de placer chaque fois la barre un peu plus haut. Car loin de se concentrer sur un univers unique et d’en explorer les contours, Hugues Villette (ex- Osaka Bondage) et Séverine Krouch (Ba[j]ka), ont préféré, album après album, ouvrir en grand portes et fenêtres, tisser des liens toujours plus dense entre electronica, rock expérimental, musique post-industrielle, seuls ou en compagnie d’invités qui sont autant de compagnons de route. Nouvelle étape radicale de cette évolution, Kurz Vor5 agrège quantité d’éléments disparates dans des constructions où l’improvisation sait aller de pair avec le sens du détail qui fait sens. Du lyrique et spectral « Infinite Dead Ends » incanté plus que chanté par Phil Von aux glaçants récits dignes des films noirs les plus poisseux narrés par Black Sifichi (« User OK Feelings rejected » et surtout le terrifiant « I decided to lie »), en passant par une indus électrique et répétitive qui retrouve l’aliénation inhérente au genre (« One in the other ») ou l’ambient electronica cliquée de « Second Season », Kurz Vor5 varie les climats tout en gardant une étonnante cohérence interne, et s’il fallait trouver, à brule-pourpoint, un équivalent sonore à 2Kilos &More, ce serait Recoil qui viendrait à l’esprit, si celui-ci n’avait parfois tendance à céder à la facilité. Ici, la tension ne se relâche jamais complètement, le duo excellant à créer des montées qui prennent à la gorge et ne s’arrêtent apparemment jamais, des moments de calme où l’on souffle en regardant tout de même par dessus son épaule, au cas où… à nous prendre par la main que pour mieux nous balancer dans un puit d’ascenseur désaffecté. Avec en bonus en ligne trois vidéos téléchargeables réalisées par Lisa May à partir d’extraits de films retravaillés et d’images personnelles, projetés par 2Kilos &More lors de leurs concerts, Kurz Vor5 est, comme ses prédécesseurs un jalon à partir duquel les deux artistes parisiens redéfinissent le monde qui devient à la fois finement ouvragé et rugueux, mécanique et viscéral, mais surtout infiniment plus beau !

2kilos & More with LisaMay and Black__presse_2788

 

 

 

 

 

 

 

SONIC SEDUCER !



2kilos &More
 – Kurz vor5 -
 (Audiophob)
…

Im schönen Sonderformatcover mit Artwork weit jenseits aller Szeneklischees erscheint „Kurz vor5“ vom französischen Duo 2kilos &More, das auf diesem Album Unterstützung von Phil Von (Von Magnet) und dem New Yorker Spoken Word-Künstler Black Sifichi erhalten hat. Neben dem Einsatz der gängigen elektronischen Hilfsmittel setzen sich 2kilos &More vor allem durch den ungewöhnlich häufigen Gebrauch von Gitarrensounds von ihren Genrekollegen aus der Electronica-Ecke ab. In Kombination mit den extrem detailliert ausgearbeiteten elektronischen Soundscpapes wird hier ein ungewöhnlicher Brückenschlag in Richtung Post- und Neokrautrock geschlagen und durch den Einsatz echter Drums zusätzlich gefestigt. Als Höhepunkte dieser Schubladen ignorierenden Herangehensweise lassen sich die beiden Tracks mit Black Sifichis Vokalbeiträgen werten. „User Ok Feelings Rejected“ schließt HipHop- und Rhythm Noise-Elemente kurz, während „I Decided To Lie” ganz tief im Undergroundrock-Boden gräbt und zu brachialen Höhenflügen aufbricht. Gelungener hätte die musikalische Überraschung kaum ausfallen können. Tipp!

(Sascha Bertoncin)

 

2kilos &More « Kurz vor 5″ (Audiophob)

in the beautiful special format cover with artwork far beyond all scene clichés ‘Short 5’ appears from the French duo 2kilos & more, on this album support of Phil from (von magnet) and spoken word artists black Sifichi has received the New York. 2Kilos & more especially by the unusually frequent use of guitar sounds of their genre colleagues from the Electronica-corner set down is in addition to the use of the popular electronic tools. In combination with the extremely detailed elaborate electronic Soundscpapes, here an unusual bridge in the direction of postal and neo herb Rock defeated and in addition strengthened by using real drums. As highlights of this drawers of stonewalling approach, the two tracks can be with value black Sifichis vocal contributions. « User OK feeling rejected » hiphop and R short noise elements, while « I decided to lie » quite deep in the underground rock bottom digs and breaks to brutal flights of fancy. Blackpoint the musical surprise would have can be difficult. Tip! 
(Sascha Bertoncin) (Translated by Bing)

 

 

« kurz vor5 » de 2KILOS &MORE



LONGUEUR d’ONDES n°64 (Été 2012)

« La machinerie industrielle 2kilos &More prend du poids. Album après album, la texture s’épaissit et la luxuriance sonore s’impose. Norscq, aka The Grief notamment, est aux manettes, ça se ressent. Le long morceau introductif, On the juiciest Walk, est ainsi une merveille de cheminement contenu, où l’explosion sem…ble inéluctable. À moins que… « kurz vor5″ impose ainsi d’entrée sa vision d’une musique industrielle progressive. Infinite Dead Ends invite Phil Von, mentor de Von Magnet, pour une complainte aérienne, une prière à même de plaire aux Young Gods. User Ok Feelings Rejected bénéficie d’un sursaut sanguin, dû à l’apport vocal musclé de Black Sifichi. What Holds Me Here revient à plus de sérénité, cette pièce se faisant même symphonique. Au final, ce troisième album inspiré et ultra varié s’avère à même de dépasser les clivages ». 
- Vincent Michaud

 

2 kilos&More : what holds me here « Kurz Vor 5 » Audiophob 2012
Troisième album pour ce duo français basé à Berlin ; On y retrouve l’ancien batteur du groupe parisien My Own. La première écoute m’a complètement bluffé, la seconde m’a renversé et la suivante m’a donné le sentiment d’écouter un disque essentiel et un groupe en peine créativité!!! Electro, indus, noise, l’album navigue en eaux troubles et dessine un spectre sonore singulier et envoutant. Ce disque tutoie sans baisser les yeux le meilleur de Bästard, Zoviet France ou Moonshake, Un voyage vénéneux dans la transe dont on ne revient pas indemne. La production est somptueuse mettant parfaitement en relief les différentes variations musicales de ces plages enflammées. Enormissime !!!!!!!!!!!!
A noter que le groupe est en interview dans le dernier très bon numéro de New Noise.

Entretien réalisé par Lelo B.

2kilos & More Kurz vor5 – Audiophob::2012
|01 On the Juice Walk|02 Les rapports s’inversent|03 Infinite Dead Ends (feat. Phil Von)|04 Allerdings|05 One in the Other|06 User Ok Feelings Rejected (feat. Black Sifichi)|07 What Holds Me Here|08 I Decided to Lie (feat.Black Sifichi)|09 Second Season.

 

Qui se souvient encore d’Osaka Bondage ? On ne doit pas être très nombreux. Et encore, si on ne prend que de mon cas personnel, je ne m’étais penché que sur le cas de l’album Volume 2, sorti il y a de cela presque quinze ans. Hugues Vilette a fait partie de cette aventure. Enfin, sur les deux dernières années du groupe. En tout cas, Osaka Bondage fut suffisamment important pour qu’il figure sur la mythique compilation 30 ans d’agitation musicale en France sorti sur le non moins mythique label Spalax. Voilà dix ans, donc, que ce groupe a disparu mais Hugues Vilette n’est pas resté sans rien faire. En compagnie de Séverine Krouch, il fonde 2kilos & More, formation à la musique hybride et, bien évidemment, non conventionnelle qui s’est mis tout de suite à l’ouvrage. Un ep et deux albums plus tard, Kurz vor5 vient renforcer une discographie prometteuse. Et les promesses sont faites pour être tenues. Pour ce faire, il faut s’en donner les moyens. Cela ne veut pas dire que l’on va mettre des tonnes de pognon dans une production trop lisse et en chargeant la mule avec force d’effets inutiles. Non, 2kilos & More joue avec ses propres moyens et c’est largement suffisant.
Et leurs propres ce sont eux, leurs instruments, l’aide de Norscq à la production et les apparitions de Phil Von (Von Magnet) et de Black Sifichi (toujours impeccable comme on s’en doute). Ce n’est pas énorme mais bien ce qu’il faut pour développer un disque qui fait plus que s’agiter, aux aspects quelques peu paranoïaques, post-modernes où l’électronica rencontre des formes post-rock, post-industrielles, bref pas mal de choses en « post » qui font références à des musiques pour le moins transversales. Par moment, on pense à la fameuse rencontre entre Hint et Ez3kiel, mais, globalement, 2kilos & More ne fait pas exactement la même chose. Certainement plus électronique, la formation de Hugues Vilette et de Séverine Krouch (il serait idiot de les dissocier) est sans doute moins dans l’épreuve de force (quoique) et emprunte des chemins sûrement plus tortueux. Clairement iconoclaste, Kurz vor5 s’aventure au plus près du précipice. En ce sens comprenez que le duo souhaite vous emporter dans ses propres tourments et que ceux-ci sont plus que variés. Pour autant ce sont le genre de tourments qui vous stimulent et qui, par bien des aspects, vous subjuguent. 2Kilos & More fait partie de ces groupes hors cadre qui sont en constant dépassement de soi et de ses propres limites. Avec ses rythmiques répétitives et ses développements qui s’étendent comme des tâches d’huile, ce disque se montre rapidement addictif et prompt à vous faire remuer les neurones.

 

 

2KILOS &MORE
 Kurz Vor5 
AUPH CD018 
Audiophobe 2012
 09 Tracks. 59 mins 11secs
French duo 2Kilos &More was formed in 2003 by Séverine Krouch and Hughes Villette, but their first release, a mini album entitled 9,21, wasn’t published until three years later on artisanal Paris-based imprint Taâlem. This was followed a year later by a full length album, 8Floors Lower, on Jeans Records, with a second album, Entre3villes, on Optical Sound issued two years later. Krouch and Villette also joined the ranks of French performance art collective Von Magnet, famed for mixing electronic music with flamenco and oriental music, in 2008, and with whom they have performed regularly ever since. Returning to their project, the pair have teamed up with German imprint Audiophobe for their third opus.
Brash, caustic and unsettling, Kurz Vor5 is a particularly intense, complex and somewhat psychotic dystopian affair which encompasses in its course ill ambient moments, dark post industrial sections, noise, hypnotic grooves and twisted poetry. While the duo rely partially on electronic sounds and processing, their extensive use of live instrumentation (electric guitars and drums), give their work a resolutely intense and visceral aspect.
The album opens with fluttering electronics and light percussive fragments, which are soon replaced by a more clinical linear rhythmic pattern over which slowly build melodic loops and sombre soundscapes. In its second half, On The Juiciest Walk takes on a darker shade of metallic grey as the pair continue to add layer after layer of sound, finally reaching full capacity when processed saturated guitars are added. But, instead of hitting excruciating levels, the piece collapses upon itself totally unexpectedly, leading into Les Rapports S’Inverse, initially a fairly subtle piece which eventually crashes through a hefty wall of noise. Later on, One In The Other follows a similar path, starting from a mechanical loop which, for the first half of the piece, remains pretty much unchallenged, but which becomes subjected to increasingly intense assault of noise and distortion until it is ultimately overwhelmed.
Although this album is, for the most part instrumental, the duo have called upon the vocal services of Phil Von, one of Von Magnet’s original members, who delivers a stark performance on Infinite Dead Ends, and Paris-based Scottish poet Black Sifichi, who has previously recorded with The Black Dog, Burnt Friedman or Strings Of Consciousness, who contributes to User OK Feelings Rejected and I Decided To Lie. In typical Sifichi style, his texts are in turn disturbing, haunting or incendiary, and his delivery is equally as prodding, his voice, although unmistakable, taking on an argumentative hue on User OK Feelings Rejected as the music becomes more intense, and a more restrained tone on I Decided To Lie, for which Krouch and Villette concoct , once again, a slow burning soundtrack which switches from a fairly gentle opening section to a much rawer second part, Sifichi’s voice eventually fighting against torrents of electricity until he summons the whole thing to stop.
Occasionally, Krouch and Villette pull back and opt instead for more subtle pieces. Allerdings is built around sturdy blocs of electronic textures which, although imposing, never disintegrate into chaotic formations. Equally, What Holds Me Here is centred around brooding sections for its duration, but although underlying tension can be felt pretty much throughout, it remains under tight control. The only purely atmospheric moment on this album is to be found on closing piece Second Season, which appears at first to want to develop into a surprisingly pastoral piece before being entirely stripped back, leaving just a rhythmic pattern and a few splashes of guitar to bring the curtain down on a particularly strong and haunting record.
4.4/5

 

 

2 Kilos & More « Entre 3villes »
 Optical Sound / Jeans Record

Abstraction fatale, cette matrice transforme des entités abstraites en un rêve électronique sans fin. Fluide mais imposante, la bien nommée 2kilos &more voyage ainsi dans un univers SF fortement humanisé. Les androïdes y rêvent même de moutons électroniques et répondent ainsi aux titre interrogatif de Philip K. Dick de la nouvelle à l’origine du film Blade Runner, réalisé par Riddley Scott. Bouts de guitares et sonorités frigides mais vivaces se croisent sur ce chemin sans croix. Les dieux n’y ont en effet pas droit au chapitre, leur réconfort faisant pâle figure face à la plénitude bien réelle de ces créatures sonores. Des vestiges encore bien vivants de l’indus 80′s côtoient l’ambient 90′s lui ayant succédé. Norscq l’ancien fondateur de The Grief est ainsi aux manettes, alors que la voix massive de Black Sifichi bien connu des EZ3kiel se sent ici fort à son aise. « Entre 3 villes » mon coeur balance…
Vincent Michaud

 

 

2KILOS &MORE :
Interview + chronique dans le NEW NOISE de Juillet/Août, partout en kiosque:

Aussi discret que talentueux, 2kilos &More revient avec un troisième album, qui cette fois recevra on l’espère les honneurs et la reconnaissance qu’il mérite. Car comment ne pas avoir envie de faire son mea culpa quand on se trouve face à un kurz vor5 de cette envergure, faisant figurer sur son impeccable …pochette (signée Philomène251) un énorme 5 comme autant d’années d’aveuglement depuis la sortie du premier album du duo ? On exagère à peine, tant tout semble (déjà) abouti et ce, dès le précédent entre3villes (2009). Véritable mosaïque cosmopolite, mêlant organique et digital, la musique majoritairement instrumentale de Sévrine Krouch et Hugues Villette (aka My Own ou Somekilos, déjà croisé en 2005 sur l’unique disque de [1] Kilo of Black Bondage, avec Black Sifichi – qui pose ici deux fois sa voix de rogomme souvent exaltée) se révèle aussi hétéroclite que cohérente.

Conviant electro ambient mutante et indus tribale dès l’excellente entame « On the Juiciest Walk », pour dériver aussi bien vers l’expérimental par la suite, le duo se place en digne héritier de la folie novatrice des phénoménaux et mésestimés The Grief (l’album est d’ailleurs encore produit par Norscq). Mais aussi de l’ingéniosité et de la sensibilité des iconoclastes Von Magnet (Phil Von leur prête voix et texte sur « Infinite Dead Ends »), du déconstructivisme d’Einstürzende Neubauten – la dureté en moins -, et de la profondeur IDM des ambiances glaciales et synthétiques de Flint Glass/Tzolk’in ou Gridlock. D’une richesse absolue et sans souffrir pour autant de logorrhée sonique, kurz vor5 est plus qu’une œuvre hybride : une invitation rare à la transcendance, aussi fluide et simple d’approche qu’unique en son genre et multiple dans sa résonance.

C. Fagnot, 9/10

 

 

2KILOS &MORE : Interview + chronique OBSKÜRE Mag, Juillet/août, partout en kiosque:

Après 8 pour le premier album et 3 pour le second, voici l’énigmatique chiffre 5. On n’a pas demandé au duo ce que signifiait ce titre car, en fin de compte, l’étrangeté sied aux 9 titres présents ici. Le rêve vire régulièrement à l’angoisse grisée. Bien sûr, les voix de Black Sifichi y sont pour quelque chose tan…
t ce post-hip-hop déclamé en spoken word renvoie Tricky à ses premières gammes en solo. Climat urbain, noir, enragé qui fait mouche sur « User ok feelings rejected » et le monumental « I decided to lie ». Cette fois, le travail sur les climats imprègne la musique et 2kilos &More installe des partitions qu’on peut saisir: il y a un plaisir à guetter les évolutions sonores, proches des récents travaux de Reznor. Le groupe ne joue plus l’amoncellement, mais provoque des montées post-rock souvent sombres s’il n’y avait cette chaleur sous-jacente menée par des guitares rugissantes (le bien nommé « Les Rapports s’inversent »). Les basses sonnent puissamment (« Allerdings »), magnifiant le travail sur les rythmes (pas loin du 3 de Portishead). De cette simplification relative, le groupe forme une série d’écrins propices aux visions quand cette économie n’est pas exploitée magistralement par un Phil Von dans un registre inhabituel : ‘Infinite dead Ends », ou comment contempler sans lassitude des mélodies spiralées. Captivant.
Sylvaïn Nicolino. 80%

 

© Foto Sifichi - 950x 2kilos & More live_ve_presse_2859

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Letter

N’avais pas vu un aussi bon live de musique industrielle depuis un bout de temps, merci 2kilos &More feat. Black Sifichi mes oreilles vont mieux! Je peux maintenant m’enchainer une 2ème nuit de régie à bouffer de la minimale. — at Le Point Éphémère
meme frissons.
O.P.

 

 

2 kilos &More : Kurz Vor 5 Audiophob

Et l’on retrouve pour la troisième fois le projet electro-ambient-postrock-dub-noise-indus 2kilos&More (« 8 Floors Lower » « entre3villes ») emmené par Séverine Krouch et Hugues Villette. Toujours aussi originale et barrée à la fois, la musique…
de 2kilos&More mélange des tas de genres et d’influences pour en ressortir un style unique et toujours aussi attractif.
Comme sur « entre3villes », le duo invite le chant rauque de Black Sifichi ainsi que celui de Phil Von (Von Magnet) pour quelques titres assez saisissants. Disque tout en tension, grosse machinerie toujours en mouvement, laissant peu de place à la respiration, « Kurz vor5 » confirme le groupe dans un registre musical toujours aussi dense et expérimental, tout en restant très accessible, un peu comme la musique des Young Gods il y a quelques années.

[7.5/10]

 

 

STAMP : STAMP
03 Fév. 2014 – Stamprecords
http://www.trip-hop.net/album-2829-stamp-stamp-stamprecords.html
Note de la rédaction : 
4stars

L’avis de la rédaction :

C’était un après-midi d’hiver comme les autres. J’avais reçu un lien via le FTP de l’équipe. J’avais aussi de la paperasse et des recherches à organiser sans parler de la procrastination de saison… Le retard n’en finissait plus de s’accumuler. Trip-hop.net inclus. La culpabilité aidant, j’ai fini par lancer Stamp sur le conseil de Carine et… BAM ! La pile de paperasse est tombée et je suis resté accroché aux 3 premières pistes avec un gros c’est bon ça qui clignotait en grand dans ma tête. Voilà comment je pourrais décrire ma rencontre avec Stamp…
Stamp, c’est un trio fondé en 2009 par Valdimir Faggianelli-Zurfluh (étudiant en musique assistée par ordinateur), Paul Percheron (batterie) et Alexandre Conrath (basse) devenu quintet en 2014 avec la titularisation de Quentin Dubarry (Saxophone) et Priam Desmond (Saz* électrique). Musique aux consonances électroniques portée par des instruments classiques, leur style est clairement influencé par le rock, la drum’n bass ou encore le dub tels qu’on peut les rencontrer chez certains artistes de Jarring effects comme High tone et Improvisator dub, mais aussi Ez3kiel avec qui ils ont d’ailleurs collaboré. Paul à qui la question des influences a été posée parle aussi de Black flag (punk), Keiji haino (noise) ou Pierre Schaeffer (musique concrète et électroacoustique). Drôle de pot pourri que tout ça, me direz-vous. Oui, c’est un drôle de pot pourri. Mais un pot pourri qui dégage !
Avec Abyss, l’album s’ouvre sur un titre introductif noise très caractéristique. Ca suinte de saturation et si vous avez poussé le volume un peu fort, vous risquez de le sentir passer. 
Sans perdre de temps en tergiversations, le saz de Priam nous guide sur le chemin d’un électro-dub orientaliste porté par une ligne de basse digne de Löbe radiant dub system avec une belle progression explosion qui vous prend au ventre. Estampes détourne la ligne piano (merci Camille Mai) de Claude Debussy (Estampes – Jardins sous la pluie)… pour une belle démonstration drum’n bass entêtante et noisy à souhait pour finir sur un extrait des règles du Fight club. Liberté totale ? Anarchie ? Nihilisme ? Sans doute pas mais beaucoup de plaisir ici. 
La suite, Desert city & Telluric blaze, c’est un le symptôme inhérent à ce genre d’aventure dont la liberté formelle implique de potentielles incohérences en termes de fluidité d’écoute. Spoken word abstract et reggae de Babsal à la Psykick Lyrikah. Intéressant mais hors contexte après cette ouverture endiablée. Sauf que la suite creuse elle aussi ce sillon vocal (Clara Dufourmantelle) de manière lyrico pop. Mariage étrange et décalé qu’on aimera ou pas pour aboutir à Oppression et un autre spoken words Black Sifichi (déjà croisé sur Brain damage) qui n’est pas sans rappeler le style diabolique et la rythmique blues d’un Gil Scott-Heron ou d’un Recoil. Morceau qui aura littéralement emballé plusieurs d’entre nous à la rédaction de trip-hop.net. Brillant.

L’album reprendra au saxo sur des sentiers plus jazzy pour finir en beauté en clôturant la boucle, porté par David Lynch (Lost Highway) sur des portes orientalo drum’n bass & noisy. 

Un album de très haute tenue qui n’est pas sans rappeler toute l’efficacité des grands d’Orange blossom avec des morceaux  » très écrits et des concerts assez millimétrés oui, mais… (qui laissent) des plages d’improvisation libre, pour rendre évidemment la performance plus excitante  » Voilà qui suggère un live de haute tenue. Alors ne les ratez pas s’ils passent par chez vous et tenez-nous au courant !

Album en écoute et disponible sur bandcamp.

*Le saz est une sorte de luth que l’on retrouve en Asie orientale, centrale et en Europe de l’Est

 

FLECHE D’OR LIVE

[1] Kilo of Black Bondage Live
 Dans le cadre impeccable de la Flèche d’Or, Rodolphe Burger est le maître de cérémonie d’une soirée spéciale, avant-goût de la prochaine édition de son festival C’est dans la Vallée : avec David Thomas (fondateur des mytthiques Père Ubu), le hip hop mutant de [1] Kilo of Black Bondage et Tepr.


C’est par une soirée à la Flèche d’Or, décidément l’un des lieux les plus enchanteurs de la nuit parisienne, le 17 mai, que Rodolphe Burger a choisi d’introduire l’édition 2006 de son festival de musique et cinéma « C’est dans la vallée », qui se tiendra du 8 au 11 juin à Sainte-Marie-aux-Mines (Haut-Rhin) – une édition où l’on pourra applaudir l’écrivain Olivier Cadiot et « son » comédien fétiche Laurent Poitrenaux, le DJ Laurent Garnier, quelques projets de Burger (parmi lesquels son très beau duo avec Yves Dormoy, Planetarium), ou encore le merveilleux ciné-concert d’Olivier Mellano autour de L’Aurore de Murnau.
Pour inaugurer cette soirée « carte blanche », de 20h à 22h et sur invitations uniquement (pour en bénéficier, écrire à holzwaren2@yahoo.fr), Rodolphe Burger frottera ses multiples talents à ceux de l’illustre David Thomas, père fondateur de Pere Ubu, ce groupe qui dès 1975, à l’instar de Captain Beefheart, Television ou les Residents, contribua à façonner le son de la new wave américaine éprise de liberté psychédélique.
Ensuite, (entrée libre, à partir de 22h), le leader de feu Kat Onoma, aujourd’hui patron du label Dernière Bande, opérera un subtil glissement vers un hip hop mutant et non balisé, en compagnie de [1] Kilo of Black Bondage et de Tepr. Au sujet des « mortels battements » qui rythment l’album des premiers (récemment paru sur le label Ronda), Fred Hanak écrivait, dans le numéro 39 de Mouvement : « Dès l’intro, Fear The Windows soulève un climat de tension palpable et très scénique. Un homme semble nager dans des nappes de synthétiseurs délétères, tandis qu’une voix féminine l’interpelle bizarrement… L’oppression musicale cache ici moult sonorités trépignantes (Static Charge), tapies comme autant d’ambiances à la confusion organisée (Murder CBP). Ces insolites vignettes, tout en teintes triturées (Pot Holes) et en cliquetis embrasés (A Bark For Fate), sont l’œuvre de [1] Kilo of Black Bondage, une formation mutante composée de Some Kilos (My Own…), Black Sifichi et Aka_Bondage (Osaka Bondage, Permanent Fatal Error, Colder…). Mêlant spoken words et poésie urbaine, leurs contes fantasmagoriques (Muhlet, Moglobis) font fuser neuf tranches de folie ordinaire, lorgnant aussi bien vers le rock que le hip hop, le free-jazz ou le dub électrisé. Les trompettes (Jérôme Lori Schön-Berg, membre de Berg Sans Nipple, sur plusieurs titres) dynamitent les tympans avec frénésie, la sémantique se fait gifler par des battements furibonds, la basse se tasse et les gorges se nouent tandis que les larsens de guitares viennent conspuer des rythmiques dérangées. Un disque surprenant, parfois asphyxiant, toujours magnétique… Quant à TEPR, il s’agit du projet solo du Breton Tanguy Destables, moitié du groupe Abstrackt Keal Agram, dont on avait énormément aimé le hip hop mâtiné d’influences post-rock et electronica : révélé par le label rennais Idwet (après l’album de Robert le Magnifique et les deux compilations ID02 et Illegal Dance We Trade), Tepr sera accompagné pour l’occasion du MC Omnikom.
Concocté par Rodolphe Burger au travers de ses multiples collaborations récentes, voilà un parcours qui s’annonce intense, contrasté et plutôt passionnant. 

Autour de Rodolphe Burger, : Kilo of Black Bondage + TEPR en Live (Feat Omnikron). Le 17 mai à partir de 20h à La Flèche d’Or, 102 bis, rue de Bagnolet, Paris XXe. www.flechedor.com 


Publié le 11-05-2006

 

 

soundbite

…Bon HA OUI, j’ai vu The RESIDENTS au LU samedi… Wow… quand même wow… 70 ans les mecs… ET leur univers reste inimitable. EN fait ça m’a beaucoup fait penser à toi.

MD

 

FB © Foto Sifichi finger Strasbourg_4586

 

 

 

 

 

 

 

MAT3R DOLOROSA > Think About Your Future Now

Axiome n° 1 : la mater dolorosa est une mère douleur assistant à la mise au tombeau de son fils.
Axiome n° 2 : Tristan Spella, a.k.a. Mat3r Dolorosa, est de ces artistes complets qui vont au-delà de la musique, générant un univers, sorte d’invitation à l’immersion.

Les compositions de ce superbe premier album sont ainsi, logiquement, complexes, mélancoliques et emportées, à la fois mélodiques et industrielles. Think about your future now est éminemment électro, quelque part entre electronica, abstract hip-hop et électro progressive, pourtant l’énergie rock est omniprésente, le choc latent. Une imposante matrice, très travaillée, à la limite de la saturation, quelques éléments mélodiques qui adoucissent le tout, clochettes, glockenspiels et samples : la recette fonctionne, et l’on comprend les inspirations citées par notre homme, Massive Attack, Radiohaed, Nine Inch Nail, Bjork et DJ Krush.
À noter : les présences subtiles – point trop n’en faut – et efficaces de Black Sifichi et d’Ezra à la voix, de Djohn aux scratchs. – Chroniqué par Temoin A.

 

Think About Your Future Now

Artiste : Mat3r Dolorosa
Genre : électro
Label : jarring effects
Date de sortie : 28 janvier 2013
Web : http://mat3rdolorosa.com

Notre avis : Tristan, aka Mat3r Dolorosa, nous présente son premier projet Solo. Fan de son, il aime modifier, arranger, transformer les sons des instruments comme la guitare ou la batterie. Il fait partie de la scène électro actuelle et ce n’est pas vraiment une surprise de la voir trôner au milieu des meilleurs. The Way of Samouraï est un petit bijou. La rythmique Batterie est obsédante à souhait. Les instruments entrent dans la danse petit à petit avant de se déchaîner littéralement pour un hit de puissance. L’album surfe vraiment sur ce style. Des intros souvent mesurées permettant de lancer la grosse artillerie pour un effet dévastateur. Fighting Inside est de ceux-là. On retrouve un tapis de basse, de batterie propre à mettre en valeur les sonorités haut perchées de l’inspiration électro. C’est le genre de morceau à écouter à fond les ballons, au casque ou pas, en hochant la tête … Ce n’est pas Laissez Les Hommes Pleurer qui va me contredire. Les nappes planent pendant que la batterie se permet quelques digressions bien senties. La mélodie est accrocheuse, elle collerait parfaitement à un film de James Bond. Cet album a quelque chose de particulier. Une énergie rare, noire, profonde qui vous prend aux tripes. Certains titres nous ont moins convaincu mais la plupart sont comme des rouleaux compresseur, il est vain d’essayer de résister … Fan d’électro énergique, foncez !

La Playlist : Mat3r Dolorosa, Pop Levi, AppleTop

 

 

Mat3r Dolorosa – Think About Your Future Now

La nouveauté du jour nous vient encore une fois du label Jarring Effects, les lyonnais découvreurs d’artistes électro. Et il s’agit de Mat3r Dolorosa, avec son titre Shadows Book.
Attention, il peut y avoir confusion, Mat3r Dolorosa n’évoque ici pas une mère enterrant son fils mais bien un artiste. Mat3r Dolorosa, qui s’écrit avec un 3 à la place du E, sort son tout premier album, Think about the future now.
A l’origine de cet opus, un pur autodidacte et graphiste de formation, Tristan Spella, qui n’est pas un strict inconnu, puisque l’on avait déjà vu son nom dans certains collectifs comme Rockwave ou Jarring Effects.
Pour ce premier album, il a su bien s’entourer, d’amis musiciens pour des featurings, les voix et les scratches de Djohn.
Cet artiste aime convier des extraits de films dans ses morceaux, comme le Ghost dog de Jim Jarmush sur le titre The way of Samouraï. Sombre, envoutant, le titre Shadows book vous emmène tout droit dans l’univers tout personnel de Mat3r Dolorosa, cette ballade vous est comptée par Black Sifichi, l’artiste et écrivain écossais qui a déjà travaillé avec Brain Damage, autre poulain du label Jarring Effects.
Certains qualifient le son si particulier de Mat3r Dolorosa d’electronic ambiant, d’autres d’abstract hip-hop, d’électro progressive, je pense que l’artiste lui-même a trouvé les mots pour décrire son travail. Il parle d’un voyage épique, de périples sonores, et c’est bien cela dont il s’agit, Mat3r Dolorosa travaille comme un orfèvre ses samples, rajoutant ça et là des sons d’horloge, et de jouets mécaniques.
Le résultat est un magnifique album électro à l’énergie définitivement rock avec une touche mélancolique.
Pari réussi pour ce premier opus de l’artiste, qui cite volontiers Massive Attack, Radiohead et Bjork comme références.
La mélancolie de Radiohead, les fantaisies de Bjork et les samples talentueux de Massive Attack, voilà la recette de Think about the future now sans oublier d’y ajouter quelques doses de talent.
Et bonne nouvelle, il sera de passage à Paris le 22 février prochain au Klub et le 7 mars au Batofar. Il fait d’autres dates en province, Lyon, Tulle, Dijon. Toutes les dates et les informations se trouvent sur son site mat3rdolorosa.com, sur Facebook bien évidemment, mais aussi sa chaine youtube, et son soundcloud.
Cécilia Sanchez

 

Mat3r Dolorosa – Think About Your Future Now

Avec son titre « Pense à ton futur maintenant » et sa belle ténébreuse pochette m’évoquant l’éminence d’une grande menace, Tristan Spella aka Mat3r Dolorosa impose d’entrée de jeu son projet solo avec poigne et, disons le, une certaine classe. Graphiste et guitariste, ce lyonnais se compose un univers électro expressif et intense, trituré et sombre, au carrefour entre l’électronica et l’abstract hip hop, et s’inscrit dans une filiation assez nette avec Ez3kiel ou Fumuj. Samplant ses propres compos de guitare et de batterie et les distordant à souhait, il crée de captivantes mélodies, pleines de tension et à la fois glaçées, sur lesquelles apparaissent ça et là le spoken word sépulcral de Black Sifichi, Ezra au beatbox ou encore Djohn, le Dj d’AlgoRythmik. De la douleur jaillit aussi le plaisir. (Mag)

http://www.magazine-slr.fr/mat3r-dolorosa-think-about-your-future-now-electro/

 

 

jfx100-Jarringeffects

 

 

 

 

 

 

 

 

JFX 100
UFO
Troisième et dernière compile. Il semblerait que certaines de nos forces aient choisi de s’unir pour enfoncer le clou et ainsi nous offrir des armes de destruction massive. Perso je trouve que ces unités spéciales sont nos meilleurs atouts.
– Ainsi Filastine nous propose une version éléctro du groupe indie folk de Y la Bamba.
- Kika d’Ez3kiel qui était déjà une merveille se voit revu et corrigé (si on puis dire) par Pr Psygroove. Une merveille !
- Toujours Ez3kiel tiens ! Phantom Land revisité par Uzul (machinite des Kaly Live Dub), une version downtempo qui va vite partir en c…… ! J’adore !
- La rencontre entre le groupe des Balkans Vuneny et du collectif Von Magnet est un têtes à têtes intéressant.
- Picore et Strings of consciousness nous propose un morceau rock experimental, frénétique, bien barré. Vivement l’album !
- R Zatz nous grattifie d’une production douce et planante tandis que Black Sifichi et Marilou posent leurs voix captivantes dessus. Un delice !
- Mick Harris (Napalm Death) aka Scorn, papa accidentel du dubstep revisite himself sur Shake hands. Vos chances d’en sortir indemne sont minimes.
- Amateurs de Bass Music ? Ohmwerk & Major Klemt vous offrent Collision 2. Titre evocateur non ?
- Oddateee & Kool Trasher nous plongent dans un rap sombre et angoissant sur Lost.
- Bigg Jus (ex Compagny Flow) & Grosso Gadgetto associent leurs forces pour nous offrir une belle surprise alchimique tandis que Simon Begg & Oddateee remettent le couvert et nous proposent une fois de plus un remix de Not even one.
- UFO signifie Ovni si vous le saviez pas ainsi France Loisir (Side project de Picore) et Spade & Archer se sont réunis afin de nous livrer un … ovni.
Certes nous sommes, submergés par la force numérique de l’ennemi (aux 2 sens du terme). La tactique des majors, des leaders d’opinion nous font chaque jour reculer. Mais le dernier mot est il dit ? L’espérance doit elle disparaître ? La défaite est elle définitive ? Non !
Moi, Général K*rue, j’invite les mélomanes, les activistes, et les amateurs de musiques audacieuses et libérées à venir écouter ce merveilleux coffret qu’est JFX 100. J’invite tous les disquaires ainsi que la presse spécialisés à se mettre en rapport avec cette 100ème référence.
Quoi qu’il arrive, la flamme de l’underground français ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas.

 

 

FX100

Par Cap’tain Planet 16-10-2011

http://www.vacarm.net/content/view/6639/28/0diggsdig
Il existe un label en France qui ne cesse d’innover. Depuis 1998, Jarring Effects se nourri des risques en misant sur les expérimentations musicales d’artistes electro, hip hop, dub et parfois rock. Le label lyonnais compte / a compté quelques gloires au sein de son écurie : High Tone, Ez3kiel, Kaly Live Dub, … Pour fêter sa centième sortie d’album, Jarring Effects nous offre un coffret exceptionnel avec une compilation de titres inédits, remix et covers des noms historiques du label accompagnés, de leurs amis et rencontres faites sur la route ou lors du festival Riddim Collision. FX100 est un cocktail molotov sonore.
La recette est simple. Un tiers de dub, un tiers de hip hop et un tiers de bizarreries. FX100 se décompose ainsi en 3 cds qui nous transportent dans des univers bien différents, mais très proches aussi. Du dub au dubstep, ce sont High Tone, Improvisators Dub, Brain Damage ou encore Kaly Live Dub qui vont se mélanger pour rendre le cocktail explosif. Le remix de « Spank » de High Tone par Niveau Zero est probablement le meilleur titre de la compilation, avec la force écrasante qui se dégage des sonorités dubstep. Ces dernières sont aussi à l’honneur avec « Rolla Bearings » de Led Piperz dans un registre tout aussi dynamique. Mais, ce premier cd met en avant surtout de bons titres dub, notamment avec « Royal Salute » où se rencontrent Brain Damage et Sir Jean, ou lorsque Mayd Hubb croise Löbe Radiant Dub System pour mixer des beat graves aux sonorités ethniques.
Du hip hop à l’Electronica, nous livre un autre regard sur le hip hop, et le regard stéréotypé que l’on peut avoir de cette scène. Véritables talents, Thavius Beck et Ben Sharpa nous livrent une pièce maitresse avec « Blame Game », aux instrumentations dansantes. Puis, Si Begg et Oddateee nous présentent « Not Even One », avec des sonorités beaucoup plus old school. Mais, on retiendra surtout la fin d’album avec la rencontre entre Metastaz, la jeune Yarah Bravo et Miscellaneous (MC de Fumuj) qui s’enflamment sur un dialogue aux envolées verbales durant près de 4 minutes. Le Peuple de l’Herbe reste égal à lui-même avec « White Line Highway », un hybride entre rock, hip hop et electro. Tandis que Fumuj nous présente un inédit avec « Duck Tape », moins rock que les compositions de son dernier album en date et nettement plus orienté vers le dub et le hip hop avec une prestation encore très intéressante de son MC. Enfin, dernier coup de cœur de ce deuxième cd, Reverse Engineering s’est joint à B Dolan pour nous présenter un titre hip hop aux arrangements très séduisants (« The storm never passed »).
Pour les plus persévérants, le troisième cd part à la rencontre du troisième type. Les expérimentations sont ici reines avec des groupes aux allures d’OVNI tels que R.Zatz, Grosso Gadgetto, Scorn, Uzul ou Picore. C’est Filastine qui entame les réjouissances en s’attaquant à « Juniper » avec La Bamba. Aussi planant que peu accessible. On retiendra davantage le remix de « Kika » d’Ez3kiel par Professor Psygrooves qui nous plonge dans un univers sombre et poétique. De même la voix unique et profonde de Black Sifichi vient renforcer les instrumentations de R;Zatz sur « Dark Brown Eyes » pour ne former qu’une fresque lyrique. Grosso Gadgetto sortent quant à eux la panoplie de beats dans un morceau très progressif (« Sun Burn ») soutenu par les éructations de Bigg Jus. Poussant à bout la logique d’expérimentation, Scorn, Ohmwerk et Major Klemt se retranchent derrière les sonorités les plus étranges de leurs jouets électroniques pour nous offrir respectivement « Shake Hands » et « Collision 2 » avant de laisser la place à l’association Uzul / Ez3kiel qui viennent caresser nos sens avec le remix de « Phantom Land ».
Vous l’aurez compris, FX100 est une compilation riche. Riche en talents, riche en expérimentations, riche en sensations. Elle présente à juste titre les facettes de Jarring Effects, un label qui a su rendre accessible les musiques inclassables et autres OVNI des scènes dub, rock, electro ou hip hop. A écouter de toute urgence.

 

 

lamarseillaise3 Black NOX sml

 

 

Awan~Siguawini~Spemki / Pierre Belouin – Optical Sound

As we disappear ever further inside the flat screens of our lives and as we lament our retreat from nature [soothed only by indulgence and expressions that close in on art] and we regret nature’s disappearance from our lives, we are compelled to resuscitate it on the screens on the backs of our eyes like we would the taped-up memories of a lost child or partner.

Multi-mediast Pierre Belouin spent a month residency in a part of Quebec where the snowflake to human being ratio is 100,000,000,000 to 1. There is only response to this awesome devastating minimal mindscape – « SNOW ! SMOKE! WIND ! SPIRIT ! » – face it and commune with it. Belouin did this by photographing his « photographies sonores » while searching for shamanic sites in the Saguenay Lac St. Jean Territory in Québec.

The audio aspect of this project is a postmodern yet earnest and deeply personal interaction with « Awan, Siguawini, Spemki » [native Abinaki for « Air / Spring / Paradise »] or the surroundings. Belouin’s landscape photographs eventually served as the entry points for such sound-makers/musicians as Servovalve and Norscq, who also had access to Belouin’s topographical ambient field recordings, to create abstract-expressionistic electronic compositions and audio speculations that seem to mirror or comment upon this magnificently sparse topography. Belouin wanted to « make a confrontation between photographs and sound, a kind of frozen cinema. »

Meanwhile, the printed texts were written « from inside the skin of Pierre Belouin » by P.n. Ledoux, who metamorphosed into Belouin’s viral döppelganger. His diary was based on Belouin’s everyday/non-landscape photos and nothing more, ultimately allowing Ledoux to create « a kind of strange twisted fiction » that rings true. The texts are given an English-language reading by the inimitable Black Sifichi who creates an introspective Jack London imbibing absinthe with Robert Service staring out a small cold window atmosphere. Sifichi’s voice has the resonance of an old prospector who is poetically grappling with the cabin-feverish interstices of where man and machine invade, romp across, but never quite fit into the surrounding nature.

It’s a beautiful cross-cultural project, exquisite without being deathly precious, because it manages to negotiate a détente between nihilistic human and luministic topography, between the glorious desolation and a minimalist north that verily and geophysically mirrors the human quest for a state of meditation, grace, or respite – its mantra is the gusts of wind that blow under your door.

I don’t know if this project taps into a drift or tendency but psycho-geographic ambient seems to be back in a big way and better than ever, as it offers a conscientious portrait of our surroundings that borders on the meditational. This audio portrait of a region is different from nature photography and television in that it is undogmatic and fluid, and serves as an extrapolatory intimate to various Touch/Ash Int. projects such as Biosphere and Hazard’s « North » but also Hector Zazou’s compilation « Songs from the Cold Seas ». It further serves as a corollary to the sound walks and geo-ambient works of Hildegaard Westerkamp, Gabriele Proy, J.L. Drever, Justin Bennett, Peter Cusak, Dallas Simpson, Vince Hunt and Harry Stafford’s « Pure Sound – Yukon » and even KLF’s « Chill Out » and the Mystic Moods Orchestra’s « Highway One. » Since no modern visual media have managed much of a paradigm shift in our relation/understanding of our environment it is up to the abstract ethnomusicologists, sounders, sound walkers and ambient found-sound composers to nudge this shift along into being. The awe and fascination is palpable,

bart plantenga <ninplant@xs4all.nl>

 

 

 V/A – Music for Death : from Circles to Square

optical round records & fine arts

En parallèle à la publication du premier numéro du magazine/livre Optical Sound, le label a eu la très bonne idée de sortir un vinyle en édition limitée et toujours avec une présentation et des graphismes très soignés. 
Sur ce disque sont rassemblés de nombreux artistes qui ont participé à l’histoire de ce label hors normes, à mi chemin entre les arts plastiques et la musique. Comme base pour ce travail, Pierre Belouin a choisi cette phrase qu’il aime tant et que l’on doit, si notre mémoire est bonne, à Nicolas Demarthe de Clair Obscur : « Nous étions déjà morts dans les années 80″. Cette thématique funèbre sert donc de fil conducteur aux deux faces de ce vinyle, superbement masterisé par Norscq. On connaît le goût du label pour les artistes cold wave et expérimentaux des années quatre-vingt, et l’on en devine des traces ici, même si la nostalgie n’en est pas du tout le moteur. Scanner offre par exemple une reprise très personnelle, instrumentale, électronique et planante du « Heart and Soul » de Joy Division et on retrouve, toujours avec beaucoup d’émotion, les regrettés Coil pour un titre très peu connu, « The Green Child », extrait du Coil Reconstruction Kit. Pour le reste, ce ne sont que des morceaux inédits, et chaque face développe sa propre narration. La première, introduite par la voix fort reconnaissable de Black Sifichi, se fait plus electronica, notamment avec Christian Vialard, Cocoon ou Cercueil, même si elle se termine sur une création plus orchestrale de Beau Delay. La seconde face, elle, se fait plus abstraite dès la pièce musicale introductive de Robert Hampson et Sébastien Roux. Même les belles pièces au piano de That Summer sont perturbées par des sons étranges. Rainier Lericolais et M-o-r-s-e touchent aux expérimentations contemporaines teintées de dadaïsme, alors que Gérôme Nox retrouve sa guitare noise et que Paradise Now et Gérard Malanga offrent, avec « Heaven Bound », une douce ballade folk.
Un ensemble varié et riche. – Obskure Magazine

 

Letter:

Salut Black
putain qu’il est bon ce disque que tu as fait avec Brain Damage.
long time I haven’t listened so much to an album.
Noir, trancy, great sound, so inspired lyrics!!
bravo mec.
des bises du premier mai
yeah
D E F.

 

 

Better Trax BBS-Trax-2

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Brain Damage – Burning Before Sunset

« I is something behind the sky. » Heavy words are used to « Burning Before Sunset, » the fifth album by the French dubduo Brain Damage. The album opens with swelling violins, coming from a synthesizer. Brain Damage wrote bombastic grooves with a capital B and is happily taking off. « Do not Ask Me Why » from which the above quotation is derived was swinging great dub, but the subsequent syntheziserklanken in « Possibility Of Love » are again a little too fat on. Maybe these songs work better than the soundtrack album. The album is now a dubious impression. The ambient dub is undoubtedly expertly made , they are excellent musicians, but it’s a little too slick, too thought, maybe too stilted. Black Sifichi, the Spoken Word master (according to the promo tekt) takes itself too seriously at just.

door Marcelle Van Hoof (juni 2010)

 

Brain Damage – Ashes To Ashes Dub To Dub

Ce cinquième et nouvel opus marque le grand retour des stéphanois vers un dub ambient, chargé d’émotions sombres et mélancoliques. Pour autant, cet album – loin du dub anglo jamaïcain époque « Ashes to Ashes Dub to Dub » – prend une fois de plus à contre pied tout ce que le duo a pu proposer par le passé. Le son, basé sur une nonchalante rythmique dub devient l’armature d’un ensemble brut et indivisible,emprunt d’une énergie sourde et lancinante.
Côté invités, le poète Black Sifichi devient l’ultime protagoniste du groupe. Si bien que ce cinquième album constitue sans nul doute une synthèse fondamentale de la discographie de Brain Damage.
– Ultime Protagonist

 

 

Brain Damage – Ashes To Ashes Dub To Dub

Le duo stéphanois signe son retour deux ans après Always Greener. Et quel retour !!

Brain Damage nous offre un album d’une très grande qualité sonore et esthétique. Ashes to ashes / Dub to dub est le fruit de la rencontre du duo avec les deux vocalistes Learoy Green et Black Sifichi. Des invités d’exception pour un groupe d’exception.

Learoy est un batteur/choriste talentueux actif depuis les années 70 et on lui doit le groupe Natural Touch au côté de Desmond Dekker. Reconnu internationalement, il a travaillé avec entre autres, Bob Andy, Prince Buster, ou encore I Jah Man Levy.
Quant à Black Sifichi, on lui doit de nombreuses compétences exceptionnelles (poète, Dj, performeur, critique, photographe…etc) et de multiples collaborations (UHT, Ez3kiel, Wide open cage…etc). Il fonde, actuellement, avec Norsq, le groupe Superstoned.

Ashes to ashes / Dub to dub distille cinq titres en featuring avec les deux invités déclinés en leurs cinq versions dub. Une symétrie caractéristique de la musique émotionnelle de Brain Damage relative à leur côté ultra digital et robotique. Les sons sont manipulés avec une précision extrême et les effets tridimensionnels d’une perfection déroutante. Les titres alternent parties atmosphériques, the unity of the circle à des titres plus rebondissants the balance of the cube. Le tout est bercé par le fameux spoken word si distinctif de Black Sifichi ou le superbe chant de Learoy Green. La plupart des titres dégagent une intensité dubesque vraiment fabuleuse. Cube dub, profond et émotionnel, en est un parfait exemple. Le son général de l’album est vraiment bien produit, on peut noter une amélioration par rapport à Always greener au niveau du traitement des reverb. L’ambiance dégagée est toujours aussi cérébrale, personnellement leur musique a l’art de me prendre aux tripes…
Le message fort dégagé par cet album abouti est l’envie de souligner l’état actuel de la culture et de la musique au plan international, national, et voire local. L’intitulé Ashes to ashes / Dub to dub est une référence à la fragilité et l’intermittence de toutes les choses.

Sans surprise, ces nouvelles compositions jouées en live relèvent de la performance scénique: Puissance, précision, qualité, fureur et émotion (et sueur accessoirement). Les stéphanois sont désormais les maîtres du son digital français avec en prime la capacité de collaborer avec des artistes marchant dans des directions musicalement parlant opposées. Après ce coup de maître, je ne peux que souhaiter : longue vie Brain Damage

Chroniqué par Kiteklat
le 13/11/2004

 

 

Brain Damage – Burning Before Sunset
(Jarring Effects / Discograph).

« Le dub atmosphérique du duo Brain Damage continue, après dix années d’existence, de
tournées et maintenant quatre albums, à envouter les amateurs d’électroacoustique dark et
downtempo. Ce duo stéphanois a cette fois demandé à l’artiste Black Sifichi de participer à
l’élaboration de douze nouveaux titres particulièrement bien ficelés. Black Sifichi est
une figure emblématique de l’activisme musical politique et poétique, beaucoup d’entre vous
connaissent le son et le timbre si particulier de sa voix puisqu’il est également un pilier de Radio Nova et de Radio Libertaire.

Son apport vocal est considérable sur ce nouvel album intitulé Burning Before Sunset déjà riche d’une densité et d’une diversité musicale exemplaire. »

Eric Serva
(France Musique / Tapage Nocturne – Avril 2010)

 

 

Brain Damage feat. Black Sifichi – Burning Before Sunset
Sortie : 15 mars 2010
Label : Jarring Effects

Depuis maintenant plus de dix ans, le bassiste Raphaël Talis et l’ingénieur du son Martin Nathan sont à la tête de Brain Damage. Membres du collectif stéphanois Bangarang, ils ont probablement comblé leurs frustrations de supporters verts en produisant un dub sombre et personnel, aux confins de l’ambient et de la cold wave. On peut ne pas être féru de leur musique, mais force est de constater que le duo a su se renouveler depuis leurs balbutiements. Cette fois-ci accompagnés de l’étrange poète Black Sifichi, déjà aperçu sur le bon album Metalik d’Elastik (chroniqué ici), sur l’album Spoken Dub manifesto des Stéphanois et sur une collaboration menée par The Black Dog, le duo publie ces jours-ci son cinquième album, sur le label Jarring Effects.

Je dois reconnaître que j’avais bien plus qu’un à priori face à cet album. Ma surprise fut donc d’autant plus grande, car Burning Before Sunset est un très bon album.
Je pourrais jouer mon aigri et écrire que cette réussite est en grande partie due à l’iconoclaste et métaphorique poésie de Black Sifichi. Loin de là. Les lignes de basses profondes et rugueuses alliées à ces textures froides et sombres ouvrent un boulevard au poète illuminé anglophone.
Rares sont les formations qui produisent un dub personnel en respectant autant les fondamentaux et la genèse de cette musique. Les connaisseurs des réalisations les plus opaques de King Tubby et du feu Black Ark Studio de Lee Perry ne crieront pas au génie mais reconnaîtront le talent et les gros efforts de production.
Bien que nonchalant et hypnotique, le dub ambient des Stéphanois a quelque chose de captivant. Les basses peuvent être qualifiées de létales. Derrière ce côté sombre et ces aspects bas fonds cradingues, on entrevoit à plusieurs reprises des rayons de lumière salvatrice. Cordes graciles, harpe cristalline, nappes solaires viennent revigorer cet ensemble acre et caverneux.
Des cuivres plombants (au sens positif du terme) sont également injectés de temps à autre pour contribuer à l’ambiance enfumée de l’ensemble.
Même si l’album fait bloc, des titres comme Smoke In Our Minds, There Is A Wind, Possibility Of Love, mais surtout les excellents Only Lost In The Sound ou My Legs, My Arms, My Mind And My Brain se distinguent plus particulièrement. Que dire également du majestueux Plain White Butterfly (débutant sur un vibrant hommage à Erik Satie) si ce n’est qu’il est beaucoup trop court.

Brain Damage signe donc ici leur meilleur album à ce jour. Les deux Stéphanois seraient bien inspirés de faire de Black Sifichi le troisième larron permanent de la formation. Les titres de cet album devraient prendre une ampleur supplémentaire en concert. Je trouve effectivement que cet opus est parfaitement calibré pour le live. Vous laisserez vous tenter ? Telle est la question.

Insane in the brain
Plus éclaté, moins immersif que son prédécesseur Spoken Dub Manifesto, l’ovni Short Cuts lo-fi et vénéneux nous avait surtout impressionné il y a deux ans par la poésie erratique de l’une de ses voix invitées, celle au timbre rauque et profond de l’imposant Black Sifichi régulièrement présent au côté de Brain Damage depuis Ashes To Ashes – Dub To Dub en 2004.
Une collaboration pérennisée par l’excellent Short Cuts Live de l’an dernier et qui porte enfin ses fruits avec ce Burning Before Sunset, cinquième opus entièrement réalisé en sa compagnie. Plus cinématiques et ténébreuses que jamais, sous-tendues de basses insondables, beats dowtempo et autres percussions en écho à la façon du Mezzanine de Massive Attack, les compos du duo stéphanois font en effet la part belle au spoken word mystique et pénétrant de l’américain, qui participe pleinement de la tension crépusculaire et de l’atmosphère délétère ou parfois plus mélancolique de ces allégories urbaines perdues aux confins d’un dub étouffant zébré de clapotis aquatiques et d’un trip-hop en clair-obscur à la Soulsavers, cuivres menaçants, claviers flottants et autres arrangements de cordes malaisants à l’appui.

 

 

Brain Damage-Burning Before Sunset
http://www.skulking.fr/musique/musique-electro/brain-damage-burning-before-sunset/

En une dizaine d’année de travail assidu et de création débridée, Brain Damage est devenu une référence incontournable sur la scène electro dub nationale mais aussi internationales puisque les cinq centaines de concerts données par le duo l’auront conduit à se produire dans une vingtaine de pays ! Quatre albums à la fois différents et complémentaires et un live appelé à rester inscrit pour la postérité parmi les meilleurs témoignages du genre n’auront pas suffi à émousser la volonté qu’ont Martin Nathan et Raphaël Talis de faire vivre leur musique et si leur travail à la scène se révèle toujours puissant, physique et complètement déjanté, c’est pour mieux extérioriser tout le cheminement en finesse qu’ils réalisent lors de leurs sessions en studio. A l’heure où le public se demande ce que lui a concocté cette fois de duo stéphanois, une seule et unique chose est certaine, Brain Damage s’est efforcé de remonter les modes et les tendances à contre courant … La preuve en musique sur « Burning Before Sunset » !
Revenir au plus proche de leurs racines historiques tout en s’efforçant de continuer à évoluer, c’est le pari que se sont cette fois imposés les deux musiciens et force est de constater qu’ils s’y sont tenus car si le patchwork sonore concocté pour ce nouvel effort ressemble beaucoup à celui des premières créations de Brain Damage, il sait aussi tirer profit des progrès évidents réalisés par le duo mais aussi des multiples expériences acquises tout au long d’une décennie de recherche et d’écoute. Là où nombre de groupes cherchent à frapper vite et fort, Brain Damage s’attache pour sa part à installer une ambiance pleine de nonchalance et à y faire passer des sons souvent très organiques, des petites touches venues d’Asie ou d’Orient qui se juxtaposent en des collages pleins de charme mais aussi d’ingéniosité. On se laisse très vite pénétrer par une musique lancinante à l’infini, une sorte d’hypnose que le duo nous impose avec beaucoup de finesse et à laquelle il devient très vite impossible de résister tant les « There Is A Wind », « Smoke In Your Minds », « Possibility Of Love » et autres « The Tower Of Eternity » sont convaincants. La voix épileptique de Black Sifichi qui s’invite une fois encore sur « Burning Before Sunset » accentue encore un peu le côté mystique de ce nouvel opus et fait passer définitivement Brain Damage du côté des groupes pour qui se répéter est totalement inconcevable ! L’arrivée dans les bacs le 15 mars de ce nouveau digipack ne manquera pas de toute façon de le prouver au plus grand nombre …

 

 

Brain Damage-Burning Before Sunset
Auteur : Olivier / Catégorie : Electro / Tag : Dub, France / Ajouter un commentaire

Cinquième album des Stéphanois de Brain Damage. Burning Before Sunset propose un chemin jalonné par douze titres dans un territoire électronique, Dub où toutes les voix se sont éteintes, fanées par trop d’angoisse.
Depuis 1999, Brain Damage offre au paysage Dub français une alternative sombre et méditative par rapport à la scène internationale. Plus proche d’un Lab° ou d’un Ez3kiel que d’un Kanka, Brain Damage monte une architecture chtonienne électronique, animée par un flux magmatique issu du positionnement de Raphael à la basse. Parfois, des éclats rougeoyants, lumineux sortiront de l’alchimie Basse – Machine (Martin). D’autres fois, Black Sifichi (qui a notamment travaillé sur le fabuleux Versus d’Ez3kiel) forme avec sa voix grave, une péninsule d’outre-tombe flottant sur les eaux opaques et inexplorées de Burning Before Sunset. La facilité serait de coller sur les compositions une couche de disto, histoire de faire des nappes agonisantes et saturées. Néanmoins, Brain Damage évite l’écueil, proposant un Dub spatial, puissant et évocateur avec des machines positionnant les titres sur orbite dans une atmosphère industrielle étrange et inquiétante (irrespirable pour l’humain moyen genre Bull’s ass) et sans disto ! Brain Damage, c’est expérimental, cérébral, décalé et délirant à écouter. A voir en live forcément, histoire d’en prendre plein les oreilles avec leur Sound System de l’apocalypse.
J’aime : There is a wind, Don’t ask me why, The Tower to eternity, Smoke in our minds, Bull’s ass
Je n’aime pas : Ignore (le sample des gouttes d’eau je ne le tiens pas).

 

 

Brain Damage feat Black Sifichi – Burning before Sunset
mercredi 31 mars 2010

La scène dite électro dub française tient quand même plus de l’échec que du mystère. La sensation que ce que la France a pu trouver comme alternative à Massive attack, en quelque sorte, en mariant musique électronique et influences dub (ou black music) a été ce genre pour néo hippies bobos, dreadeux de 18/20 ans qui avaient trouvé dans ce mouvement la satisfaction de pouvoir écouter du reggea moderne (sic) teintés de sonorités électroniques qui leur flattaient les oreilles. Trois fers de lance à ce pseudo mouvement, avec un Zenzile dans sa quète du graal : devenir Massive attack a la place de massive attack (influences rock, tricky en invité) (merde alors), High tone en mode « je me répète dans ma formule basse électrisée qui déchire les dancefloors » (on va nuancer sur Underground wooble, cet album s’écoutait par rapport au reste), et enfin Brain Damage. Bienheureusement, celui dont il est question aujourd’hui est le seul qui possède un quelconque intérêt, notamment grâce à l’album Short Cuts, qui redéfinissait les contours de leur propre musique en s’éloignant de cette soupe électro dub pour découper leurs morceaux au hachoir et s’inspirer de quantités de musiques de film, de petites ambiances pour former un tout cohérent et solide. En quelque sorte, Short Cuts était musicalement bien gaulé, rempli de surprises et surtout sortait des sentiers battus et des clichés horripilants que nous sort et ressort cette scène.
Pourquoi revenir sous le nom Brain Damage feat Black Sifichi ? On est d’accord, le poète est là tout le long de l’effort pour poser sa voix rauque et ses textes désabusés, mais ça n’est pas la première fois qu’il collabore avec le groupe. Burning Before Sunset est un retour en arrière pour Brain Damage. Là où ils avaient avancé de 10 pas, ils reculent de 9, pour livrer un album plus proche de leurs débuts, aux influences dub bien marquées, avec une basse omniprésente qui rythme des morceaux souvent riches, parfois moins, parsemés de samples et de sonorités variées (les cuivres me rappellent Girl I love You, en ce moment j’en entends partout). L’atout principal de ce disque se révèle être Black Sifichi, avec une voix d’outre tombe qui pose sa diction avec grande classe rappelant presque certains moments de King Midas Sound. On est d’accord, ce disque est taillé pour leurs lives, comme si quelque chose les avait emmerdés dans la tournée Short Cuts, avec quelque chose de bien plus direct, moins de travail sur les ambiances et plus sur les envolées, sur les rythmes. Après, Brain Damage sait nuancer sa musique, pour lui donner un aspect plus filmesque, moins lourde que celle de ses compères, moins adolescente en quelque sorte. Ce disque est plus proche des canons dub old school (lee perry) que des agaçants Zenzile and co.
Burning before sunset marque une pause dans l’avancée du groupe, qui lorgnaient vers des contrées ambiantes de plus en plus assumées et fait passer Short Cuts pour l’exception (malheureusement). Il en reste un sentiment que sans La participation de Sifichi, ce disque aurait été long. Si Brain Damage se veut un groupe de dub ambiancé, on retiendra surtout le côté ambiancé. (Jarring effect)

 

 

Brain Damage – Burning Before Sunset – Jarring Effects
Ecrit par tweek, le 22-03-2010
Genre musical: Dub
Score: 8/10

http://www.theclubbing.com/be-fr/modules/reviewreader/review.php?review_id=796

Cela fait maintenant plus d’une décennie que la basse dialogue avec les machines au sein du groupe stéphanois Brain Damage. Apparemment, elles ont des choses à se raconter. Au milieu d’une scène déjà survolée dans toutes ses diagonales, le duo « survit » grâce à une envie constante de faire muter le dub et d’en explorer toutes les possibilités, dans la limite du raisonnable. Là ou d’autres pionniers cherchent l’expérimentation (High Tone) ou l’énergie rock (Zenzile), Brain Damage reste fidèle à leur style original, en délaissant le côté roots pour privilégier les mélodies atmosphériques et ambiances profondes. Même si leurs choix n’ont pas toujours fait l’unanimité, Martin et Raphaël ont toujours su bien s’entourer, en invitant des musiciens et featurings vocaux parfois insolites. Pour ce cinquième album, le seul « élu » de ce casting géant s’appelle Black Sifichi, déjà grand habitué de leurs infrabasses caractéristiques.

Le MC joue le rôle de 3ème membre et se montre efficacement discret, plaçant ça et là des bribes de textes équivoques qui renforcent les ambiances déjà nébuleuses. Brain Damage suit le même cheminement de pensée que leurs concerts : le calme, la tempête, le calme à nouveau, puis le mystère… Avec sa voix grave et charismatique (aussi flippante que la voix de Vincent Price dans Thriller), il introduit l’album avec la poésie tourmentée et aérienne There Is A Wind, avant de monter en intensité avec la magnifique complainte Ignore. Only Lost In The Sound hausse le ton avec ses cuivres menaçant qui mettent la personnalité tragico-dubby du morceau dans un ascenseur. Le compteur des bpm s’emballe dès le 4ème track, Smoke In Our Minds, qui laisse le temps de nous accrocher fermement pour supporter l’alarmant Bull’s Ass. Black Sifichi reste impassible devant cette déferlante de basses pachydermiques et remplit son job de maître de cérémonie. Son rôle de canaliseur de tension devient alors indispensable, surtout quand on se prend le hardcore de Don’t Ask Me Why dans les joues. Quand ça monte, il y a un moment donné où il faut redescendre. Le céleste Possibility Of Love s’en charge et la seconde partie du disque se veut plus deep avec le downtempo My Legs, My Arms, My Mind & My Brain, ou les cordes opportunes de The Tower To Eternity. Ils terminent ce Burning Before Sunset sur deux interludes pas loin des délires serbo-croates de l’album Short Cuts.

Brain Damage est encore là pour faire vivre les sensations dub et bien sûr, plus grosses sont vos enceintes, plus vous apprécierez…

 

 

BRAIN DAMAGE > Spoken Dub Manifesto

Première fois signée chez Jarring effects, Brain damage est le groupe de dub français qui ose franchir le plus les frontières de son style en y administrant une vision moderne et sans limites.
Always Greener démarquait le combo par leur façon émotionnelle d’aborder le dub ; Ashes to Ashes / Dub to Dub montrait une esthétique sonore aboutie avec une nouvelle passion pour le spoken word (et les textes de Black Siffichi, désormais passé pour référence du genre). Dans Spoken Dub Manifesto, le duo assume totalement cette nouvelle orientation avec pour seul fil conducteur : le dub poetry.
La pléiade d’invité offre au concept une grande richesse, d’une part due à la liberté narrative des intervenants, et d’autre part, par les expérimentations que les musiciens ont bâti. Nombreux instruments (Guitare, duduk, ney, vibraphones) ont été utilisés pour la création des samples, remodelés et réinjectés autour des narrations et de la basse.

Les prestations sont multiples et personnelles. Entre le style dénonciateur de Black Siffichi, la poésie orientale de Mohammed El Amraoui et le rap brut de Giovanni Marks, Suzanne Thoma adopte la sensualité et la douceur. Pourtant non dépourvue de charme, Emiko Ota préfère, par une approche moins organique et plus directe, faire passer son discours dur avec énergie. Le grand Mark Stewart, sur l’étrange Mad Truth, prête sa voix grésillante au côté d’un sample paradoxal, à la fois simple et complexe, roots et sauvage. Plus sage, le spécialiste des techniques vocales ancestrales, Bart Plantenga, exprime une récitation claire et articulée sur une excellente track évolutive.

Avec ce véritable travail de collaborations, Brain damage crée la parfaite osmose entre son univers musicale et les travaux des vocalistes. L’effet apporté est, au départ, étrange et dur à assimiler. Puis, après plusieurs écoutes, tout devient clair et Spoken Dub Manifesto apparaît comme la nouvelle perle du parcours des stéphanois, malgré l’absence de titre phare émo-dub digital, comme Cube Dub a pu l’être sur leur deuxième album. Mais cette petite frustration est totalement annihilée par le plaisir que procure la découverte de toutes les subtilités et finesses de la galette.

Il est nécessaire pour le groupe de prendre des risques et de s’entourer de personnalités aux horizons et nationalités différentes, toutes ouvertes aux expérimentations et à cette perception diversifiée de la musique. Décontenançant par sa forme et proche d’une production Wordsoundienne, Spoken Dub Manifesto doit marquer le paysage dub français, et s’imposer comme un simple coup de maître. Chapeau bas Messieurs Brain damage !

Chroniqué par Kiteklat
le 25/03/2006

 

 

Indus > Brain Damage > Biographie / Dommage cérébral

L’histoire de Brain Damage est intimement liée à celle du label mis sur pieds par le groupe en 1999, Bangarang, ainsi que des collaborations diverses avec un autre label (Hammerbass) et d’autres artistes, notamment pour sortir les compilations Combat dub, recueils de titres de Brain Damage et Another Sound System Experience (la première signature Bangarang) remixés par Zion Train, Kobe, Lab°, General Dub, Manutension, Scorn, Rasboras,… Parallèlement à tout cela, tandis que Another Sound System Experience disparaît, Fedayi Pacha signe chez Bangarang et Brain Damage sort, après son maxi Bipolar disorder de 1999, un premier album Always greener (on the other side) en 2002.
Ce qui est une évidence pour les initiés ne l’est pas forcément pour tout le monde : on navigue en plein électro-dub, donné par un duo basse/machine. A ceci près que Brain Damage a le don pour transformer chaque opus en exercice particulier, Ashes to ashes – dub to dub empruntant le chemin d’une bipolarité « paroles/instrumentaux » en 2004, avant de se tourner vers Jarring Effects pour la sortie de Spoken dub manifesto – vol. 1 (2006), du dub sur lequel une foule d’invités (de Black Sifichi à Suzanne Thomas en passant par Hakim Bey ou Sam Clayton) viennent poser leur voix et de Short cuts en 2008, album constitué de morceaux (très) courts, chacun d’une durée ne dépassant que de très peu les deux minutes mais tout de même dotés de paroles offertes par divers convives. Sur scène Raphaël (basse) et Martin (machines) donnent un majestueux coup de pied aux vapeurs planantes des galettes et leurs shows se comptent par dizaines. Ils sortent d’ailleurs Short cuts live l’année suivante, album live enregistré lors de la tournée dudit album. En mars 2010, les stéphanois remettent le couvert avec Burning before sunset, opus à l’univers sombre réalisé en collaboration avec le poète-slameur Black Sifichi.

 

 

ON A VU – Jeudi, à Victoire 2 Le dub radical de Brain Damage
http://www.midilibre.com
Jeudi, à Victoire 2 Le dub radical de Brain Damage Le groupe stéphanois Brain Damage est un peu au dub ce que le dub est à la musique contemporaine : le meilleur, tout au moins le plus ingénieux. Après une première partie un rien bruyante avec les expérimentations électro-industrielles de Double Nelson, c’est avec un certain soulagement que le public de V2 accueille le duo atypique formé de Raphaël à la basse et de Martin au contrôle des machines. Dès l’introduction de There is a wind, le premier morceau de leur dernier album Burning before sunset (sorti il y a deux mois sur l’excellent label Jarring Effects), la basse puissante vous nettoie les tympans après le noise d’ouverture et libère d’emblée une chaleur salvatrice qui inonde l’assistance.
La batterie, les skanks de guitare aiguisés comme des machettes et le flow parlé et grave du chanteur et poète américain Black Sifichi sont passés à la moulinette et remixés live par les machines de Martin. Ce dernier prend visiblement un malin plaisir à distordre les sons et à y ajouter échos et delay sans en abuser non plus. Là réside une des forces du groupe : la sobriété. Là où certains se perdent en abusant des superpositions sonores, Brain Damage va à l’essentiel. Chez eux, même un bref silence devient une note de musique, surtout quand il permet de souligner le couple basse-batterie qui redémarre avec fracas et libère ainsi un public conquis. Ignore, Don’t ask me why , Only lost in the sound (…), la majorité des chansons du dernier album sont magistralement interprétées pendant une petite heure. Tout juste regrette-t-on que la poésie hypnotique de Black Sifichi, absent, ne sorte que d’un haut-parleur. La musique est radicale, vibrante, mutante. Il s’en dégage une atmosphère onirique, comme si le monde violent et torturé mourait puis renaissait sous nos yeux. Lors du très long rappel, Brain Damage ressort ses classiques, à la mode sound-system : les terribles Genetic weapon avec Tena Stelin ou My father avec le Londonien Leroy Green. Reggae, dub, ambient, techno (…) Brain Damage sait tout faire. Leur live expérimental et cérébral à souhait, sans cesse renouvelé, est une nouvelle claque envoyée à la face du dub. – Emmanuel VALETTE

 

Poster Samedi 5 mars Dubphonic_4917

 

R;Zatz – Cruel Summer (Jarring Effects)

http://www.ouestime.com/webzine.php?id_breve=765

Genre : Trip-hop, Indie, Rock, Mélodique

J’avais personnellement laissé le groupe R;Zatz après un « Will we cross the line » en 2008, album assez torturé, partant un peu dans tous les sens, tout en conservant une ligne directrice assez abstraite, déjà carré mais qui se cherchait encore un peu. Cet opus sentait toutefois le hip-hop en apesanteur, ce qui n’était pas pour me déplaire. Je suis pourtant passé à travers un « Vagina Rush » sorti en 2010, qui semble-t-il était plus downtempo, mais toujours dans cette veine hip-hop sous-marin, où l’on retrouvait d’ailleurs les excellents Ben Sharpa et K-The-I

C’est dire si j’ai été interloqué par cette nouvelle galette de 2012, à paraître dans les prochains jours. L’album est presque « radicalement » différent, empreint d’une nouvelle essence qui colle plutôt bien au groupe, composé de Takeshi (guitare), Marilou (chant, basse), Mathieu (batterie) et Céline (claviers, chœurs). Interloqué donc, car j’y ai découvert une nouvelle facette du groupe, comme si R;Zatz sortait de la brume pour mieux se découvrir lui-même, en se laissant aller aux mélodies certaines fois calmes, d’autres fois plus fougueuses, toujours dans la cohérence, simple et complexe à la fois, doux et pourtant brutal tout de même. Paradoxe. J’aime.

L’album semble scindé en deux parties distinctes. La première, dans laquelle R;Zatz prend son temps, développe une musique assez contemplative, plutôt lente, à l’image du titre « Cruel Summer », électro-combinaison qui laisse rêveur. On pense aussi à « Flower in the Heaven », et ses longues notes qui traînent, ses chants sous-marins hypnotiques, ou comme sur ce « Cycles Stream », léger, aérien. Succulent.

On compte aussi « Dark Brown Eyes » et « Stormy » avant de tourner une page, doucement, sans s’en rendre compte, basculer sur ce sacripant de « Jaws », et les 4 pistes qui vont terminer l’album. Les rythmes se font plus secs, saccadés, énergiques et violents. Un registre plus rock peut-être, auquel je ne suis pas vraiment habitué. Pour terminer, comment ne pas saluer, tout au long de cet album, le chant toujours parfait, cette voix inhabituelle qui sublime chacun des morceaux de ce très sympathique disque. « Cruel Summer » démontre surtout une chose : le groupe est loin d’être un ersatz musical…

 

R;Zatz – Cruel Summer
http://musique.krinein.com/rzatz-cruel-summer-24736/

Forte de deux productions, de collaborations et d’expériences scéniques nombreuses et variées, R;Zatz revient en force en cette fin d’année avec son nouveau projet, « Cruel Summer ». Après «Will we cross the line ? » (2008) et « Vagina Rush » (2010), le projet d’un nouvel album mûrit donc dans les esprits de Takeshi (Guitare), Marilou (chant / basse – Mensch), Mathieu (batterie / Kaly Live Dub) et Céline (claviers / choeurs).

Sur «Cruel Summer», peu d’invités, mais 4 musiciens en accord parfait. Loin de la froideur de «Will we cross the line ?», ce nouvel album est définitivement plus mélodique, flirtant avec une certaine simplicité qui sublime chaque intervention de ses protagonistes. Si les influences trip-hop, indie sont indéniables, une certaine sérénité se dégage. Il fait chaud cette fois. Pj Harvey, Shannon Wright ou les guitares rétro de The Notwist auraient elles eu raison du groupe ?

Il suffit de poser l’oreille sur le titre éponyme, qui ouvre l’album pour appréhender les contours du nouveau chemin tracé par la formation. On imagine la beauté charnelle d’un paysage aux couleurs pastel (Cruel Summer, Dark Brown Eyes). L’émotion est palpable. Les riffs de guitares, lancinants, relèvent parfaitement la voix de Marilou, sensible, fragile (Stormy). Les nappes synthétiques, les xylophones en demie-teinte, les textures électroniques réapparaissent comme autant de clichés usés par un soleil brûlant. Puis la pâleur de ce matin estival laisse place au noir, au rouge sang (Flower in the Heaven), la résignation, la nostalgie s’estompent face à la détermination, la colère (U Got Me, Take a Look in the Mirror…). La voix de Marilou devient puissante, prégnante, comme possédée (Ordinary Chronicle).

R;Zatz a des choses à dire, des comptes à régler. Cet album en est le manifeste. Au fil de cette histoire épique, la proie devient prédatrice. La batterie, tantôt claire et lointaine prend toute sa place, le beat devient lourd. La basse que l’on connaissait ronde et omnisciente devient entremetteuse des interventions de notre chanteuse. La guitare, les claviers se font evanescents. Black Sifichi s’invite sur «Dark Brown Eyes» (morceau également disponible sur FX100), devenant ainsi l’icône fantasmée de cet été cruel. «Cycles stream», (invitant Takeshi au chant) nous emporte au coeur de l’entité R;Zatz, comme pour mieux en comprendre l’essence, rappelant avec justesse l’univers décalé de Leïla, où l’excellent Juniper de Filastine y La Bamba.

Très homogène, cet album est donc un subtil dosage des individualités du collectif. Aussi tendue qu’inattendue, R;zatz sera prête à défendre cette nouvelle oeuvre sur scène pour une tournée en mars/avril 2012

 

R;Zatz – Cruel Summer
La légende raconte que quelque part dans une chambre du côté de Lyon, une jeune femme se faisant appeler R;zatz, faisait de la musique avec Aku-Fen, le guitariste d’High Tone. Elle serait devenu par la suite l’ingénieur du son du label Jarring Effects, et fidèle gardienne du studio d’enregistrement Jfx (studio dans lequel la qualité sonore est exigeante).
D’High Tone à Ez3kiel en passant entre autres par Reverse Engineering. R;zatz aurait accumulé un savoir faire et des connaissances dans les techniques du son. Elle aurait appris à sculpter délicatement toutes ces matières sonores auprès des nombreux groupes avec lesquels elle aurait travaillé.
Elle aurait ensuite œuvré avec le duo de vjettes Pixelles pour former le groupe Kinokik. Elle aurait produit des titres avec Aku Fen d’High Tone et se serait associé plus d’une fois au rappeur Fisto de la 5ème Kolonne pour nous pondre 2 de mes gros classiques en abstract hip hop : La somme de nos paradoxes sur audiactivism 1 et Ecrire sur Dope beats vol 2
Elle aurait franchit la ligne 1 première fois en 2008 pour composer et produire son premier album solo. Un album abstract hip hop assez proche de l’œuf raide en plus sombre, plus bruitiste, voir anxiogène par moment…
La légende est belle est bien réelle, Céline Frezza aka R ;Zatz est aujourd’hui une des rares femmes ingénieur du son en France, aussi à l’aise en studio pour le mixage d’un album hip hop que pour capter le son d’un groupe de dub en live.
De la tournée de son 1er album serait né le groupe R;Zatz, Céline est rejoint par :
Takeshi Yoshimura (Yokohama Zen Rock, Code Sabotage, Asian Z) à la guitare,
Marilou du groupe Mensch au chant et à la basse
Mathieu Trouillet (Kaly Live Dub) à la batterie
Après un bon virage hip hop avec Blu Bird et K the I en 2010 sur l’ep Vagina Rush.
2012 Zatz is a nouvelle « R » pour R Zatz !
Le groupe nous sert désormais de l’électro folk (Pop ?) en atteste Take a look in ther mirror, morceau ouvrant son nouvel album Cruel Summer.
L’immersion est immédiate … Dans une ambiance lancinante la voix de Marilou répète “You don’t want to hear it” Eh bah moi si je veux bien et même je veux en entendre plus !
Ça se confirme au 2ème morceau U got me. Basse ronde, petit riff de guitare, voix érectile …1,2,3,4 c’est parti ! Je suis conquis !
S’ensuivent aléatoirement morceaux cool comme Cruel Summer, Meadow of the soul ou Stormy, dans des ambiances variées tantôt bluesy, tantôt rock downtempo.
Flower in heaven ainsi que Jaws m’ont fait penser au groupe grenoblois MIG. Les ambiances trip-hop sont là. La voix de Marilou est bien planante … le Morceau Cycle stream avec Carbon Copies fait penser à du Thom Yorke.
Le morceau Dark Brown Eyes avec Black Sifichi qui figurait sur la Compilation FX 100 est excellent. En même temps, on pourrait mettre Black Sifichi sur un sample de Tatayoyo ça resterait toujours excellent.
Ordinary chronicles est mon morceau préferé de l’album. C’est trés bon aussi quand ça s’énerve un peu, ça m’a fait penser à Ez3kiel période 2004.
l’album se termine en japonais … Sans doute l’influence de Takeshi.
Cruel Summer se révèle être au final un album intéressant, plus homogène que le précédent. Mais pour un été ? C’est pas un peu froid tout ça ? D’où le titre cruel summer ?
Le groupe s’en va le défendre en live bientôt ne les ratez pas !

 

R;ZATZ – Cruel Summer: les délices électriques de la mélancolie
R;zatz (Céline Frezza), fabuleuse ingénieur du son du label Jarring Effects, accompagnée de Takeshi d’Asian Z (guitare), Marilou de Mensch (basse) et de Mathieu de Kaly Live Dub à la batterie (dont il est beaucoup question sur Grabuge) est de retour avec un nouvel album Cruel summer, mélange fameux d’électro, trip-hop, de basses oppressantes et d’une multitude de sons aussi étranges qu’inquiétants qui lorgnent vers Tricky, Mig, Ez3kiel, Zenzile… R;zatz y joue beaucoup avec sa voix, quand elle rappelle Jamika de Zenzile sur « Ordinary Chronicles », PJ Harvey sur « Take a pill », morceau trip-hop qui ne déplairait pas à Doctor Flake, Djazia de Mig sur « Jaws » qui sonne comme « H’djendjell », Martina Topley-Bird muse de Tricky… Tour à tour sombre, oppressant, glaçant, ensorcelant, rageur, Cruel Summer sait faire vibrer à l’unisson toutes mes humeurs radieuses et bileuses du moment… « If only you could see there’s nothing in the DARK… Ghosts you’re chasing at night, Come back to the LIGHT » (« Cruel Summer »)… Après un passage chez Doctor Flake (Flake Up) et High Damage, je retrouve avec plaisir la voix de Black Sifichi qui chante sur « Dark brown Eyes », morceau découvert sur le FX 100 de Jarring Effects sorti fin 2011.

Mais surtout, il y a « U got me » qui arrive juste après le langoureux « Take a look in the mirror » qui ouvre l’album. « U got me » est le premier extrait accompagné d’un vidéo-clip très esthétique et lynchéen: une petite fille joue seule à la marelle. Une vieille dame vient la chercher et l’emmène dans une maison délabrée où des adultes, à la recherche de la beauté éternelle, volent la jeunesse des enfants… « U got me » est un morceau qui atteint une sorte de perfection. Tous les ingrédients sont là pour me satisfaire, me plaire et me complaire dans cet état bizarre où je me sens entièrement charmée par R;zatz. Fin de journée: le soleil incendiaire décline froidement. Des frissons brûlants agitent mon corps glacé. Les premières notes effervescentes agissent rapidement sur mon métabolisme ralenti, si souvent proche de la catalepsie. « U got me » possède cette rythmique psychiatrique flippante et envoûtante. D’avant en arrière, puis de nouveau en avant, elle vous enveloppe et vous serre irrémédiablement. La petite fille ne peut pas pleurer, assise dans son lit, le coeur à l’extérieur de sa boîte, tétanisé. Elle ne peut pas crier. Le cauchemar vivant. Mes cauchemars hurlants. « One, two, three, four… can’t hear your voice in the back of the door, You got me »… Elle compte dans sa tête pour faire partir les monstres… Un, deux, trois, vois: ils ne sont plus là. Personne alors pour s’inquiéter, venir la consoler. Alors, elle continue de compter pour tenir. C’est maintenant qu’elle pleure enfin ses nuits sans sommeil d’antan. Le coeur à l’intérieur de sa boîte, palpitant. « So sick of it living throw your eyes, I’ve been quite nice but don’t push me too far » …

Posté par Miss Nelson le 15/04/2012

 

 

Letter :

Bonsoir par là. Je sais pas si t’as un facebook public ou autre, juste pour signaler que j’ai reçu aujourd’hui le coffret Jarring 100 et là ça fait 3 fois que j’enchaine « Dark Brown Eyes », c’est juste exceptionnel ! J’ai rarement l’occasion de t’entendre, mais chaque fois c’est un gros kiff.
La dernière fois t’avais parlé d’une tournée avec Brain Damage, j’ai manqué les dates ou ya pas eu de concerts ? Dis moi si à l’occasion t’es en concert sur l’est de la France, que je rate pas ça.

TEFEO

 

 

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Tempsion
There Is No Reason To Believe That Music Exists !
[L’Etrange Sonothèque::2011]
Je n’étais pas prêt. Ou alors je n’étais pas dans de bonnes dispositions. Ce qui revient à peu près au même. Quand j’ai vu Tempsion lors de son passage à Nantes en 2004 dans le cadre du festival I.D.E.A.L. je n’avais été vraiment convaincu par la performance de Frédéric Temps, Black Sifichi et de leurs camarades. Il aura fallu que je me procure l’album Rectifier et de visionner le dvd qui proposait ce même concert pour me rendre compte à quel point je m’étais trompé et que j’avais pu être injuste sur le jugement que j’avais pu avoir sur Tempsion. Cinq ans plus tard il est grand temps pour moi de réparer cette injustice. Car il faut prévenir. Pour ce nouvel opus, où l’on retrouve le même line-up à savoir Frédéric Temps, Black Sifichi, Charley James, Edward Perraud (Das Kapital, Big Pop), Frédéric Galiay (Big Pop, Chamaleo Vulgaris), Jean-Philippe Morel (Tom Cora, Foetus) auxquels on rajoutera tout de même la présence vocale de Sophie Corceiro, il faut être préparé au-delà de l’ordinaire. En effet, There Is No Reason To Believe That Music Exists ! est un disque vampirisant et hybride qui ne ressemble à rien de tout à fait conventionnel. Bâti sur la base d’un double album There Is… met en exergue une multitude d’approches sonores, d’ossatures musicales, d’influences, de genres abordés. L’univers de Tempsion n’est pas cloisonné, il est ouvert, parfois un peu brutal car il ne prévient pas et prends vraiment l’auditeur comme un adulte.
En effet, le chemin pris par ce nouvel album n’est tout à fait tracé. Tempsion ne prends pas le soin de guider ou de prendre par la main celui qui se donne la peine de l’écouter. Il estime qu’il n’est pas naïf, qu’il est intelligent et qu’il peut s’adapter en résolvant de lui même les équations posées par le groupe de Frédéric Temps. Celles-ci sont nombreuses et peuvent dérouter si, justement, on ne s’est pas préparé à ce genre d’expérience. Rock, industriel, hip-hop, néo-contemporain, électronique, minimalisme, noise, Tempsion n’est pas avare expériences en tout genres. Il s’agit alors pour nous de pouvoir les suivre dans un disque à l’apparence d’un labyrinthe fascinant qui ne révèle pas tous ses secrets en une seule fois. Incroyable dans sa capacité à changer de visage, The Is… refuse la monotonie musicale et semble se réinventer à chaque morceau. Pourtant, malgré toute cette disparité, il y a une certaine fluidité qui rend l’ensemble logique et cohérent. Dans tout ce maelstrom, Black Sifichi s’en donne à coeur joie et se montre plus impressionnant que jamais. Comme à son habitude il vit la musique et fait corps avec elle. Sa puissance et sa profondeur vocale est ici parfaitement adaptée et percute vos sens indiscutablement. Mais There Is… est un tout et ne repose pas uniquement sur les performances de Black Sifichi ou celles de Sophie Corceiro. There Is… est une expérience unique, un voyage vers une musique absolue et sans frontières.
Pour autant même si ce disque est cette beauté complexe et factuelle il n’en demeure pas qu’il est aussi une réflexion sombre sur notre temps. La vision de ce monde n’est pas très optimiste et cet album peut raisonnablement être pris comme un appel à un retour à la raison et à des valeurs plus humaines. Il est plus que temps.
PS : La vidéo qui suit dâte de 2005, enregistrée lors d’un concert dans le cadre de l’Etrange Festival. Si elle dâte un petit peu elle représente très bien l’esprit même de Tempsion.

 

 

Artist : Tempsion
Album :  » There is no reason to believe that music exist ! « 
Musical style: Experimental-Rock-industriel flamboyant.
country : France
Note : 99,8 /100

Cinq ans après le très remarqué et remarquable cd/dvd « Rectifier » ; Tempsion présente un second opus original , frais et novateur au titre énigmatique  » There is no reason to believe that music exist ! « 

Ce projet instigué par Frédéric Temps (par ailleurs délégué général de l’Etrange Festival de Paris ) emporte en ses rangs le fleuron hexagonal des expérimentations électroniques; notamment le génial Charley James à la programmation.
Véritable maelstrom sonore Tempsion saura vous transporter dans des contrées exquises , magiques et sauvages mêlant hybridation synthétique de haute volée, No Wave mutante d’un nouveau millénaire , bidouilles radios , samples cinématographiques , rock expérimental et industriel au groove puissant…

Oui vous l’avez compris Tempsion est une tour de Babel de sonorités , d’une originalité sans borne faisant se télescosper des univers radicalement différents avec une maitrise proprement hallucinante !
Loin des clichés et des étiquettes musicales , l’audacieux et inventif projet Tempsion annihile tout sur son passage avec grâce et efficacité.
Masterisé par l’excellent Norsq ; la voix profonde et grave de Black Sifichi (Ezekiel) , les douces volutes enchanteresses vocales de la jeune plasticienne Sophie Corceiro et les lignes de basses chaloupées de Jean-Philippe Morel (Foetus) vous entraineront dans un voyage inoubliable de plus de deux heures (Double cd oblige !) , peuplé de ruptures de rythmes , de syncopes à la frappe chirurgicale imparable aux dimensions électroacoustiques mutantes mais aussi par de sublimes nappes magnétiques à la Pan sonic.

La déferlante rythmique fougueuse et « habitée » de Tempsion en séduira plus d’un; vous naviguerez alors à l’aveugle entre les démoniaques énigmes d’Aleister Crowley, des plages tribales ensorcelantes (le divin « Vintage Season ») , les pales d’hélicoptères , les bruits de botte et le napalm recouvrant les rires d’enfant.

Le projet Tempsion est engagé et porte en lui le vent de la rébellion , critiquant sévèrement une société moderne qui court aveuglément à sa perte (voir l’ironique et majestueux « He Said » , véritable pamphlet anti Oncle Sam ou encore « Funk Me »)
 » We are coming to the end !  » ; Tempsion a donc la tête et les jambes pour ensorceler de façon diabolique son auditoire tout en le faisant réfléchir.
En un mot : Magistral.

Jim Noir

 

Lettre

Pavlina wrote
« j’avoue « Oh Yeah » c’est contagieux ! »

 

 

Tempsion – Rectifier (CD/DVD ­ Art Malta, l’Etrange Sonothèque / Night & Day, 2005)
Tempsion sait manifestement s’entourer et catalyser les bonnes énergies créatives. Son premier album, Rectifier, est un coffret digipack se développant en 4 volets contenant un CD Audio et un DVD. La partie musicale est assurée par Tempsion et quelques invités : Elise Caron, Black Sifichi (Ezekiel, Aka Bondage, Black Dog…), Charley James, Norscq… Rectifier emprunte manifestement à l’électro­indus sa noirceur et sa force percussive, mais se réserve une ample ouverture sur des dédales électroacoustiques et improvisés. Non seulement les rythmiques lourdes et industrielles ne sont pas dénuées de groove (déjà un belle prouesse), mais elles côtoient des excursions vers des univers sonores très cinématographiques. Tempsion a ainsi la capacité de proposer tantôt une concaténation de samples brutaux, tantôt une bande­son à la David Lynch où les glissandi de violons sont hantés par des voix humaines. Ponctué d’extraits de dialogues de films ou de publicités anglophones, Rectifier dévoile sa jungle sonique entre sampling « mur du son » à la Fear of a black Planet (1992) de Public Enemy (un sommet dans le genre), Techno Trash et travaux électroacoustiques subtilement confectionnés. L’album se referme même sur la voix d’Elise Caron, accompagnée par divers bruitages et, surtout, par un pianiste (Eric Le Guen) qui oscille entre Cecil Taylor et John Cage !
Le DVD contient 10 films d’animation élaborés à partir des 10 titres de l’album par le fleuron de la création contemporaine française : Régine Cirotteau, Aryan Kaganof (réalisateur du documentaire Merzbow, Beyond Ultra­violence), Marc Caro (l’alter­ego de Jean­Pierre Jeunet sur Delicatessen et La Cité des enfants perdus), Couro (un clip pour Sergent Garcia en 2001), Jérôme Lefdup (auteur du clip Ali Click pour Brian Eno en 1992), Jean­Christophe S. de Tempsion (qui signe 4 vidéos) et Deco Dawson (chef opérateur du Dracula de Guy Maddin). Un véritable petit festival du court­métrage qui touche autant à la vidéo expérimentale qu’au sampling visuel. L’imagerie scientifique côtoie un match de basket féminin, et la poésie numérique, un bombardement d’images façon zapping effréné ! Impossible d’en faire le descriptif en quelques lignes. Le DVD contient aussi, bonus ultime, la vidéo de la prestation donnée par Tempsion au Festival I.D.E.A.L. 2004 à Nantes. Cette vidéo permet d’ailleurs de vérifier au passage le concept d’art­total développé par Tempsion… Un Tempsion, qui en live, vire à l’impro « Groove Indus Expérimentale »… Enfin, quelque chose d’assez indéfinissable et captivant !

 

TempsionThere is no reason to believe that music exists (TNRTBTME)

l’Etrange Sonothèque
Parmi les nombreux disques que nous recevons au sein de la rédaction du W-Fenec, il y a une infime catégorie, mais de moins de moins rare, que l’on pourrait qualifier de « transgressive ». Le genre d’œuvre qui sort du format tous azimuts et qui te fait prendre conscience qu’il existe encore, fort heureusement, des artistes qui sont prêts à te refourguer une migraine pendant plus de deux heures. C’est le cas de Tempsion, projet orchestré par un seul homme, Frédéric Temps, entouré de figures de l’expérimentation électronique et acoustique, tels que le caverneux vocaliste Black Sifichi, le duo déjanté et copains de label Big Pop et Charley James de The Kitphonik System). Coutumier du fait, L’Etrange Sonothèque a le chic pour emmener ses auditeurs vers des territoires sonores en friche où la liberté d’expression est le seul crédo. 

Enregistré sur un laps de temps de quatre années, les 23 morceaux de ce There is no reason to believe that music exists !, répartis sur 2 CD, apportent leur lot de surprises selon le moment de lecture, une juxtaposition de tons et d’ambiances différentes selon les envies et les références de son géniteur. Cet album est à la croisée de l’ambiant et du free-rock parsemé d’influences jazz et de bricolages assumés. Chacune des pistes regorge d’une multitude de références musicales plus ou moins évidentes où l’on croise, au hasard, la déflagration d’une fusion funky 80’s à la sauce Frank Zappa où la basse slappée répond à des frappes chirurgicales, de l’indus tribal pas loin d’un The Young Gods ou d’un Killing Joke, un ensemble de collages d’échantillons divers, des nappes de claviers flippantes, des chœurs frissonnants et j’en passe. A cela, vous ajoutez la verve trépidante de Black Sifichi donnant une amplitude certaine aux morceaux et vous obtenez un magma bouillonnant abscons aux premières écoutes mais qui se digère plutôt bien par la suite.

There is no reason to believe that music exists ! est une œuvre mutante mixée par Denis Lefdup, compositeur avec son frère des génériques de l’émission « L’œil du cyclone » sur Canal + dans les années 90’s, une collaboration presque logique à la vue du patchwork sonore de Frédéric Temps. Notez que ce double-album contient une reprise de « Quiet village » du pianiste Martin Denny, l’un des inventeurs de l’Exotica, un mix de jazz et de musique polynésienne. Encore une référence de trop pour un esthète incompris ?
Ted 
Avril 2012

 

 

Soundbite Blog : Scottish New Yorker Black Sifichi is a poet, dee-jay and performer who owns one of the most beautiful radiophonic voice that you have ever heard. He has worked with Black Dog, Interlope, AKA Bondage, Ezekiel and many more. His organic, orgasmic mixes come from the best electronic tracks and have been featured on famous french radios as Radio Nova (the cult program « Sub Para Dub » in the late nineties) and Aligre FM Radio (the program « Audiometric » since 2000).- by RAX

 

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BLACK DOG WITH BLACK SIFICHI


Genetically Modified


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 Hydrogene Dukebox 2003 
13 Tracks.
A true legend of the underground electronic world, Ken Downie is partly responsible for the proliferation of artists on the scene over the last ten years. Author, with Ed Handley and Andy Turner, of the seminal Bytes, third in Warp’s Artificial Intelligence series of forward thinking albums in 1993, Downie had started to become one of the most highly influential musician of the post-acid area. After Handley and Turner left Black Dog to concentrate on Plaid, following the band’s second official album, Spanner in 1995, Downie remained sole in control of the Black Dog tower, releasing the over-looked Music Adverts (& Short Films) in 1996. After years of apparent semi-retirement, Downie re-emerged last year with his most challenging and fascinating record to date. Recorded with Scottish poet Black Sifichi and inspired by the work of William S. Burroughs, Unsavoury Products dug deep in the human conscience to dislodge its most intimate fears and obsessions. 
Beautiful and disturbing, Unsavoury Products was a clear indicator that, despite the lack of releases since he left Warp, Downie hadn’t been inactive. Utterly contemporary, this album offered a perfect combination of intricate electronic music and spoken words. Yet, Unsavoury Products was held not as the follow up to Music Adverts (& Short Films), but as a project in its own right, giving Scottish poet Black Sifichi, who now lives in Paris, an ideal platform to expose his own strange world. Just a year on, Genetically Modified now gives a chance to revisit Unsavoury Products, as seen through the eyes of a wide range of artists, from Jimmy Cauty, of KLF fame, with whom Downie hung out for a while in the mid eighties, to the Beloved, CJ Bolland, A1 People, 808 State or Laub. Taken out of their original context, these tracks are now given some interesting new dimensions, from the almost debilitating trancey excursion of CJ Bolland’s version of Mental Health Line or the classy deep electro-house Beloved mix of Wishing Well to the dub-infected Technova revision of Interview or the A1 People’s electro version of Dogbite, Genetically Modified’s oblique and unexpected take on Unsavoury Products alters its intrinsic perverse nature, sometimes shamelessly obliterating the original, as on the rather dated 808 State’s version of Let’s Talk Music. Yet, on most occasions, the new versions provide an interesting alternative to the originals. Leaving their creation in the hands of these musicians, Downie and Black Sifichi don’t however distance themselves from this unique project. Providing revised versions of Unsavoury Products and Voodoo, Downie refreshes once again his scope by injecting some new flavours to his sound, while the additions of a series of unlikely adds expands on the pair’s unsettling universe and perverse sense of humour.
Perhaps not as essential as the original album, Genetically Modified is nevertheless a worthy companion to Unsavoury Products. Challenging both Downie’s and Black Sifichi’s oblique vision of the world, this collection of remixes reveals the thought-provoking scope of the original piece of work.

 3.7/5

 

Review by themilkman Feb 09, 2005
This is just an absolute masterpiece. The way the music wraps itself around Safichi’s poems is just insane. This is one of the most imaginative records I’ve ever heard. Although there’s is no connection between tracks, this album is extremely consistent. Rated 5/5

 

Review by scoundrel Mar 24, 2004
The Black Dog continues its sonic adventures with Unsavoury Products, aided and abetted by the spoken-word (or more like growled-word) of Black Sifichi. It’s difficult to tell which came first, the vocals or the music, because the two are so well-integrated that they seem to be an organic whole. Black Sifichi explores different moods with his monologues, from the drolly humorous “Mental Health Hotline” to the dark and brooding “Wishing Well.” The music, however, is continually paranoid and complex. It’s a fascinating combination: Beat poetry to beats. Rated 4/5

 

Review by TORQUE23 Jun 11, 2003
if you are expecting Bytes then look elsewhere, but if you fancy something a little different that check this release by the last surviving member of Black Dog productions. There are some shocking moments – a very brave and bold project, stunning production values. Rated 4/5

 

Review by liposupute Mar 21, 2003
an ambitious project……adapting William s. Burroughs in an « electronica – style » album is quite surprizing at first but it soon takes you to some kind of terra incognita musical style , refreshing and clever…the beat generation just continues….Rated 5/5

 

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BLACK DOG WITH BLACK SIFICHI


Unsavoury Products

est un album hommage à William Seward Burroughs.
Ce projet s’inspire de la collaboration entre Black Dog et William Seward Burroughs un mois avant la mort de ce dernier.
Black Dog, auteur de Music for adverts and short films, rencontre Black Sifichi, adepte du spoken word, pour proposer une exploration à travers vingt voix, reflets d’existences contemporaines.
Le récit, alternant entre poésie caustique et réflexion fondée sur l’observation de notre société, repose sur des compositions instrumentales inspirées de la méthode du cut up.
La symbiose entre le spoken word de Black Sifichi et l’electronica de Black Dog conduit à donner une structure organique à cet album, qui déstabilise son auditeur par sa beauté bizarre.

Elle prend corps à l’écoute de l’évocation du Tanger fantasmé de Burroughs et de Paul Bowles où des conversations prélevées côtoient des percussions secrètes frappant une machine à écrire ..
Black Dog développe une electronica hallucinatoire, faite de rythmes arabisants, d’échantillons de sons et de bruits, où la voix de Sifichi habite le paysage sonore.
Dogbite est peut-être le morceau qui évoque le mieux l’univers de Burroughs : la paranoïa d’un homme en pleine dissociation de réalité .. b4 the sky was built, morceau dense où un marmonnement lancinant s’accompagne d’une bassline dubby ..

Brusque retour à la réalité avec les théories ( ?) sur la musique de parlons la musique à mental health hotline et inconspicuous audiometric, évocation de l’anonymat urbain et de la joie débile de l’achat sur catalogue.
Unsavoury Products est plus une exploration de l’art de chacun des auteurs et de leurs influences respectives qu’une critique d’une société trop désireuse d’oublier les choses simples.
C’est un album multicouche fascinant, vrai morceau de poésie moderne à l’humour tordu et inquiétant où le non-sens s’allie à la comédie pour devenir attrayant.

Raff

 

Unsavoury Products The Black Dog & Black Sifichi

The Dog is well and truly alive. If it has been a while (three years) since any new material from The Black Dog came our way, it was well worth the wait. Following years of solitary confinement, The Black Dog is once again a trio, over ten years after Ed Handley and Andy Turner went their own way. Still firmly headed by Ken Downie, The Black Dog is now also brothers Martin and Richard Dust.
Bite Thee Back is the first release from this new look Black Dog, and the first new material since Downie’s collaboration with Scottish poet Black Sifichi on the stunning Unsavoury Products. If 4 3s 777, which opens, is close to Downie’s work on that album, albeit without the droning rambling of Sifichi, the rest of this EP sees an invigorated Dog explore a variety of new sonic territories. While Bite Thee Back is a Detroit-infused composition that evolves from ambient waves into a heavy-footed techno monster, Invoke and Evoke are far more atmospheric, built around progressive beat patterns and complex sonic constructions.
Although the classic Black Dog touch is palpable throughout this new EP, The Black Dog of 2005 is a very different outfit to the one that pioneered its way through to the forefront of British electronica in the late eighties/early nineties. Downie’s project was always going to be a volatile ensemble of talents, and Bite Thee Back is the demonstration that he and his crew are more than living up to expectations.

 

10 YEARS IN 20 RECORDS
The noughties* have seen probably the most radical changes in the music industries since the advent of the record. Consumption habits have dramatically moved from traditional to digital formats, music has been increasingly seen as something to steal rather than to buy, and listening habits means that nowadays, the album is becoming increasingly redundant. Or is it? Whereas it had, at least in some circles, become totally acceptable to fill records with substandard music, it is now essential for artists to create consistent pieces of work if they want to retain the attention of their audience. The last ten years have delivered their fair share of hits and misses, and this list doesn’t pretend to be in any way shape or form exhaustive. This is just, in no particular order, the definitive list of the 20 albums that have defined the noughties at the milk factory.
*the years from 2000 to 2009

In the selection of 20 key albums:
THE BLACK DOG WITH BLACK SIFICHI
 – Unsavoury Products
.

Prior to The Black Dog becoming a trio again, Ken Downie recorded this record with Scottish poet Black Sifichi, who can be heard throughout the album placing his odd surrealist tales over Downie’s impeccably classy electronica.

 

 

« Unsavoury Products » on Hydrogen Dukebox

by Bart Plantenga

From Paris-based Scotsman and
Artist, Writer, DJ, Black Sifichi, who writes « Free radio in the
Netherlands has always been a beacon for other free radio stations
world-wide and is a necessity for diffusing modern culture,
philosophy, politics, music is the most democratic mannerŠ. The
reason shows like « Wreck This Mess » (Radio 100 / Radio Patapoe in
Amsterdam) and other programs on free form radio stations are of
better quality is the lack of pressure from outside sources such as
publicity / marketing or a single-minded editorial direction. Free
form radio exists because of the love and desire to keep radio alive
and breaks away from the classic hierarchy, which is behind most
other media structures. Recently I finished an album with the
legendary group The Black Dog entitled « Unsavoury Products » which
came out on Hydrogen Dukebox records. This music was made from a
purely artistic desire, as an hommage to William S. Burroughs and was
able to get considerable airplay in the Netherlands because of the
existence of free form radio. If it wasn’t for this kind of platform
– so many facets of musical and written culture are going to continue
to disappear.-

 

 

Black Dog and Black Sifichi
 – Unsavoury Products
 – Hydrogen Dukebox: 
By Paul Cooper
;

June 19, 2002 
 8.7
http://pitchfork.com/reviews/albums/753-unsavoury-products/

Before he releases his travel guide to Interzone, Ken Downie (aka The Black Dog) gives the world a twenty-track intelligent techno appreciation of the essence of William Burroughs. Aiding Downie in this meticulously wrought homage is performance artist/poet and fellow traveler on the Road to the Western Lands, Black Sifichi. Downie put together Unsavoury Products as he was constructing his as-yet-unreleased album featuring Burroughs himself. But this album is far from just a bric-a-brac jumble. Unsavoury Products shows that there’s more to the Black Dog/Black Sifichi partnership than just a shared admiration for the darkest swatch in the Pantone color chart. Neither takes center stage; free of ego, the pair allow the album to impart its provocative energy unhindered.
Avoiding gauche parody or drooling idolatry, Sifichi’s spoken word contributions are unmistakably Burroughsian. Yet nowhere on Unsavoury Products can I justifiably accuse Sifichi of ripping off Burroughs’ idiosyncratic delivery nor his emotionally distant factional narratives. In fact, Sifichi’s voice sounds more like an amalgam of Ken Nordine and James Mason!
Sifichi possesses Burroughs’ canny ability to present unreal phantasmagoric events as incontrovertible truth. From expositions on musical theory (« Let’s Talk Music ») to enthusiastically goofy parodies of catalog shopping (« Inconspicuous Audiometric ») via comic routines in questionable taste (« Mental Health Hotline »), I find myself challenging Sifichi’s narratives. Is he really informing me of undisputable facts, or just yanking my chain? Which is exactly how I respond to Burroughs’ works.
Referencing the time Burroughs spent in Tangiers and Morocco in which he and Paul Bowles became devoted listeners of the mystical Master Musicians of Joujouka, Downie surrounds some of Sifichi’s expositions of possible parallel realities in mock Arabic accents. The prime example of this on Unsavoury Products is « Dogbite, » in which Downie introduces an oud and the Maghreb wail of a female devotee to his AI techno.
Downie’s contribution is not all quarter-tones and ululations, though. « Secret Biscuits » and « Interview » nod to the industrial funk of Michael Franti’s Disposable Heroes of Hiphoprisy and that act’s collaboration with Burroughs, Spare Ass Annie and Other Tales. « If I Were King » is distinctly UK techno in origin, with spindly synth lines and Venusian jazz chords. But instead of constructing a Derrick May rhythm pattern, Downie surprises by dropping some dread hip-hop weight.
« B4 The Sky Was Built » is as dense as kif smoke and just as hallucinogenic– indistinct voices mumble as trap drums beat out a dubby bassline. A solo violin swoops through this disturbing vapor, bringing to mind the repetitive forms of waterless dunes. Since the tinny « Invisible Things » sounds self-consciously like early-90s techno, I’m convinced Downie’s joining Sifichi in kidding the listener, especially when he brings in the rinky-dinkiest vibraphone solo of all time. « Science Tells Us » takes the skippy rhythm of « Invisible Things » and transforms it into something far more serious. As the rhythm patters along, Downie surrounds it in twisting microtonal movements of primitive reed instruments to produce squalls not unlike feedback. Buried in the mix, Sifichi’s barely formed vocals populate the soundspace abandoned by sanity, driven unintelligible by the ceaseless cruelty of the desert sun.
Rather than bearing the offensive stench of rotting meat, Unsavoury Products is a heady blend of spices and aromas. However, I find that it’s often too much for me to take in one sitting. This is more a criticism of me than of Downie and Sifichi. But if I’m to give this album its due, I can’t just put it on in the background and potter about my business. It demands undistracted concentration. For Unsavoury Products is a fascinating and multi-layered album, and one the Black Dog will have to enlist the wildest of Interzone trippers to better.

 

 

Unsavoury Products
 – Review by John Bush
Apparently not a proper follow-up to 1996’s underrated Music for Adverts (And Short Films), Unsavoury Products finds lone dog Ken Downie collaborating with Parisian poet and spoken-word artist Black Sifichi for a tribute to William S. Burroughs. This one has much in common with Music for Adverts, from the lengthy track listing to an excellent production sense rooted in dark tribal electronics and a feel that’s endearingly meandering. The wild card here is obviously Black Sifichi; his delivery alternates between an acrid growl and an uneasy smirk, and Downie’s processing occasionally transforms it into tones roughly analogous to Miles Davis on helium. Sifichi’s disturbed ramblings — on subjects from mental health to the modern work life to the Parisian underground to being a dog certainly add focus to Unsavoury Products, though listeners may occasionally wish things weren’t quite so clear.

 

 

Interview : http://www.hybridmagazine.com/level/interviews/0702/black-dog.shtml
It’s been quite some time since anyone has heard from the Black Dog and rather then try and explain the chaotic history, shadowy figures, and influence over the course of their career, perhaps it’s best if we just let them do the talking. The Black Dog’s new album “Unsavoury Products” is a collaboration with performance artist and poet, Black Sifichi and meant as a tribute to William S. Burroughs and inspired by The Black Dog’s collaboration with Burroughs before his death. As explained in the interview, they chose to wait to release the Burroughs work so they weren’t simply cashing in on his name, and decided to create a tribute to a man that has clearly made quite an impact and like Burroughs, offer their own views of contemporary existence through the new album and site
Could you give me a little refresher on how Plaid was involved with the Black Dog? Why did you decide to release a new album and why a spoken word collaboration rather then a ‘traditional’ album?
THE BLACK DOG: Actually, I’ve never worked with Plaid…. When Ken Downie founded The Black Dog in the early 80’s members of Plaid joined the original band, but they left over eight years ago, and shortly after that I joined (I had been working with techno band 808 State at the time). We just evolved naturally into a the multimedia collective we have today, with other members including Martin (in charge of creative design and development), Steve (studio production) and Ross (guitar). We’re essentially a collective in the Warhol « Factory » sense; we float in and out of the group depending on the projects we’re working on, independently or together.
BLACK SIFICHI: The Black Dog heard my first album with Negative Stencil « Tick » and I made contact when I heard about their Burroughs project. I thought I could do a ‘cameo’ reading of one of Bill’s texts somewhere on it. Anyway, The Black Dog loved my voice, how it was delivered. After Bill’s death a demo of mine inspired them to produce a homage to Burroughs with me. Unsavoury Products has a message… the majority of traditional electronic albums do not. It is a way to use musical aesthetics and seamlessly merge them with words. In many ways the album is closer to art than most music media/products, which are constrained by commercial demands.
I know the Black Dog has been some what of a loose set-up, the core being Ken Downie. Who all was involved this time around?
THE BLACK DOG: We’ve all been involved in this project really. As a collective no single person is responsible, we just muck-in on a per project basis, but in this case it was down to real teamwork, everyone did something! Sifichi even sent us samples for the music, we basically co-wrote all of the material, a real fusion of ideas!
How did this collaboration with Black Sifichi come about? I know you had been working with Burroughs before he passed away and since « Unsavoury Products » is tribute to him, I’m curious about how the transition and why you wanted to create a tribute to him and work with Black Sifichi?
THE BLACK DOG: Originally myself and Martin were in contact with Bill dueto our interest in the Beat movement, and my friendship with film-maker Gus Van Sant. We started working on a project together, based on Bill’s book « My Education, a Book of Dreams ». Sadly, however, Bill passed away and we all felt uncomfortable about immediately completing the project, and « cashing in » on Bill’s Ghost (too many people have done that!). Shortly after, Martin and myself started work on a photographic book project, spending several months in San Francisco. We hung out with fellow artists and beat authors (people like Joe Dallesandro and Hubert Selby Jr) and were discussing the idea of developing an album tribute to Bill, rather than using our unreleased collaborative work.
Martin pulled out a tape sent to him by underground performance artist Black Sifichi some months back, and we spent an afternoon sitting in Golden Gate Park in San Francisco, listening to the material… I was totally blown away, and we started outlining ideas for « Unsavoury Products ». The next day we began firing e-mails back and forth to Sifichi in Paris…Sifichi started working on lyrics, and The Black Dog crew got together to build a musical framework to the narrative… and, hey presto, an album emerged!
BLACK SIFICHI: I think it was good for the Black Dog to concentrate on a complete project which would take more time to finish, open doors to a different world where marketing and media pressure were banned. They had been concentrating on remixes and producing tracks for artists such as Beth Hirsch, Marilyn Manson, Elbow, The Creatures and A Guy Called Gerald etc… Unsavoury Products gave them the space to create a full length series of tracks with full control over the atmosphere, it is truly homogeneous.
What happened to the material with William Burroughs? Was there a lot of material done with him?
THE BLACK DOG: We recorded a huge amount of material, but we haven’t released any of it, yet. It’s definitely something we’ll complete in the future, I feel a lot more comfortable about releasing it after this tribute album. In any case, the trustee of Bill’s estate is a friend of mine and fully supports « Unsavoury Products » (in fact, he even allowed us to use Bill’s paintings for the album artwork… a great honour, and it looks really kewl!).
Could you give a little background on Black Sifichi?
BLACK SIFICHI: I’m originally from New York, but I’ve lived over extended periods in London and now Paris. I’d been recording poetry secretly to tape and dictaphone for years but it was after writer/radio dj Bart Plantenga heard a few tracks that I began to publicly perform my work. He invited me to perform on Paris anarchist radio station Radio Libertaire on his program ‘Wreck This Mess’. We soon joined literary forces and completed a series of wild spoken word readings throughout the city, to provoke audience reaction without violence, using a prankish sense of humour. My inspiration comes from Dadaists, Situationists; JG Ballard, the Beats and New York’s Unbearable Poets collective (of which I’m a member). I released my first spoken album « Tick » with Fagus Sylvatica in 1999 and following positive reviews recorded tracks with Burnt Friedmann – ‘Plays Love Songs’, UHT, Norscq, BXT, Elliot Sharp, Interlope, Von Magnet and others. In between writing and recording I’m also a DJ. I’ve been with Radio Nova for more than six years with the program ‘Sub Para Dub’ and he have a regular spot on Paris Aligre Fm – ‘Audiometric’ on saturday evenings, where I play a lot of electronica, dub, electro-acoustic, abstract shit, hybrid music, and down-tempo stuff (including, of course, The Black Dog… so it’s funny to finally be releasing an album with them!). I try to perform at outdoor festivals and clubs throughout France when I can, particularly at Paris’ Batofar.
Did you work with him in person or was it more of a tape exchange?
THE BLACK DOG: We traded tapes during nefarious journeys to the Interzone… anonymous DAT’s wrapped up in brown paper with parcel string… strange liquids, real audio files… I still have a scar that I’m having removed by laser surgery.
BLACK SIFICHI – And I’m allowed to use the computer in the de-tox centre now. It’s much since they removed the straight jacket, although I’m only allowed to use Crayons (no pointy objects until my next medical review).
The web site is crazy. Can you tell us how you feel it ties into the overall concept of the album? Did you come up with those product ideas?
THE BLACK DOG: The album is an uncompromising work of art; anathema to an industry that insists artists reproduce the same thing, over and over again… to fill the same pockets with the more money. Incredibly, certain members of the press have even refused to review the album as they find it « genuinely disturbing », which says a lot about creative expression in the music industry today!
The only way you’ll find this album in the high street will be via an independent record outlet, or a « megastore ». The internet is wonderful in this respect, you can buy ART directly from ARTists and avoid the « control » of the corporate machine. Walk into a record shop today and they try and sell you a new mobile phone, travel insurance or a limited edition DVD box set. MUSIC seems to be a « sideline » now, and they’ll never actively promote something different, let alone stock it. The shelf stocks Top 40. Can you imagine a bookshop that only stocked the Top 40 bestsellers??! How big is a CD compared to a book? It’s not THAT much shelf space!
In this climate of bland, corporate indifference, we wanted to produce an album that broke free from expectations and reflected our genuine creative roots. I’d rather listen to a spoken word album by Burroughs or Kerouac than buy a Top 40 record now…. the whole industry has become a playground, with just a few bands swimming against the tide of mediocrity (and we’ve work with a lot of them, thank goodness, bands like Morphine, Radiohead and The Dandy Warhols).
People often mistake our dedication to breaking down creative boundaries or our expression of emotional depth as something « depressing » or « miserable » (Radiohead are shining beacon to many artists, but why do people assume Thom is permanently depressed?). The website is our combined way of showing people that the darker aspect of our psyche can’t be attributed to drug-fuelled insanity; we can still have a laugh and there IS humour to be found in everything we do! In the same way that a lot of Bill’s work was sarcastic and dry… but no less honest or direct because of it.
BLACK SIFICHI – The website simply provides us a « shop-window » where we can reflect the insane frenzy and mediocrity of modern consumerism. We invented products which could be real but aren’t (yet!). It is a post-situationist shot at the spectacle. It also has a lot of humour and is meant to make people reflect with a smile on their face. Check it out, anyway, at: www.unsavouryproducts.com
I know there is a remix album of sorts coming out, are we going to see a lot more Black Dog material coming in the future?
THE BLACK DOG: Yes, that’s exciting! Rather than compromise on our original vision and risk diluting our original message, we’ve asked friends to re-work the material for promotion to a wider audience… so, people will still get to hear our sounds and Sifichi’s voice in a club, thanks to mates including CJ Bolland, 808 State (Manchester’s finest!), Jimmy Cauty (of The KLF) and drum’n’bass supremo A Guy Called Gerald, and more. The remixes are pretty diverse and in some cases quite bizarre. They’re radically different from the original material and the results are essentially new tracks, but with that trademark « black dog » sound hidden beneath the surface. It’s a unique, organic fusion of talents. No A&R suits involved, just artists working together to broadcast the same message!
Why did you decide to release the album through Hydrogen Dukebox?
THE BLACK DOG: We had the privilege of remixing The Creatures some time ago, and their music is released on a subsidiary label of Hydrogen Dukebox. We really enjoyed working with them and wanted this album to come out as a genuinely independent release, not a fake indie subsidiary of some major. Of course, the label name also comes from the poem « Howl » by Allen Ginsberg, instantly confirming the genuine « beat » authenticity of all concerned:)
BLACK SIFICHI: « Electronica for Heroes » is Hydrogen Dukebox’s moniker. I think that phrase applies to all of us. You have to be heroic to test the system and provide something new and intelligent. The Black Dog have always been heroes for me… just look back at ‘Music for Adverts (and short films) ».
What other projects are you working on?
THE BLACK DOG: Martin and myself are completing work on the photographic book we started in San Francisco, entitled « DIGITAL CHRIS ». It’s a study of masculine identity, post millennium, and follows on from the themes raised by books such as « Iron John » and « Fight Club ». The book will be coming out later this year with an accompanying CD (you can see some images on the snapshotman website (<http://www.snapshotman.com>). I’m also working with Inger Lorre, the former lead singer of seminal grunge band The Nymphs. Most recently we produced half of Beth Hirsh’s new album and remixes for US artist David Garza and UK band Elbow. I’m also working with a number of other techno artists, including Jimmy Cauty and trance artist Peter Lazonby. The rest of the dogsquad are taking a well deserved break, before returning to work on the next Black Dog album for release early 2003… that will be more « digestible », but no less nutritious! I’m sure a few white labels will surface later this year.
BLACK SIFICHI: I’m working on a couple of projects in Paris. Norscq and I are working on a track for Austria’s Sabotage label and plan to put together a string of new tracks mixing voice and electronics. I’m presently working on a text for UHT and The Gnawa Musicians of Essaouira, and I’m working on writing an instrumental track for Sigmoon. I just finished writing my first ‘solo’ work called ‘U Wonder’ which is out on Shambala. Electronically, I’m learning more every day. Also The Black Dog and I have a secret project planned for later next year! The beat goes on.

 

Black Dog Productions‬
In 1989, The Black Dog was unable to find a label to back its releases and started its own, Black Dog Productions, which released four vinyl records. After a few vinyl EPs on General Production Recordings, The Black Dog released its first full-length album Bytes on Warp Records on 15 March 1993. The albums Temple of Transparent Balls (GPR) and Spanners (Warp) followed. The music was often produced under a number of different names, such as Close Up Over, Xeper, Atypic, I.A.O., Balil and the Discordian Popes. The group did numerous remixes, notably for Björk, with whom it collaborated on « ‘Sweet Intuition » and « Charlene ».[6]
In 1995, Handley and Turner left to focus on Plaid[7] but Downie continued working as The Black Dog on his own for a while, releasing the solo album Music for Adverts (and short films). With new management, and an increased vigour, Downie then teamed up with Steve ‘Hotdog’ Ash and Ross Knight (« the k1d »). Though they completed over a dozen critically acclaimed remixes during this period, only one album was ever released: Unsavoury Products featured the talents of Parisian beat poet Black Sifichi on vocals.

 

 

The Black Dog & Black Sifichi – Genetically Modified
http://www.residentadvisor.net/review-view.aspx?id=1000

‘Genetically Modified’ is the latest in an increasingly long line of remix collections, but when your interpreters include Jimmy Cauty and 808 State it’s bound to be a disc worth hearing.

And so it proves. Cauty opens things up with a typically offbeat version of ‘Invisible Things’. The trademark deep spoken word that accompanies much of this music continues through remixes from Technova (‘Interview’) and Black Dog themselves (‘Unsavoury Products’) until the darkly humorous ‘Mental Health Hotline’ gets a thumping roller coaster ride courtesy of CJ Bolland. There’s a couple more jacking techno cuts – ‘Let’s Talk Music’ from 808 State should get the neighbours up! – and room for a Balearic twist from Mescalito, with the simple yet effective ‘Invisible Things’. The Laub mix of ‘New Your Dorx’ is something else though, a paranoid trip gone wrong.

Closing with ten snapshot adverts, most of them very funny, this is a remix portfolio well worth opening.

 

THE BLACK DOG WITH BLACK SIFICHI


Unsavoury Products
 Hydrogen Dukebox
http://www.themilkfactory.co.uk/reviews/bdbs_products.htm

Hailed by some reviewers as “commercial suicide”, Unsavoury Products is a unique project in today’s musical context. Based on the work of Beat guru William S. Burroughs and following his cut-up technique, the album was assembled by Black Dog’s Ken Downie and Scottish poet Black Sifichi, now expatriated in Paris, over a few months, both artists throwing ideas at each other, giving a very organic structure to the album. 
Unsavoury Product is apparently not the follow up to 1996’s brilliant Black Dog’s Music for Adverts (And Short Films), but a break-away project allowing two artists with more connections than could first be expected to expend on common grounds. If the music is a prolongation of Downie’s previous work, the presence of Black Sifichi on each of the twenty tracks gives an altogether different dimension to his work. Although each track is independent, it is in its entirety that Unsavoury Products reveals its bizarre beauty. Feeding on the perversions of society, from the expectancy of the public (What Do They Want? where Black Sifichi reflects on the complexity of being creative) to the anonymity of push-button services (Mental Health Hotline), this album is an unsettling piece of modern poetry. Safichi’s voice and sometimes-altered diction, superposed onto the multi-faceted Black Dog compositions, creates a rather intriguing atmospheric and absurd tale of urban misery. Faithful to the spirit of Burroughs’s work, Unsavoury Products often displays a twisted and disturbing sense of humour, from the dog-man paranoia of Dogbite and Secret Biscuit to the irrationality of the Wishing Well or Pigeon Chest. And this is the real strength of this piece of work. More than the intimacy between music and spoken words, it is the comedy element contained here that relieves from the weight of the project. Utterly disparate and yet incredibly intense, Unsavoury Products proves to be one of the most fascinating records released in recent months. Not since the collection of Chris Morris sketches released a couple of years ago, although for different reasons, has nonsense seemed so appealing. 
More than a reflection on the world we live in, Black Dog and Black Sifichi offer here a vision of a society too eager to forget simple things. The motives behind Unsavoury Products are however more down-to-earth. Both artists have embarked on an exploration of the interactions between their respective art form and sources of inspiration by emulating each other over a long period of time, and seemed to have, for the time being at least reached the culminating point of their collaborative work.

5/5

 

Black Dog’s Unsavoury Products: Harbingers of Doom?
By Marcus Chong
Ultra credible electronic experimentalists Black dog Productions are to release a new album shortly which is intended as a tribute to radical New York author William Burroughs. The enigmatic producers, who released one of the greatest albums of the 90s, Bytes on Warp Records, collaborated with the notorious writer just months before his death last year and produced the new album as a direct result of the experience.

Featuring a spoken word performance from poet Black Sifichi that runs through all 20 tracks, the album is a highly original take on contemporary existence, packed with thought provoking statements and suggestions. The group have also recently launched a highly unusual website offering post modern door knobs and mail order food including vintage wine flavoured beer, intriguingly recommended by CJ Bolland.

The record is already attracting typically extreme reactions which fits with the band’s identity since black dogs have long been seen by some as harbingers (something that foreshadows an event) of change and even doom. 

The album appears to address the issue on the first track, with Black Sifichi saying, “the black dog knows the root of the evil and knows when things have to change. Don’t hesitate listening to the black dog, because the black dog is only trying to do you some good. Think about it.”

 

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Doctor Flake – Flake Up

http://www.trip-hop.net/album-2312-doctor-flake-flake-up-new-deal-recording.html
Ce 4e album est encore une réussite de la part du docteur conventionné en trip-hop, spécialité downtempo. On retrouve beaucoup de noms de Minder Surprises: Vale Poher, Miscellaneous, Dj Pee, Pierre Mottron, et Christophe Rochon; mais aussi Nawelle Saidi et Djeh (de la formation Screenatorium), et Black Sifichi (qui a, entre autres, co-écrit « Versus » avec le groupe Ez3kiel et a travaillé avec Brain Damage, juste pour donner le ton). Avec tous ces noms qui n’augurent que du bon, on passe à l’écoute, en prenant soin de d’abord s’installer confortablement.
Et là, c’est parti, dès les premières secondes on est accroché à ce son si caractéristique du docteur: des samples toujours aussi (et encore plus) travaillés, un subtil mélange de son mélodieux et de beat lourd. Aucune fréquence audible par l’oreille humaine n’est épargnée.
On commence par une intro avec « Lost on the beach » qui nous fait un peu oublier où on est, pour enchainer sur un « Hollow people » qui contraste en venant poser sur la voix harmonieuse de Nawelle Saidi une guitare saturée et un beat qui résonnera dans votre tête.
Le docteur nous prescrit alors un petit repos avec « Swell line » et « Une ile » qui viennent ajouter une note mélancolique si habilement maniée par cet artiste.
Pour se réveiller de ces 8 minutes de calme, on se prend une dose de hip-hop avec « Addiction », morceau sur lequel on retrouve Miscellaneous. Le médicament passe tout seul. Et si vous êtes comme moi, ce morceau est effectivement une réelle addiction et reviendra vous hanter avec son refrain entêtant. Vous n’aurez alors plus d’autres choix que de réécouter l’album !
Le voyage continue ensuite avec un morceau subtilement composé de samples qui nous rappelle l’agréable « Le vaste espace » de l’album Paradis Dirtyficiels.
On retrouve Miscellaneous sur le son de « Followers », beaucoup plus sombre qu' »Addiction ». Un son qui s’accorde à la perfection avec les lyrics que le docteur nous fait l’honneur de partager sur son site, alors profitez-en pour les lire et comprendre un peu plus cette oeuvre. Et comme c’est bientot de saison d’ici quelques mois, « Walk on the white side », comme son nom l’indique si bien, nous fait profiter d’une petite balade dans la neige sur un beat agréablement lent et presque éphémère en apparaissant à la fin du morceau, au point de pouvoir calmer une hypertension.
Mais s’en suit « Aorta », qui va explorer le monde des basses avec des samples d’une présence inquiétante, et cette voix si spéciale qu’on retrouve du morceau « ObSsD » d’Ez3kiel.
 Pour nous quitter avant le prochain rendez-vous, le docteur nous refait profiter une dernière fois de la voix de Vale Poher sur un mix de samples encore et toujours original.

Si vous connaissez le docteur grâce à ses précédents albums, vous pouvez y aller les yeux fermés. Pour les autres, il n’est jamais trop tard pour découvrir cet artiste de la scène française.

ps: dans la tracklist, il manque « Lost on the beach », qui ne figure malheureusement pas sur l’album faute de temps, mais téléchargeable lorsqu’on se le procure. Il s’agit en fait de la première piste.
21-09-2011 – Paflechien

 

 

Doctor Flake – Flake Up

La France est peut être le berceau d’une certaine scène électronique très prisée des club branchés mais il devient plus rare de trouver des artistes hexagonaux qui aient durablement marqué la scène Trip-Hop. Parmi ceux là, on retrouve Jean-Marie Léger, alias Doctor Flake. Voisin de platine de l’incontournable Wax-Tailor et longtemps comparé à Dj Shadow de part sa manière d’aborder le sampling, le turntableur Haut-savoyard a su tisser un univers à part, sombre et envoûtant. Après deux premiers opus instrumentaux qui feront office de référence auprès des aficionados du genre, le doc à choisi en 2009 de faire appel à des voix sur Minder Surprises, délaissant pour un temps le sampling de textes glanés ici et là au profits d’artistes en chair et en os. Persévérant dans cet esprit d’ouverture, Doctor Flake est de retour avec Flake Up, un quatrième opus studio qui semble pourtant diviser bien plus qu’il ne rassemble …
Mais rappelez vous, déjà en 2009 les puristes de la scène de Bristol avait accordé à Minder Surprises un accueil mitigé, reprochant au chirurgien rhônalpin une orientation plus mainstream que sur les deux premiers opus qui offraient quant à eux une expérience à part, sorte de thérapies sonores pour angoissés rythmiques … Plus mainstream, Flake Up l’est incontestablement, plus encore que le précédent, à tel point qu’il devient de moins en moins évident d’attribuer ces 4 galettes aux même artisan.
Mais alors une question se pose, Doctor Flake mérite t’il cette volée de bois vert de la part de nos petits collègues médias, assurément non, car dans un sens s’il a concrètement changé de public en s’appropriant de plus en plus les plates bandes du tailleur de cire ce n’est pas pour autant que ses compositions soient moins bonnes qu’avant mais plutôt différentes !
Sur le banc des invités on retrouve donc de vielles connaissances, Vale Poher ainsi que Miscellaneous et son compère DJ Pee (Miscellaneous qui nous offre d’ailleurs deux featuring plus que bons avec Addiction et Followers), mais aussi deux nouvelles têtes à savoir, Nawelle Saidi sur le très aérien Hollow People et Black Sifichi le shaman du spoken word sur le très anxiogène Aorta.
Pour conclure, si de part son caractère accessible Flake Up ne fait pas l’unanimité, il faut y voir quelque chose de très positif car cet album offre au novice toutes les clefs pour découvrir et comprendre un Trip-Hop de qualité.
Label : New Deal – Sortie : Septembre 2011

 

 

Doctor Flake – Flake Up

http://www.chroniqueselectroniques.net/article-doctor-flake-flake-up-84706457.html
Doctor Flake trace depuis 2003 sa route en toute indépendance, développant un rap instrumental posé et introspectif. Le Français a développé peu à peu son réseau et partage de plus en plus son univers intimiste avec d’autres artistes. Son quatrième album reste dans cet esprit, avec toutefois une touche un peu plus sombre qu’à son habitude.

Le son du producteur est assez facilement identifiable. Des nappes légères et discrètes, un beat indolent, une douce mélancolie et un rapport au temps distancié. Cette formule perdure tout au longs des dix titres. Les quatre en solo sont dignes de la qualité à laquelle il nous a habitué par le passé. Dès le Lost On The Beach d’ouverture, on retrouve des mélodies séduisantes, une guitare attirante et des voiles sonores qui vont et viennent sobrement. Swell Line ou le contemplatif Walk On The White Side sont d’autres passages instrumentaux agréables à l’écoute, mais qui passeront peut-être un peu inaperçus au milieu du reste.
Du côté des collaborations, Nawelle Saidi pose sa voix à la Beth Gibbons sur un flot de saturation qui berce tranquillement la nuque. La rencontre de la souplesse face à la dureté. On remarque aussi le spoken word effrayant de Black Sifichi sur le bien sombre et minimaliste Aorta. Miscellaneous de Fumuj fait une apparition propre sur le rap de Followers, tandis que Vale Poher réussit mieux sa tentative en français que celle en anglais qui clôt le disque de manière un peu facile. Des interventions diverses qui se fondent dans le monde du docteur.

Le Français garde sa formule éprouvée n’apportant que de rares touches de nouveautés avec les invités. Ceux qui connaissent déjà ses précédentes oeuvres peuvent s’en passer, les autres ont ainsi l’occasion de le découvrir.

L’alternance des genres, des samples et des propos constituent l’âme de “FLAKE UP”: un album qui révèle un mode opératoire en constante évolution.
Ce quatrième album studio autoproduit accueille deux nouvelles collaborations ; La chanteuse Nawelle Saidi* fait l’ouverture Trip Rock de l’album avec le titre “Hollow People” et Black Sifichi* en maître du spoken-word pose son phrasé si singulier sur “Aorta”. Les collaborations déjà testées et approuvées sur “Minder Surprises” sont de nouveau de la partie avec une première pour Vale Poher qui signe et interprète en français le poignant “Une île”. On la retrouve toujours aussi aérienne sur “Silver” pour un beat Trip Hop dans la plus pure veine de Bristol. Miscellaneous (rappeur de Fumuj entre autre) est de retour pour deux pépites Hip Hop sur “Followers” et “Addiction”, ce dernier soutenu par les scratchs précis et référencés de DJ Pee (Le Peuple de l’Herbe). […]

http://www.feppra.org/newsletters/newsletters/NL1111___FEP_Adherents-1.html

 

 

Various

‘Hommage à Jacques Perdereau’
Super fine compilation of french electroacoustic music, spoken word, art-rock songs and free-whatever music. Friends of the late radio activist Jacques Perdereau (1953-2003, pictured here) all contribute cutting edge, uncompromizing music – approprietely enough, the best compliment to his memory. Perdereau launched the famous Paris radio show ‘Epsilonia’ [link] on Radio Libertaire in 1986, devoted to experimental music, from industrial to electronica, from free-jazz to whatever pleased the numerous participants to the 2-hour long radioshow. This show is still a vital presence on the Paris experimental music scene, with its live sessions, new releases round ups and concert info. Participants on the CD were all familiar to the show as guest performers during Epsilonia’s radio sessions or live events. The duo of Christophe and Carole Rieussec, aka Kristoff K. Roll, perform their usual mix of field recordings, found sounds, interviews and readings, in an ambitious aural portrait, many sounds and words alluding to Perdereau’s life. Their clever mix displays great control and timing, building up on a few sounds only in the course of its 12mns. I was really interested by Christine Webster‘s electroacoustic music, a new name to me. I since learned she performs her music on Second Life during ‘immersive music concerts’ – unfortunately I’m not familiar with this parallel universe. Her track here is a gorgeous, mysterious and serene mix of electronic sounds. This is pristine electroacoustic studio work, on a par with my beloved Christine Groult, whose last CD ‘Etincelles’ (Motus) is on heavy rotation here these days. Black Sifichi is performing a nice, restrained text piece with sound effects, at times not unlike a Robert Ashley impersonation – Ashley’s Tourette syndrome made him speak in indecipherable utterings, an ability used to good effect on Automatic Writing (1979). Jean-Louis Costes and Dragibus contribute 2 exquisite songs showing emotion and respect for the dedicatee, the latter an adorable children rhyme song adapted for rock trio. Jean-François Pauvros is on solo guitar+effects, sometimes played with arco to mesmerizing effect, for a mournful improvisation on the instrument. The addition of grotesque, distorted vocals around 6:00 is a total surprise. D.E.F. is droning music. L’Orchestre Inachevé is an electroacoustic music ensemble led by Patrick Müller, who studied with Luc Ferrari. They’re joined here by Joël Hubault for an epic sound poetry 20mns tour de force.

 

 

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Lena « Floating Roots » (Quatermass 2004) Press review
Coda (02/05)
Lena, virgule flottante. Expatrié depuis peu au Québec, à Montréal, Mathias Delplanque aka Lena nous revient avec un nouvel album dub, minimal et high-tech. C’est l’un des rares Français, à l’heure où la scène hexagonale s’enfonce dans un classicisme borné, à forger un son qui prend en compte les « résonances » crépusculaire de la mouvance allemande. Pour autant ce 2e opus, Floating Roots, contient des compositions plus alanguies (« Under false rulers ») et mélodiques (« Mountain dub »). Le skank est aussi un peu plus prononcé (« Storm blowin »). Mais surtout, quelques lyrics dispensés parcimonieusement par MC Tablloyd et Black Sifichi, au détour d’un break ou d’une séquence rythmique, donnent une connotation warrior à cet opus qui se conclût sur un remix de Daniel Meteo. Complément d’information de la part de Mathias. « Floating Roots c’est un pied de nez que je fais, en tant que producteur de dub, à l’idéologie « roots » qui sévit dans ce milieu – et dans la plupart des milieux musicaux d’ailleurs… Je ne suis à la recherche d’aucune racine, d’aucune « source » ou « origine ». Tout ce qui se rapproche de cette terminologie me fait généralement peur. Bien sûr la question a son sens dans la musique jamaïcaine. Mais pas pour moi : j’aime au contraire tout ce qui est déraciné… Du coup, travailler avec MC Tablloyd, citoyen anglais né justement en Jamaïque et vivant à Rotterdam, ou avec Black Sifichi, américain exilé à Montreuil, ça avait une signification même si ce n’était pas calculé. Avec Tablloyd, on s’est rencontré sur un concert dans le Sud de la France, puis on s’est vu un après-midi, à Paris, au cours duquel on a enregistré 5 morceaux (mais avec lui, on aurait pu en enregistrer 20, tellement il est du genre difficile à arrêter…). Avec Black Sifichi, on a bossé sans se connaître: il a enregistré ses voix, de son côté, les a mixées et je n’ai plus eu qu’à les poser sur l’instrumental de « Storm blowin ». On s’est ensuite rencontrés et on est devenus potes ! J’aime beaucoup faire des concerts avec lui, du fait de sa grande capacité d’improvisation, de la qualité de ses textes et de son grand sens musical. J’ai démarré un projet pseudo hip hop, lent et très sombre, sur lequel il va intervenir. Par-delà les voix, ce qu’il y a de nouveau dans cet album, c’est l’aspect mélodique, qui est plus développé que dans le précédent. Mais il ne s’agit jamais de faire des chansons, ce sont plutôt des bribes de mélodies, des éclairs, qui surgissent et disparaissent aussitôt. Le dub c’est LA musique de l’envoûtement. Je réécoute beaucoup The Congos en ce moment, et j’aime bien l’aspect incantatoire qu’il y a dans leurs chants. Quelques morceaux de l’album font référence à cet aspect-là: « Wax model » et « Marabu ». Ralentissement du rythme cardiaque, faire tout descendre d’une octave, guetter l’apesanteur, etc. Je pense qu’à l’avenir, je vais encore plus chercher du côté de la lenteur. Les machines sont connues pour leur rapidité, qu’ont-elles à dire dans la lenteur ?… Mais dans l’immédiat, je dois terminer le projet pour lequel je suis en résidence à Montréal: une installation sonore qui s’appelle Ma chambre quand je n’y suis pas. Il s’agit de diffuser, dans tout l’espace d’un bâtiment désaffecté, des souffles enregistrés dans cette construction, puis traités et amplifiés. Ça va être assez noise… D’autres compositions pour cette installation sont en cours d’élaboration, la première va être distribuée par le label
montréalais, No Type . Il y a aussi la commande d’une pièce en 5.1 qui sera présentée dans la galerie Oboro, à Montréal. Je travaille aussi sur le deuxième album de Bidlo et puis un autre album Lena, parce qu’à travers les différentes choses que je fais, le dub reste un axe central. Et j’y reviens toujours ».
Propos recueillis par Laurent Diouf

 

The Wire 251 (01/05)
Those who felt pole’s departure from his own peculiar dub diversions was too oblique may perhaps find Lena’s genuflectory musings on the potential warmth of dub to be a mite more comfortable. Mathias « Lena » Delplanque originates from Ouagadougou in Burkina Faso, where he was brought up musically amid disco, reggae, zouk and Congolese rumba. He could have ended up as just another accomplished hip-swayer but was seduced by a series of musical outsiders. The first album in 2002 was a step towards « Floating Roots », where Black Sifichi but mainly MC Tablloyd take the Tikiman role acting as narrator, chanter and singer in turn. The slower, less bubbly tracks work best when vocals are indistinct but clearly laden with patois signifiers – « roots injections », « jah man ! » and so on. The set reaches its heights on the rippling pulses of the title track where all the previous meanderings come together for a darkly elegiac summary.
Steve Barker

 

Allmusic.com (01/05)
The sense of space and stretched time that dub codified and then presented to the world has now become a common and continually reworked and evolving trope. Lena, aka Mathias Delplanque, creates a lovely album that presents his own spin in his sophomore effort, Floating Roots. Compared to the more astringent and sometimes crushingly dour takes on art-dub of recent years, Lena is much more fluid and downright warm — opening track « Wax Model, » far from being lifeless, flows with easy grace, the shimmer of low textures providing a bed for the echoed beats and bass. From there, Floating Roots lives up to its title, taking the basics and almost setting them free in the air. Strictly instrumental songs like « Smoke Screen, » with its sad siren ’60s spy movie keyboard leads, and « Mountain Dub, » which also reappears at the end in a mix from Daniel Mateo, are fine standouts. The majority of vocals are handled by one Tablloyd, though semi-cult figure Black Sifichi takes a low-key, growling turn on « Storm Blowin. » Tablloyd’s contributions are definitely an older kind of toasting, slow and considered rather than wired and quick, in keeping with the gentle unfolding of songs like « Under False Rulers, » though he does step up a bit with the faster pace and flow of « Wah Gwan?, » perhaps the most overtly « modern »-sounding track on the album. « Casquette of Sound, » with its semi drum march start suddenly shifting into a combination of dreamy tones and Tablloyd’s variant on a nursery rhyme, is possibly the highlight of his appearances.
Ned Raggett

 

Indieworkshop.com (01/05)
The music of Lena, the alias of Burkina Faso-born Mathias Delplanque, is a result of globalization, a that term carries more negative connotations than positive among many economic and cultural critics. While there is overwhelming evidence of the degradation of previously isolated traditions and ways of life trampled in favor of economic expansion, those who fear a spreading Western-derived monoculture can fall into the trap of idealizing indigenous cultures as hermetic entities or passive victims of modern exchange. Rather, it is important to remember that musicians and artists will always react to and reinterpret outside and traditional influences to create new results. Cultural collision is nothing new to Burkina Faso and Lena synthesizes the music he absorbed at that crossroads with sounds and techniques from more far-flung global coordinates.
However, there is definitely much about Lena’s take on digital-dub that makes one envision
an idyllic Pangaea. The sun is warm, the vegetation is lush and the populace appreciates deep bass and the inherent spirituality of sound. Recorded in Paris and La Montagne, these tracks exist within a wide sonic spectrum made possible by the most modern electronic sound manipulation devices. The precision of European minimal electronics is as integral to this sound system as classic Jamaican dub. The mix is clean but alive and imbued with warmth, if not smoke-saturated tape reels buried in soil. It’s a testament to how digital tools can be used to explore an established genre in new ways. The lows are cavernous while miniscule pin-drop details skitter along the transparent high end. Fans of Pole will definitely want to hear this and during the slower moments the crystalline collages of Thomas Knak (Opiate, Bjork’s Vespertine) also come to mind.
The beats are made from an inventive palette of organic and synthetic drums, cymbals, shakers and bells and the entire disc is luxuriantly rhythmic. Synth melodies and loops float overhead, supporting the beats but never stepping on them. MC Tablloyd drops in some out- there toasts and Lee Perry-worthy lyrical tangents on a number of tracks, while Black Sifichi growl-raps like Tricky under the more straight-ahead reggae chords of « Storm Blown. » The album proper ends with a child singing in Burkina Faso-French, but there is a stomping Daniel Meteo remix of « Mountain Roots » that closes things out.
Reaction to massive destruction of life, whether within our power to control or not, has illustrated the failures and potential of global cooperation. Unique, cross-pollinated music like this, whether deemed « endangered » or not, reminds us of the resulting positives of collaboration rather than opposition and dominance.
Andy Tefft

 

2D – Il y a quelques années -; j’étais jeune alors, et dans mon cas la valeur attendait le nombre des années &endash; une radio FM à la programmation musicale particulièrement médiocre et aux animateurs poussifs avait lancé un jeu appelé le « Mix Suprême ». Eh bien figurez-vous que je viens de comprendre ce que cette expression signifie. En écoutant le meilleur disque d’ambiant-electronica-dub de la création. Le nantais Mathias Delplanque, qui prouve à lui seul que l’Ecole des Beaux Arts de Cergy mène à tout à condition d’en sortir, nous avait déjà illuminé les oreilles en 2002 avec le premier album de son projet dub électronique Lena, le cérébral et atmosphérique Lane. Dès la première écoute de son deuxième opus qui sort ces jours-ci, force est de constater que l’intelligent-dub de Lena s’est habillé de vrais morceaux de chair dansante propres à réveiller tous les docteurs Funkenstein refoulés de la scène electronica. Vous n’aviez jamais imaginé croiser dans une ruelle sombre Pole, Plaid, Boards of Canada, Aphex Twin ou n’importe quel pensionnaire de la bonne maison Warp coiffés de bonnets rastas ? Un musicien nantais signé sur un label belge l’a fait pour vous…
En deux ans, Lena a encore gagné en maîtrise de l’art délicat du mix des sonorités ambiant- electronica, malaxées et triturées à grands coups de pinceaux numériques, et des rythmiques dub complexifiées sans aucunement perdre en puissance. Tout ce passe comme si, tout au long de ces dix petits titres, un seul homme avait réussi à synthétiser ce qu’il s’est passé de meilleur en matière de musiques électroniques depuis dix ou quinze ans. A aucun moment, la recherche des textures sonores ne se désolidarise de l’expérimentation rythmique, basée sur les syncopes du reggae-dub mais semblant capable de se métamorphoser, de muter à l’infini. Et lorsqu’une voix humaine se fait entendre (en l’occurrence celle de Black Sifichi, monsieur « Je fume depuis trois cent cinquante ans et ça s’entend », également présent sur l’historique nouvel album de Brain Damage; si ce n’est pas la classe, ça y ressemble…), cela donne un des tout meilleurs morceaux de l’année, l’hypnotique et cinétique « Storm Browin » (tu m’étonnes que le temps est à l’orage…) qui parvient à faire danser sans se répéter, à amadouer les dancefloors sans aucune concession à la facilité sonore et au prêt-à-écouter. L’album est en outre rempli de pépites entêtantes, peut-être moins évidentes à appréhender au premier abord, mais strictement indélébiles au niveau des neurones : les percussions éthérées et étirées de « Wax Model », les bulles sonores explosant à la surface de « Under false rulers » et ponctuant un chant déchirant déformé par les effets (plus personne ne pourra dire à partir de ça qu’un effet électronique ne peut pas créer autant d’émotion qu’un instrument traditionnel), le dynamisme tribal et pourtant contemplatif de « Wah gwan », le beeps & blips transcendé et transcendant de « Marabu » ou de « Floating Roots ». Le grand écart est vertigineux, et pourtant exécuté à la perfection : jamais des sonorités aussi modernes, aussi encrées dans la technologie contemporaine, n’auront autant semblé sortir tout droit du fond des âges, des parcelles les plus profondes de notre psyché primitive, des fondements même de notre pouvoir de réception esthétique. Et je sens bien que je lance un peu au hasard des gros mots intellectualisants qui masquent sans doute trop le plaisir simple et immédiat que l’on ressent à la simple écoute de ce disque, mais j’avoue avoir bien du mal à décrire en profondeur l’expérience esthétique et intellectuelle que fut pour moi Floating Roots.
De toute façon, comme pour Brain Damage le mois dernier, difficile pour moi d’être objectif sur ce coup-là : un type qui est capable de citer en une seule interview (http://www.wtm- paris.com/art_lena.html) William Faulkner, Art of Noise et Pierre Henry, Rhythm & Sound et Pole, Jorge Luis Borges et Einstuerzende Neubauten peut difficilement provoquer chez moi
autre chose qu’un amour inconditionné. Dont acte : Lena je t’aime, le PACS c’est quand tu veux. R.U.

 

Musiques et cultures digitales n°23 (11/04)
Mathias Delplanque alias Lena est un des représentants les plus intéressants de la scène dub française avec, dans un autre genre, le collectif General Dub… Son premier album, Lane, était parfaitement en phase avec son temps; c’est-à-dire avec la mouvance allemande qui a complètement contaminé ce courant musical avec un son crépusculaire. Un « grain » hérité des réactions en chaîne de Maurizio (Basic Channel / Chain Reaction)… Ce deuxième album en porte encore les stigmates mais ses compositions sont plus langoureuses (« Under false rulers ») et le minimalisme vibrionnant qui prévaut sur ce type de production est embelli par des volutes mélodiques qui se dispersent sur un écho (« Mountain dub »). Le skank est aussi un peu plus marqué (« Storm blowin »). Mais la grande différence, c’est l’entrée en force de MC Tablloyd, le complice de 69db, qui pose quelques lyrics au gré d’un break ou d’une séquence rythmique donnant ainsi une connotation warrior inédite aux compositions de Lena. C’est particulièrement éclatant sur « Wah gwan ? ». Black Sifichi intervient également avec un phrasé plus « intimiste » sur un titre et Daniel Meteo, le label-manager de Metesosound (feat. Fenin, Bus) qui clôt cet album avec un remix remarquable.
Laurent Diouf

 

Brainwashed.com (10/04)
Sometime during the latter half of this year, and much to the displeasure of my incredibly attractive girlfriend, I developed a renewed interest in dub music. Picking through CD store bins, as I regularly do, I snagged copies of Horace Andy, Keith Hudson, and Lee Perry productions, eagerly immersing myself in the fantastic reverbs and echo chambers. The latest Dubblestandart album, which I reviewed a few issues back, as well as my rediscovering the original brilliant trilogy of Pole albums, sparked my appetite for new works in the genre. Thankfully, Floating Roots, Mathias Deplanque’s second album as Lena for Quatermass, more than satiates my hunger with some of the best « digi-dub » outside of the ~scape label family. « Wax Model » opens the album with a slow, exacting beat amidst a moist palette of Vladislav Delay style synth beds. The Jamaican-influenced sound that is somewhat absent on the first track quickly emerges on « Under False Rulers, » a bass-heavy number that features one of several appearances by MC Tablloyd. Known by some for his work with 69db of Spiral Tribe, Tablloyd’s style and tone varies wildly at times, yet only occasionally interferes with Lena’s busy, bubbly soundscapes. The highly danceable cut « Wah Gwan » features his most satisfying contribution, a vibrant and perhaps nonlinear riffing treated with delay effects. The only other vocalist on the album, one-time Black Dog collaborator Black Sifichi, contributes some deep-throat spoken word poetry to the head-nodding « Storm Blown ». The instrumental tracks that close out the album, including two versions of « Mountain Dub », further shows off Lena’s skills as a producer, but none more reverent of true dub music as the title track. « Floating Roots » grooves along with a dark tone and a keen, respectful understanding of the inspired and inspirational artists who came before him. While bridging the dub tradition with the clinical aesthetics of minimal techno is nothing new in 2004, Lena pulls together all the right elements for a balanced modern album that begs for repeat listening and appropriate herbal accompaniment.
Gary Suarez


Mouvement 30 (10/04)
C’est au Burkina-Faso qu’est né le Français Mathias Delplanque, dont on atttendait impatiemment, après Lane, le second album de son projet (parmi d’autres) LENA. Et ce Floating Roots fait bien mieux que combler nos attentes, en plus de parfaitement mériter son
titre. Car si elles s’ancrent dans le dub ; celui, orthodoxe, de Lee Perry autant que celui, digital, de la connection berlinoise autour de Maurizio ou Pole &endash;, les racines de Lena sont bel et bien flottantes, à l’image de cette matière sonore travaillée avec une précision d’orfèvre. L’écoute de ce disque ambitieux, où des mélodies entêtantes viennent imprégner des grooves qui ne le sont pas moins, portées parfois par les voix de MC Tablloyd ou Black Sifichi, invite à un voyage en apesanteur, prolongement idéal de celui que offraient l’an dernier les Allemands de Rhythm & Sound. Magnifique.
David Sanson


Infratunes.org (10/04)
Autant le dire tout de suite, cet album est magnifique, magique…. (humm arretons nous là avec les adjectifs débiles). Apres deux ans d’absence sur son projet dub lena, Mathias Delplanque revient avec un nouvel album, Floating Roots, qui baigne dans la meme ambiance electronica/dub que son grand frère Lane. Les sons d’insectes – omniprésents dans le premier opus – ont été troqués contre deux mc’s, et non des moindres (Tabloid et Black Sifichi) ce qui n’est pas pour nous déplaire !! Toujours dans un style dub minimaliste quoi que un brin groovy (écoutez le morceau Wah Gwan !!) avec des rythmiques plus imposantes que le précédent, cet album monte la barre très haut, tant il est envoûtant. Lena annonce la couleur des le début de l’album par le tres bon Wax Model, morceau lent et répétitif à souhait…. L’écoute se poursuit avec un Under False Rulers très progréssif, où on saura apprécier le talent de Mc Tabloid. Le morceau suivant (Storm Blowin) quant à lui beaucoup plus péchu vous fait apprécier le superbe kit 5.1 que vous venez de vous offrir –  et il est très dur, voir impossible de ne pas se laisser entrainer par la rythmique de cette track !! Tout l’album s’enchaine de cette facon si bien qu’à la fin on est étonné que se soit fini et on en redemande !!! En définitive, Floating Roots est incontournable pour tout bon dubbiste qui se respecte, Lena réinvente le dub et le fait bien. Probablement l’une des meilleures sorties en dub francais de l’année.
NikO

 

Lena – The Uncertain Trail
[Sounds Around::2007]
http://www.liabilitywebzine.com/?ac=non&contenu=viewchr&id=3029

|01 Entomodub 1 Remix|02 Periphery (Take Me There Mix)|03 A Troll’s Trail|04 Saint-Urbain|05 A 5th Step|06 Typewriter Ribbon (Liquid Paper Mix)|07 Transfer|08 Déjà Vu|09 Callings|10 Nizamuddin Station|11 Sassoon Docks|12 Ephemeres|
Mathias Delplanque aurait pu être un personnage de roman. Citoyen du monde il partage sa vie entre l’Afrique, Nantes, New York et en ne se refusant pas quelques détours aux quatre coins du globe. Véritable personnage multi-culturel Mathias Delplanque n’a rien de vraiment banal même si, quand on le rencontre, il peut ressembler à monsieur-tout-le-monde. Il suffit alors de l’entendre parler pour comprendre toute la profondeur de sa personnalité. Lena est l’un de ses projets et The Uncertain Trail est son troisième album sous ce nom. On a volontiers reconnu son talent grâce à une discographie variée et prometteuse mais il reste encore un quasi inconnu dans son propre pays malgré quelques voix qui se sont élevées pour le désigner comme l’un des meilleurs créateurs de musique dub de ces dernières années. The Uncertain Trail ne fera que confirmer ce qui a déjà été dit de sa capacité à aller au-delà d’une simple lecture dub. Enregistré entre 2004 et 2006 ce disque est le témoin des rencontres et des influences que Mathias Delplanque a pu accumuler. Ici il fera intervenir le ténébreux Black Sifichi (The Black Dog, Super Stoned) là ce sera Arman Dehlvi ne serait-ce que pour donner plus de poids à une musique déjà riche en sonorités digitales. Mais ce qui étonnera le plus avec Lena c’est la diversité dans l’approche musicale et une volonté sans cesse renouvelée de dépasser les stérotypes dub.
C’est sans doute pour cela qu’il intègre sans scrupules et avec un bonheur certain des influences autant occidentales, africaines que sud-américaines. Même si ici nous sommes plus en face d’une oeuvre compilatoire qu’un véritable album il ne sera pas trop difficile de reconnaitre que Lena fait partie de ceux qui ont su redonner un souffle nouveau dans les sonorités dub. Et quoi de plus normal quand ce genre de melting-pot électronique provient d’un homme qui, de par son vécu, aura toujours été confronté aux mélanges des cultures. En base il aura juste gardé cette lenteur si caractéristique du genre et des infrabasses qu’il aura su ne pas rendre trop lourdes pour ne pas écoeurer le néophyte. Car il faut bien l’admettre, Lena s’adresse à un auditoire certainement plus large que le public traditionnel du dub. Et c’est heureux car il n’y a sans doute rien de pire que d’évoluer en vase clos. Et si la piste empruntéé par Mathias Delplanque est, selon lui, incertaine (titre d’ailleurs tiré de la peinture d‘Ed Ruscha qui fait ici office de pochette pour le disque) elle ne peut que ravir les amateurs d’architectures musicales aventureuses.

par Fabien,
chronique publiée le 18-07-2007

 

CD Feature/ Lena: « The Uncertain Trail »
A universal urban coolness: The diary and travel log of a man who has made the highway his home.

“Ach zwei Seelen wohnen in meiner Brust”, Faust exclaimed in the Goethe play named after him, complaining about the two-sided nature of his personality. Mathias Delplanque could probably relate. In his releases as a member of the “Missing Ensemble” and in his work as a solo artist, which has been featured in museums and installations worldwide, he has established a reputation as a musician with an open sense for creative experimentation and a talent for building demanding drones. With his project Lena, which celebrates its fifth aniversary this year, however, he is off into entirely different territory: Dub is the keyword here and the mood is warm and inviting. Is this Delplanque’s popular valve to release the tension from stretching art to its limits?

What people often forget when they are enveloped by the deep, sonorous bass lines and softly echoing guitar splinters of Dub is that this was once the most progressive music imagineable and has remained at the forefront through its subsequent reincarnations in some click n cuts-offshoots and drum n bass. Delplanque is aware of this legacy and in his understanding, dub is not just a slower or skeletised version of Reggae, but a technique of stripping music of all of its irrelevant parameters and replacing harmony and melody with more sound-oriented components, such as reverb and delay. His aesthetical proximity to the Berlin-based ~scape label, which was the navel of the world for a short, but intense summer a few years ago, has been somewhat exagerated, but you hardly need a course in history to understand these comparisons after the first few seconds of the “Entomodub 1” remix which opens “The Uncertain Trail”: Magnetic cracklings, sizzlings and crunchings are alligned by a sluggish tractor beam groove and what would usually be a background effect aimed at proving more depth now takes centerstage to push the piece forward. On the other hand, Lena does not end there and this album is really to be understood as the diary and travel log of a man who has made the highway his home. Compiled over years spent in France, Canada, the USA and India, it brims with the tension of different ethnicities peacefully running into each other on crowded market places, dances to an accordion played on the corners of Paris and jumps up at the shreeks of a mobile phone ringing in Bombay. And yet, Delplanque cares less for using locally recorded samples, but for amalgamating everything into flickering street scenes: There is a universal urban coolness, which runs through all of these tracks and which is reflected by the purity of Ed Ruscha’s painting, which graces the album’s cover.

Despite its more accessible surface, “The Uncertain Trail” is never in opposition to Delplanque’s experimental work. Drones and flowing layers of electric particles are omnipresent and “Nizamuddin Station” even uses extracts from a collaboration with David Sanson performed at the “Musee Juste pour Rire” in Montreal. Rather than his soul being torn in two, Mathias Delplanque has constructed Lena as an ideal vehicle to complement his sound art and to express his personality in full.

By Tobias Fischer

 

Lena – The Uncertain Trail
http://www.chronicart.com/musique/chronique.php?id=10514
Label
Sounds Around
Pias

Mathias Delplanque est né en 1973 à Ouagadougou (Burkina Faso). Il vit entre Nantes et New York, Gambetta et un bled au nom imprononçable de l’Afrique Centrale. Il produit sous les noms de Lena, Bidlo, Stensil mais également sous son propre nom. Il vit de sa musique et de divers larcins et concerts légaux. Ses partitions électroniques sont parues sur des labels des quatre coins de la planète : Quatermass, Soundsaround, Harmsonic, Mondes Elliptiques, Low Impedance, Arbouse Recordings, Optical Sound ou encore Insubordinations, des structures qui poussent de travers mais qui avancent tout de même, malgré le marché du disque de nos années 2000, un lambeau vivotant à la surface d’un purin génialement abordable… Delplanque s’est produit plusieurs fois à Montréal en passant par Bombay et New York, San Francisco et le Vieux Continent et, bien sûr, l’Afrique, entre autres… La France tarde à reconnaître son talent mais plusieurs passages au fameux festival dub organisé par nos confrères de Télérama font se pencher bizarrement les critiques sur son arc. Après avoir attiré plusieurs musiciens dans son giron (il a tordu le coup de Charlelie Couture et continue avec Charlie O…), Delplanque comprend que son avenir ne sera pas du côté d’Universal ou de Pascal Nègre mais de sa chambre home-studio qu’il a progressivement muté en monstre muni de baffles qui font péter les dB jusqu’en Alaska…
The Uncertain Trail est le troisième album de Lena, il fait suite à Lane (2002) et Floating roots (2004), deux albums qui lui valent tardivement d’être qualifié par les uns de « meilleur producteur digidub hors de la famille ~scape » (Brainwashed) et les autres de « représentant le plus intéressant de la scène dub française » (dixit Musiques & Cultures Digitales). Né du cerveau de Delplanque, cet album s’est développé via une ouverture d’esprit de Thierry Arnold, chef cuisinier de Sounds Around. Cette galette contient un assortiment de segments insolites et inédits, composés entre 2004 et 2006, phase voyageuse durant laquelle ce dub anormal et sulfureux s’est colporté et muté en partitions narcotiques et acrobates (en témoignent le subliminal Nizamuddin station ou encore la conclusion Ephémère, une virée traversée de fins de films). Ce dub électrique surprend car il est perpétuellement traversé de démons teutons et de tribus ébènes, d’infrabasses savonnées qui éclatent sans créer de confusion grotesque (Saint-Urbain). Le son de Lena – qui prend au passage le nom d’un personnage de Faulkner dans son Lumière d’Août – associe ritournelles légères et promenades abruptes, sons d’insectes et basses chaudes mais robotiques, versets volatiles et enrobages de rythmes épileptiques, en mode alerte. Cette nouvelle histoire de Lena se pose plus en charte urbaine que ses travaux précédents, en scénario concis, bien éparpillé, surtout lorsqu’il s’entoure de Black Sifichi, qui met un grain de sel salvateur sur les remixes de Periphery et Typewriter ribbon. Sifichi est aussi l’une des voix de Radio Libertaire, amateur, producteur et collaborateur de longue date des meilleurs producteurs de hip-hop instrumental orienté dub (on ne citera que Spectre et Sensational pour faire court…). Aux côtés de son acolyte Lena, il martèle finement des comptines égarés, concentré sur l’infrabasse, la rythmique, l’oiseau métallique. Les zig-zags de l’artiste au grand D se mouillent ainsi dans des lacs longilignes et périurbains que l’on trouve près des grandes villes de Germanie ou de Bamako, celles qu’on veut fleuries mais qui sont bordées de gares et de zones de non-droits, celles qui sont enveloppées d’emballages Snickers et de canettes Pepsi Max.
Soucieux du moindre détail, l’artiste et le label Sounds Around ont culbuté le couvercle artistique le plus loin possible, plaquant l’oeuvre du peintre américain Ed Ruscha sur la couverture. The Uncertain trail est le nom d’un des tableaux de Ruscha. Photographe, peintre et autre, Ruscha fait des films et photographie la ville. Né dans le Nebraska quelques années avant la Deuxième Guerre mondiale du siècle dernier, il a vécu plus de douze ans à Oklahoma avant de bouger à Los Angeles pour y démarrer son Art. Un gars qui ressemble à Delplanque dans sa façon de bouger sur ce citron qu’on nomme Terre. Avec The Uncertain trail, Lena se veut peut être un peu trop souvent  » baladeur « , chiant et lent, surtout lorsqu’il se prend des phases décomposées, qu’il écartèle, qu’il étire au possible. Mais il retombe toujours sur ses pans, comme s’il venait de débarquer tout fraîchement de sa Mer lointaine. A terre, il laboure sur un sol profane qu’il connaît bien, déambulant étrangement entre hip-hop électronique et instrumental, dub armé de plomb et cliquetis de prisonnier qui ne s’entendent que si l’on tord l’oreille en deux. Et lorsque l’oiseau se (dé)place d’un coup vers une musicalité ambiante aux teintes sulfurisée, son electro se veut finalement crépusculaire et vespérale. Lorsqu’on se penche sur les albums de Lena, on peut aisément sentir qu’il y séjourne des compositions basse-batterie électroniques qui portent parfaitement un ensemble, sans étouffer pour autant les samplers, les claviers, les voix. Un gros travail d’arrangement qui, au final, devient également un instrument pour le metteur en son Delplanque. Un bonhomme humble et discret à suivre à avec attention.
Frédéric Hanak

 

LENA > The Uncertain Trail

Troisième album de Lena aka Mathias Delplanque, The Uncertain Trail vous invite à un voyage hypnotique en plusieurs étapes. Vous y attendent : le minimalisme avec lequel Lena distille un électro-dub vespéral, une electronica urbaine incitant à l’errance ou un ambiant obscur. Ce tracklisting découle de la rencontre de M. Delplanque et Thierry Arnold, patron de Sounds Around. Le producteur a toujours eu le nez particulièrement fin en terme de sélection musicale. Rassemblant un panel de morceaux inédits créés entre 2004 et 2006, ce succulent assortiment raconte, dans un périple difficilement cernable, les différentes aspirations que lui ont apportées ces résidences successives (New York, Montréal, Bombay…).

A l’instar des autres albums, The Uncertain Trail trace une route plus sombre dans les méandres musicaux de l’artiste, jouant avec les ambiances de manière viscérale et pénétrante. Lena a pu solliciter la participation du fidèle et inimitable spoken word de Black Sifichi. On le reconnaît facilement sur Periphery, son timbre de voix restant classique. Moins évident, sur Typewriter le filtre qui le déforme, calqué sur un ambiant wordsoundien en font une tracks glaciale, à la limite de la claustrophobie. Ghislain Poirier est également de la partie pour un instrumental hip-hop décalé, fumeuse fusion entre l’univers du Montréalais et du Nantais. Le dernier invité est Hopen, un fervent technicien des musiques expérimentales qui, sur Déjà Vu, apporte quelques collages sonores évocateurs. S’il délaisse un peu son dub organique si fascinant (rappelez vous Storm Blowin ou Mountain Dub) pour encore plus de minimalisme et d’electronica, c’est pour exceller en donnant un vrai sens stylistique à toutes ses tracks et – particulièrement – à Sassoon Docks, titre paradoxal faisant ressortir une sorte d’electronica froide à une rythmique tribale. En plus d’adopter une orientation musicale évidente, il emprunte l’univers graphique du célèbre peintre Ed Ruscha, en l’occurrence sa peinture « The Uncertain Trail » comme couverture. Elle lui va à ravir.

Les multiples projets de Mathias Delplanque (Ma chambre quand je n’y suis pas (Montréal) sur Mondes Elliptiques et SOL sur Insubordinations) ont sculpté son parcours musical faisant dévier Lena de sa plus grosse influence electro-dub. Une déviance progressive facilement ressentie dans les deux pépites précédentes Lane et Floating roots, aboutissant à un nouvel album divin, qui ravira les aficionados de cette scène mêlant avec habilité le dub dans son mimétisme électronique le plus profond. Un quatrième album est déjà en route, rassemblant Rob Mazurek, Black Sifichi, Steve Arguelles. On a déjà hâte.

Chroniqué par Kiteklat
le 11/04/2007

 

Lena & The Floating Roots Orchestra “Lost-Wax” (Plush 2008) : Press reviews

Sonomu.net (01/10)
Mathias Delplanque is a many-sided artist and incarnated as Lena his hybrid jazz-dub aspirations, hinted at on previous solo releases, come to full fruition by assembling an unlikely cast of players and wordsmiths. It may well be the best album you haven ́t heard in a very long time. Taking the name « Lena » from the heroine of a William Faulkner novel, Delplanque expands on these inclinations by conducting and pulling off a pretty daringly conceived experiment. The Floating Orchestra comes together not in a studio under his baton, but strewn throughout the world and united by a series of barebones rhythm tracks sent to each and over which they are asked to improvise freely. Among these very distinct musicians we find cornetist Rob Mazurek, pianist Rasim Biyikli, drummer Steve Argüelles and guitarist Sébastien Llinares.
Gathering their contributions, he abandoned the original « metronome » – the « lost wax » of the title – and meticulously collated the material, liberally but delicately reworked with his own production magic sprinkled like electronic magician ́s dust. There is a lot of poetry on Lost Wax, quite literally. The instrumentals are interwoven with five tracks featuring spoken-word, including the rich baritone and imagery of Black Sifichi , the serious talk of Daniel Givens, the sensuous, sometimes nonsense syllables of Benin-born Julien Jacob.
The space these sounds fill is redolent of beatnik cool. Unfiltered chain-smoked cigarettes stain fingers yellow while conversation stains the air with wit, insight, and jabberwockery. The wine ́s always good, though, and the poets let the parade of philosophers, students, prostitutes and guys on the make inspire them. Bringing the room to silence is a pretty, slightly off-kilter torch song sung by Alice Lewis, the clarity of her voice and sparse piano accompaniment cutting through a haze of glitch. ”Periphery” is an exciting cutting-contest between trumpet, brushed drums, bass and Black Sifichi ́s words. The instrumental « Cheval Vapeur » is sharply angular, all knees and elbows and Meccano playset pieces. And the irresistable urban/tribal lamplight jam of ”Circonstances” confirms that you are not at all done with Delplanque and his Floating Roots Orchestra, and you hope he isn ́t with us.
The virtuosity of this invisible band and its producer is a really admirable. An album interesting, multilayered, and entertaining at the same time. Stephen Fruitman

 

Mowno (10/08)
On vous disait dans la chronique de son précédent album, “The Uncertain Trail“, que Lena se posait probablement comme un des derniers sauveurs du dub français, depuis que ses pères fondateurs s’en sont allés fricoter ailleurs. On aurait peut-être mieux fait de se taire. Parce que le Nantais s’est lui aussi assez sensiblement éloigné du genre avec son nouveau “Lost Wax”.
Moins dub donc (même si c’est Moritz Von Oswald du duo Rhythm&Sound qui masterise l’album), mais toujours aussi bon, ne vous inquiétez pas. Mathias Delplanque aka Lena s’est cette fois-ci amusé à inventer un improbable puzzle dans son studio à partir d’enregistrements que lui ont envoyés divers amis musiciens. Son Floating Roots Orchestra (l’orchestre aux racines flottantes, pour les nuls en Anglais), comme il l’a nommé, est donc composé de personnalités issues du jazz, du post-rock, des musiques du monde et de la pop. Outre les plus connus Rob Mazurek, Black Sifichi ou Julien Jacob, on y trouve aussi parmi d’autres Charlie O (organiste croisé chez Katerine ou Peter Von Poehl) ou encore Alice Lewis (chanteuse entendue chez Sébastien Tellier ou Le Sacre Du Tympan). Que du beau monde, donc.
Tout le challenge pour Delplanque était de se triturer suffisamment les méninges pour composer des morceaux cohérents à partir de toutes ces bribes éparses, et le résultat est pour le moins impressionnant. L’album s’écoute en effet d’une traite et jamais on est amené à penser que telle ou telle partie détonne. Ce n’était pourtant pas gagné sur le papier de faire cohabiter la voix exotique de Julien Jacob sur cet instrumental electronica bleepé (”Crossroad”). Ce qui n’empêche pas le morceau d’être un des meilleurs de l’album. Et si la musique de Lena ne correspond plus à aucune étiquette viable, on peut tout de même parier qu’elle saura séduire les amateurs de downtempo jazzy ou de post-rock vaporeux. Un morceau comme “Caribou Veins” par exemple ravira sans aucun doute ceux qui se demandent où est passé le Tricky des débuts. Plusieurs autres plages auraient aussi eu leur place sur les meilleurs disques de Boards Of Canada.
Mais loin de la froideur électronique, Delplanque sait parfaitement faire sonner les instruments, comme s’ils étaient dans la pièce. Cordes caressées, touches de piano effleurées, caisses claires balayées, cuivres tamisés, “Lost Wax” est presque une musique de chambre. Une musique qui éveille les sens en tout cas. A écouter plutôt à deux par conséquent…

 

The Wire (02/09)
Mathias Delplanque loves vocals and features five on this, his third venture as Lena – named for a character in the William Faulkner novel Light in August. On « Typewriter Ribbon », Black Sifichi eschews his normal sub-burroughsian delivery for more of a Chandler-type film noir private dick drawl, a style continued by Daniel Givens for « Collision » with a flatly delivered narrative that intrigue but defies analysis. The best title goes to « Caribou Veins », where Neil Carlill approaches the vocal as if he’s been requested to not quite sing, but instead attempt an approximation of language. All this is wreathed in Delplanqe gorgeous signature sound, one minute digital gamelan breaks on « Cheval Vapeur », and the next clockwork glitch jazz with « Circonstances ». It’s a rich and demanding mix, a million miles away from the vacuity of globalised downbeat that infests hôtels everywhere thèse days. That the mastering is courtesy of Moritz Von Oswald gives some clue that it sounds as it should – deep, intricate and luscious.
Steve Barker

 

Culturofil (01/09)
A l’heure des bilans, l’année 2008 ne fut pas vraiment un cru exceptionnel ni en ce qui concerne les productions françaises, ni en matière de musiques électroniques. Avant de tourner définitivement la page de 2008, il est pourtant nécessaire de faire un retour sur l’objet musical non identifié que constitue Lost-Wax de Lena & the Floating Roots Orchestra, un des rares disques paru en 2008 qui a réussi à afficher de véritables ambitions dans ces deux domaines.
Le qualificatif exigeant semble d’ailleurs mieux s’accorder qu’ambitieux à ce Lost-Wax signé par Lena & The Floating Roots Orchestra. Derrière ce pseudonyme de Lena, référence à Faulkner, se cache Mathias Delplanque, un homme aux nombreux métiers dont toutes les vies sont marquées par la mélomanie1. Pour faire bref, Lena, c’est avant tout le projet artistique d’un homme qui a dédié son existence à la musique, a écouté des milliers de disques et tiré de chacun d’entre eux ce qui lui plaisait pour créer son propre univers sonore.
Artiste confirmé et remarqué, il a réussi à capter l’attention de nombreux musiciens de tous les horizons qui sont invités ici pour donner du relief à ses productions. Ceux-ci constituent donc le Floating Roots Orchestra qui est tout sauf une formation musicale au sens traditionnel du terme : ce sont des retrouvailles avec de vieux complices ( Black Sifichi ) ou, signe des temps, des rencontres réalisées à distance via le net.
Ne vous y trompez pas, malgré le caractère atypique de ce Floating Roots Orchestra, on trouve du beau monde sur ce disque : Rob Mazurek, aux cuivres, joue usuellement avec Tortoise ; Charlie O est l’homme qui s’occupe des claviers de Peter Von Poehl ; derrière la table de mixage officie Moritz Von Oswald ; en un mot, des gens d’horizons très différents qui ont pour unique point commun un goût certain pour l’expérimentation musicale. Car Lost-Wax, avant d’être un album de dub électronique, est un véritable exercice d’exploration de territoires mélodiques et sonores inconnus.
Comme à l’accoutumée dans le dub, Lena a effectué un long et minutieux travail de production. La matière sonore est ici véritablement sculptée : distendue avec soin, étirée jusqu’à ce que le silence devienne un élément rythmique à part entière. Et sur cette trame aussi minimale qu’hypnotique viennent se greffer les improvisations des membres du Floating Roots Orchestra. Celles-ci bénéficient ainsi d’un écrin qui permet à chacun de s’exprimer dans un style proche du free-jazz, créant ainsi pour chaque morceau une atmosphère musicale et un groove propres à la personnalité de ceux qui s’y
expriment. Si l’ensemble est assez inégal et, par définition, manque d’une certaine cohésion, quelques-uns des titres proposés confinent au sublime : Typewriter Ribbon porté par l’oppressante voix de Black Sifichi et surtout le phénoménal Crossroads qui fournit un environnement somptueux à la litanie scandée avec maestria par Julien Jacob. Lost-Wax est un album définitivement atypique puisqu’il allie à la fois la méticulosité nécessaire à la programmation de rythmiques électroniques et la spontanéité des musiciens et chanteurs qui prennent part à ce projet. Le résultat est plaisant même s’il dispose des défauts propres au concept même de l’album. Assez peu facile d’accès, le disque ne se dévoilera vraiment qu’aux oreilles exercées qui savent apprécier les constructions musicales complexes. Un album ambitieux et exigeant qui ravira les auditeurs qui le sont tout autant.

 

Place Publique (11/08)
Ce n’est pas un hasard : Charles-Eric Charrier (lire par ailleurs) est au générique de Lost Wax, un bel album de dub en apesanteur signé Lena and The Floating Roots Orchestra. Lena, comme le projet piloté depuis 2000 par Mathias Delplanque, esthète multi-cartes, sculpteur d’ambiances sonores essaimées sous différentes identités et une dizaine de labels internationaux. Floating Roots Orchestra, comme la formation aux contours élastiques créée pour cette occasion-ci : huit musiciens et cinq “vocalistes” issus d’horizons divers, tant stylistiques que géographiques (deux Américains, un Anglais installé aux USA, un Antillais né au Bénin, une franco-brittonne) ; des complices de longue date, mais aussi des artistes “croisés” sur Internet. A chacun, Mathias Delplanque a proposé de broder sur « une ossature électronique épurée ». Le tout collecté, il l’a patiemment et minutieusement assemblé pour en faire émerger neuf titres qui coulent de source mystérieuse, fragiles en apparence mais irradiant au final d’une force troublante couleur nuit, ou plutôt couleur mi-nuit de pleine lune. C’est sur le mode de la confidence, tout en souplesse ouatée, avec la voix grave du poète Black Sifichi pour fil rouge, que débute Lost-Wax ; une séquence hypnotique striée de cornet lointain, de piano en gouttelettes cristallines, et posée sur un tempo basse-batterie à l’envoûtante souplesse. Le reste est à l’avenant, « peuplé d’échos de dub, de jazz, de soul et de musique africaine », comme dit la bio. Un régal, comme l’étrange Crossroads, littéralement possédé par la voix de Julien Jacob et sa langue imaginaire ; comme Ghost wax, un instrumental à le délicatesse brumeuse ; comme Out of sync, survolé par la voix aérienne d’Alice Lewis. Avec mention spéciale pour les 7’40 de l’obsédant Circonstances.
Pour info, Mathias Delplanque s’apprête à sortir deux autres albums : l’un sous le nom de Lena (Circonstances Variations 1-4, chez Soundsaround, en novembre), l’autre à patronyme découvert (Ma chambre quand je n’y suis pas, chez Taälem, en décembre). A noter encore qu’avec son Floating Roots Orchestra il était, le 3 octobre, à l’affiche de la première Nuit Blanche de Metz.
Jean Théfaine

 

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Mouvement (10/08)
Excellant aussi bien dans les pièces électroacoustiques ou les installations sonores (voir La Plinthe, publié récemment par Optical Sound) que dans ce dub électronique minimal qui a fait le renom de son
projet Lena, Mathias Delplanque est un musicien aux racines flottantes – pour reprendre le titre du second album de Lena. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard s’il a donné ce nom de Floating Roots à l’« orchestre » qu’il constitué à l’occasion d’une résidence à l’Olympic de Nantes, et dans les rangs duquel on retrouve des musiciens aussi talentueux et divers que le batteur Steve Argüelles, l’organiste Charlie O., Sébastien Llinares (Won, Ultralibéral), Charles-Eric Charrier (voir p. 43) ou l’Américain Rob Mazurek. Disons-le d’emblée, leur Lost-Wax est un album touché par la grâce. Une grâce aérienne, bien loin du sol, qui se déploie dès les premières mesures de Typewriter Ribbon, dont les accords de piano égrénés et la batterie raffinée évoquent l’univers de David Sylvian, et sur lequel le poète sonore Black Sifichi (fidèle collaborateur de Lena), avec sa voix infrabasse, se métamorphose en crooner du troisième type. Présentes sur six des neuf morceaux, ce sont d’ailleurs les voix (celle du MC new- yorkais Daniel Givens, du chanteur d’origine antillaise Julien Jacob) qui confèrent ses couleurs changeantes à cet album dans lequel Mathias Delplanque mixe brillamment (c’est-à-dire : de manière naturelle et imperceptible) une foule de racines, du dub aux musiques de son Afrique natale, du hip- hop au jazz, du post-rock à l’électronique expérimentale. Miraculeux alliage de fluidité et de raffinement (jusqu’au mastering, confié à l’orfèvre du dub berlinois, Moritz von Oswald), Lost-Wax est un périple musical d’une ampleur singulière dans le paysage français (interprété par Alice Lewis, Out Of Sync, s’il était signé Massive Attack ou Cinematic Orchestra, serait déjà un tube planétaire), et une éclatante réussite.
David Sanson

 

Magic (10/08)
Le titre voudrait nous parler d’une cité perdue. Ce sont neuf esprits égarés que la musique nous livre. Lost-Wax nous promène dans les rues d’une ville inconnue, ce n’est qu’une métaphore pour conter les pensées d’êtres humainement torturés. D’une simple écoute, on serait tenté de parler de longues ballades contemplatives, d’évoquer une electro planante. Impossible pourtant, tellement Lena nous plonge dans le cœur des hommes. Ici, les nappes ondulent avec grâce, s’enroulent pour mieux se déployer, se libérer. Quoique. Si des existences errent et se disent, jamais celles-ci ne parviennent, ou même ne cherchent à s’envoler. Comme toujours contraintes par les lois de la pesanteur, par une réalité présente et prégnante. Avec ce quatrième album du projet Lena, le nantais Mathias Delplanque – pas le moins touche-à-tout des électroniciens et du reste – offre un ensemble quasi viscéral. Loin de s’agir d’une orchestration electro dub bien ficelée, c’est l’intime qui dicte ici le propos musical. Pourtant construit par hachures – l’homme et ses croquis électroniques sont allés chercher aux quatre coins du monde des artistes d’univers musicaux variés (free jazz, world, post rock) – le résultat sonore évoque un tout terriblement cohérent. A de rares exceptions près où la mécanique s’emballe (Cheval Vapeur), la mélodie s’étire et se répète pour mieux se dessiner, lentement. Le dub se dit à demi-mot, se cache preque. L’electro bourdonne et se meut en échos du dehors. Ainsi le son s’élève, parfois discrètement, juste pour mieux vous emporter dans la danse des humeurs. Une musique à la fois langoureuse et détachée, lourde et vaporeuse, sur laquelle on glisse sans besoin de chercher la clef. Mais pas non plus question de se laisser aller. Certes, l’auditeur pourrait en décider ainsi, ce serait volontairement oublier les complaintes des invités. Des voix imposantes à la Tom Waits (Black Sifichi), un chant digne de Beth Gibbons (Alice Lewis). On pourrait formuler un regret, vouloir y déceler un manque ; celui d’espaces de folie ou d’incohérences qui termineraient de ficeler l’âme insondable des hommes. On aurait tort de s’y arrêter. Au final, la rencontre n’est ni joyeuse ni triste ni angoissante, juste belle et enivrante. Ne pas trop s’interroger, juste suivre et écouter. Accepter de se laisser happer par une certaine mélancolie magnifique.
Marion Lecointre

 

Musiques et Cultures Digitales (09/08)
Mathias Delplanque aggrave son cas ! On a déjà dit tout le bien que l’on pensait de son projet Lena aux contours incertains : dub, ambient, electronica et plus puisque affinités. Ce nouvel album, qui explore encore d’autres sphères musicales, nous conforte dans ce soutien inconditionnel. Mais on va finir par manquer de qualificatifs ! C’est gênant… Quoi qu’il en soit, la tonalité de ce disque est plutôt lounge, tendance « e-jazz ». Si Mathias Delplanque assure la partie électronique, il s’est entouré d’un orchestre informel, un peu sur le modèle du Collège Invisible… Apparaît ainsi, « fugitivement », Rob Mazurek, Steve Argëlles, Jérôme Passerant et quelques autres musiciens qui apportent une forte connotation acoustique à l’ensemble. Une touche qui s’accorde avec les interventions vocales; quelles soient « parlées » (Black Sifichi, Daniel Givens, Julien Jacob, Neil Carlill) ou « chantées » (Alice Lewis). Ces ballades n’excluent pas des intermèdes instrumentaux. En particulier l’excellent « Cheval vapeur » (là, on hésite à rajouter « horse power », en hommage à Dashiell Hedayat, mais c’est une autre histoire…). Une digression mélodique et dubby. Ah, oui, le mastering a été réalisé par Moritz von Oswald (Rhythm & Sound / Basic Channel) !
Laurent Diouf

 

Volume (09/08)
Virage jazzy et organique pour le producteur nantais. On avait connu Mathias Delplanque derrière l’écran de fumée Lena, un projet avec lequel le producteur nantais offrait un magnifique premier album d’electro-dub en 2002. Pour ce quatrième disque, il abandonne les voies solitaires pour ouvrir ses compositions à un groupe de musiciens issus du postrock, du jazz et de la world. Si les rythmiques de son dub futuriste semblent toujours tourner au ralenti, ce dernier s’enrichit d’une matière bien vivante qui élargit ses horizons. La musique de Lena devient alors une bande-son nocturne où des percussions s’entrechoquent avec des cuivres, des bleeps d’ordinateur font le mur avec une clarinette, des échos résonnent de fantômes africains. La moitié des morceaux accueille des voix amies (Black Sifichi, Julien Jacob…) qui ajoutent encore un peu d’humanité à ces paysages magnifiquement solitaires masterisés par un spécialiste du genre, le berlinois Moritz Von Oswald de Basic Channel et Rhythm & Sound. Un projet original et remarquable dans le paysage français. Pacal Bertin

 

Tsugi (09/08)
Mathias Delplanque fait figure de musicien à part sur la scène électro-dub. Par ailleurs artiste sonore, le Nantais apporte à ce genre trop souvent corseté par les figures de style, une réelle ambition formelle (flirtant avec l’électronica), comme en témoignent déjà ses albums précédents. Sur ce Lost- Wax de haute volée, on y entend une forme de dub élargi, ou pourquoi pas de dub arrangé, comme l’on parle, sous les tropiques, de « rhum arrangé » pour désigner cette boisson enivrante à laquelle on rajoute fruits, saveurs ou même psychotropes. Flirtant ainsi avec le jazz (un jazz irréel, aérien et abstrait) et le spoken word, évoquant de lointains paysages afro, Lena délaisse la pure électronique et invite, autour de ses machines, la batterie de Steve Argüelles, la trompette de Rob Mazurek (Tortoise), la voix grave et profonde de Black Sifichi ou la plus jeune et prometteuse Alice Lewis, au teint clair comme de l’eau de roche. Et pour couronner le tout, c’est Moritz Von Oswald en personne qui a masterisé cet album de dub moderne et poétique.
JY Leloup

 

Vibrations (09/08)
Il y a un dicton qui dit qu’on n’est jamais prophète en son pays. Mathias Delplanque va finir par le croire, et on aura bien du mal à lui en vouloir. Connaissez-vous par exemple beaucoup de musiciens français qui ont sorti des disques sur l’exigeant label Quatermass (sous-division de Sub Rosa)? Ou qui sont capables de réunir Rob Mazurek, Black Sifichi, Julien Jacob ou encore Moritz Von Oswald (du duo Rhythm & Sound) sur un même album? Et ce dans l’indifférence quasi-générale de leurs compatriotes? Le Nantais peut se targuer de détenir ce triste record. Espérons donc que ce nouvel album sous le nom de Lena (un de ses nombreux pseudonymes) changera enfin la donne. Son mélange très personnel de spoken-dub, de post-rock et de jazz-ambient est encore un sublime
voyage intérieur, fait d’escales cotonneuses et de plongées aériennes. Des titres comme «Crossroads» ou «Caribou Veins» échappent à toute notion d’étiquette, mais s’imposent comme une évidence au bout de quelques secondes… Rompez la malédiction! Kalcha

 

Nuke (07/08)
Lena Aka Mathias Delplanque est un vrai hyperactif. Déjà titulaire depuis 2002 de trois albums incontournables sortis chez Quatermass et Sounds Around ainsi que de nombreux side projects, le voici de retour cette fois entouré de son « floating roots orchestra ». Fidèle à ses productions classieuses et minimales, Lena s’éloigne néanmoins de son style de prédilection teinté de dub crépusculaire et minimal pour révéler une autre facette de son univers. La pléiade d’instrumentistes et de chanteurs/slameurs n’y est sans doute pas étrangère conférant à « Lost-Wax » un coté organique et jazzy sans doute plus accessible pour les oreilles non averties. L’atmosphère cotonneuse de cet album rappelle d’ailleurs les plus belles heures de la scène dub downtempo autrichienne. Mais laissons là ces comparaisons hâtives. Les 9 titres qui jalonnent cet album débordent tout simplement de franchise et d’intimité, transportant l’auditeur au coeur d’une métropole endormie où se côtoient errances (« Circonstances »), constats amers (« Periphery » avec Black Sifichi) mais aussi des rencontres fortuites (« Crossroad » avec Julien Jacob). Ajoutez à cela Moritz von Oswald (aka Maurizio), le boss du label allemand Basic Channel aux arrangements et au mix et vous comprendrez sans doute qu’il faut d’urgence découvrir cette pépite sonore.

 

Floating Roots Orchestra ‘LIVE’ Revue de presse

Tsugi (01/09)
Live @ Le Nouveau Casino (Paris, 10/12/08)
Dommage que le public ait été quelque peu clairsemé ce soir-là pour apprécier le très beau live de Mathias Delplanque, alias Lena, venu transposer sur scène son recent et excellent album de dub élargi et visionnaire, Lost-Wax (Plush). Au côté du Floating Roots Orchestra, le Français apporte une réelle ampleur, humaniste, pop ou expérimentale, à ses jeux de suspension et d’apesanteur, dépassant de loin le dub électronique parfois si convenu que l’on pratique chez nous. Mais pourquoi ce groupe n’est pas plus souvent programmé en France ? En première partie, le finlandais Vladislav Delay offre un live tout aussi magique, donnant corps à une forme inédite de groove cubiste et d’électronique lointainement inspirée par le dub et l’ambient.
Meilleur moment: les musiciens rassemblés autour de lena, par ailleurs tous compositeurs accomplis. Le batteur d’exception Steve Argüelles, l’organiste groovy Charlie O, et le poète à la voix spectrale Black Sifichi. Pire moment: l’absence du génial Moritz Von Oswald, victime d’un grave accident, et qui devait rejoindre Lena sur scène.
Jean-Yves Leloup

 

– Notfortourist-paris.com (12/08) Live @ Le Nouveau Casino (Paris, 10/12/08)
Une chronique instictive, sensorielle, voilà ce qu’appelle le concert de Lena & The Floating Roots Orchestraauquel nous avons assisté ce mercredi soir au Nouveau Casino. Parce qu’il a touché au plus profond, appelant à une sorte de suspension de l’intellect pour apprécier un son organique aussi brut que raffiné, entre syncope et mélodie, de ceux qui vous prennent littéralement aux tripes.
On a d’abord du mal à entrer dans une grande complexité sonore, un peu violente, très intense, mélant arrangements électros raffinés et subtils, accompagnements instrumentaux aux influences vagabondes et chant dub assumé essentiellement par Black Sifichi dont la voix sombre et grave a ce quelque chose de maléfiquement envoûtant.
Si le projet de Mathias Delplanque (Lena) commence par inspirer le rejet pour progressivement convaincre et ensorceler, c’est qu’il est d’une audace radicale et novatrice exceptionnelle et que d’emblée, on ne saurait le cadrer, ce qui, à bien des égards, rend son approche première quelque peu ardue. Mais peu importe les cadrages et les classifications, car toute la force d’attractivité de Lena & The Floating Roots Orchestra, c’est justement cette faculté à dérouter pour séduire, à toucher au sensible en puisant sa source dans les sonorités archaïques, roots, qui résonnent dans les profondeurs du corps.
Le mélange savant de l’orchestral et du dub éléctro, l’agencement habile des voix, des sons instumentaux et électroniques crée une atmosphère fantastique, une sorte d’apocalypse poétique captivante et majestueuse. Le morceaux chanté par Alice Lewis fut un instant d’onirisme et de grâce absolus que l’on a savouré, yeux fermés, nous laissant porter.
Plus qu’un concert, ce moment fut pour nous une véritable expérience sensorielle forte où les sentiments et les émotions se sont entrechoqués.

 

-Sextant-revue.fr (12/07) Live @ La Cartonnerie (Reims, 7/12/07)

Les racines du ciel…
La Cartonnerie, imposant cube de béton posé au bord de la voie ferrée rémoise accueillait en ce vendredi 7 décembre 2007 pluvieux, le quatrième projet composite de LENA (Mathias Delplanque), dont nous attendons que l’année 2008 lui ouvre les voies d’une belle reconnaissance. Inaugurée lors d’une session fiévreuse remarquable, à l’issue d’une résidence au toujours entreprenant Olympic nantais, la nouvelle formation Lena and the Floating Roots Orchestra est vécue comme une expérience « acoustellaire », autour d’une figure source reconnue du dub expérimental, d’un noyau dur de musiciens de différents horizons et disciplines ( Rob Mazurek, Steve Argüelles, Charles Eric Charlier , Rasim Biyikli, Charlie O, Black Sifichi ) et d’invités ponctuels. Libre hydre à sept têtes, l’hybride au superlatif. Place aux métamorphoses.
Ce soir-là, la magie opère : sur le fil funambule de l’incantation hypnotique du master slammeur ténébreux Black Sifichi, les trames s’ourdissent de façon implacable, les ramifications piègent comme autant de sortilèges, les nappes se développent, se fondent, les intrusions sonores y ricochent, s’y incorporent en une pénétrante résonance qui emporte tout l’être.
Sur la ligne d’horizon électronique, chaque partenaire paraît habité par la concentration, dans un acte de correspondance collective sonore et rythmique, où chaque singularité d’univers – basse, batterie, orgue hammond…- s’imbrique, s’intercale, coagule, fusionne. L’harmonie tribale frôle la transe. Un live enveloppant comme une attraction étrange, un véritable spectacle immersif à l’imaginaire puissant où chaque pièce inocule des impressions décalantes.
Une heure de lévitation au milieu des sons et des pulsations, vagabondage intérieur aux confins de paysages réversibles et mutants, errances nocturnes, urbaines, cavales échevelées des esprits, chevaux vapeurs à tête de coq, westerns pour soi derrière son ombre… Programmateurs pour 2008, sortez vos agendas !!
L’album Lost Wax est prévu pour avril 2008 sur l’excellent label PLUSH (dont la collection intégrale joliment colorée aux couleurs monochromes vives ferait un très joli cadeau de Noël). Corinne Leborgne

Fragil.org (06/07) Live @ L’Olympic (Nantes, 18/06/07)
Et Lena mena la danse… Sonnez caissons et résonnez poètes
Une semaine de résidence, c’est le temps qu’il aura fallu à Lena and The Floating Roots Orchestra pour accoucher ce set à couper le souffle. En à peine 2 heures, le dub s’est offert une cure de jouvence. Oulà… Ne voyez pas là l’énième rejeton de l’écurie Jarring Effects. Loin d’eux les dogmes établis du dub à la française à la Zenzile, High Tone et consorts. D’accord, la formation est estampillée dub électro, mais ça ne l’empêche pas de se démarquer des autres groupes qui, au-delà d’assurer succès et notoriété des festivals d’été, n’ont pas franchement, avouons-le, renouvelé le genre. Et c’est là que Lena and The Floating Roots Orchestra fait très fort.
Alors que d’autres voient la sacro sainte dub music comme fille unique du reggae, eux la conçoivent plutôt comme la cousine germaine du jazz, du rock, et, bien évidemment, de l’électro. Seule parenté avec les productions jamaïcaines ? Son aspect Dub Poetry, initié par LKJ il y a… pfiou… quelques décennies déjà, et remis sur le devant de la scène par la médiatisation récente du slam, qui ne renie pas ses influences avec le genre sus-cité.
Au micro, Black Sifichi, activiste de longue date sur les ondes de la parisienne Radio Libertaire. Atteint du très séduisant syndrôme de l’accent ricain qui colle à la langue (mais en plus sexy que Jane Birkin), l’homme est un habitué de l’univers de Mathias Delplanque, alias Lena. Dès lors qu’il s’agit de rendre hommage au vénéré Tom Waits, Black Sifichi fait office de participant incontournable. Tiens, Tom Waits d’ailleurs… « Je cherche souvent à reproduire son étrangeté dans le registre de l’électronique », avoue Lena. A cela je répondrai que la comparaison n’est pas usurpée. Voix caverneuse, ambiances nocturnes, bruitages : l’alchimie fonctionne, et on se croirait presque ailleurs. Très loin même, jusque là où peut guider l’errance noctambule… dans une rue new-yorkaise, ou un faubourg de Berlin-Est. Enfin, quel que soit l’endroit, force est d’avouer que le Floating Roots Orchestra (Rob Mazurek, Steve Argüelles, Charlie O, Rasim Biyikli et Charles-Eric Charrier du groupe Man) font figure d’élèves modèles à la méthode préconisée par Lena.
Calquée sur la technique de poterie (si, si) de fonte à cire perdue, le concept, c’est d’offrir une trame électronique à l’ensemble des musiciens. A eux de jouer, et ensuite, opération démoulage. « Le live est bien distinct du projet discographique qui verra le jour cet hiver. En fait j’aime assez la notion de set post-scriptum de l’album », précise celui qui se revendique autant de Tricky que de Daniel Givens. C’est dire. En attendant, entre downtempo, hip hop et dubstep, il semblerait que le dub ait de belles heures devant lui. Preuve en est ce set où, alors que tout semble retenu et que le temps suspend son vol, la musique s’élance. Délicieux.
Claire Robin

 

Trax (05/07)
Abstract Dub Expressionniste Lena, avant d’être producteur, était journaliste, à notre connaissance du moins. Sous son nom, Mathias Delplanque, il a signé quelques brillants papiers pour Musica Falsa sur Drexciya, le dub en Allemagne, le krautrock… Lisez son analyse minute par minute du morceau culte “Agai” de TV Victor, vous ne l’écouterez plus jamais de la même façon. Tout ça pour dire que s’il y a bien quelqu’un qui s’y connaît en matière de dub façon Basic Channel et d’ambiances poignantes et dark, c’est bien lui. “The Uncertain Trail” est son troisième album et regroupe des tracks écrits entre 2004 et 2006 aux quatre coins du monde et qui capturent l’essence de ces voyages. Pour autant, pas d’exotisme ici, une introspection plutôt, disons une vision rythmique, un tempo, abstrait, des sensations liquéfiées. Sur les deux premiers tracks, on se croirait vraiment en territoire Rhythm & Sound, du dub stellaire avec le timbre rauque et voilé de Black Sifichi (“Periphery”) et le sentiment que Lena a trouvé le groove roots, la boucle parfaite qu’on peine à quitter. Car les choses se troublent ensuite et l’on explore des territoires nettement moins confortables, vierges, c’est véritablement là que Lena fascine. Tango du désespoir (“A Troll’s Trail”), dubstep mortuaire (“Saint-Urbain”), hip hop squelettique (“A 5th Step”), slam préhistorique (“Typewriter Ribbon”), ambient radioactif (“Callings”), imam electronica (“Nizamuddin Station”), ritournelle indus (“Ephémères”)… Autant de touches d’un tableau dub expressionniste aussi radical que saisissant. Franck Bedos

 

Musiques et Cultures Digitales (05/07)
Evidemment le comparatif avec nos voisins allemands, Rhythm & Sound et Deadbeat entête, s’impose. Juste pouf situer le credo de Mathias Delplanque aka Lena car ses compositions ne souffrent d’aucun manque de personnalité. En douze morceaux, il démontre une fois encore son talent pour composer du dub urbain, minimalste, cliquetant, fumeux, « flottant » et un peu abstrait ausi. Du dub qui vibrionne sous I’effet d’une base et d’une rythmique à l’aune desquelles on éprouve cette pesanteur du réel qui taraude tout saturnien qui se respecte… Comme il se doit, le tempo est profondément hypnotique (« Entomodub 1 Remix ») Des effet, des arrangements ou la voix de Black Sifichi sur “Periphery (Take me there remix)”, par exemple entretiennent le suspense. 0n note aussi, au détour d’un titre, une collaboration avec Ghislain Poirier ou Hopen. Et puis, un peu comme Denis Bovell pour LKJ, Lena introduit des couleurs musicales inhabituelles (cf. “A troll’s trail”). ll s’aventure ensuite sur des chemins cahotants (« Transfer”, “Déjà Vu”), qui conduisent vers des territoires aux frontières incertaines, mélant weird-breakbeats, samples, fragments d’electronica et éléments acoustiques (“Callings”, « Nizamuddin Station », « Ephémères »). Excellent.
Laurent Diouf

 

Bokson (08/07)
A l’heure où la plupart des pionniers du dub français sont partis défricher d’autres espaces sonores, on est bien obligé de constater que le sursaut de fierté de cette scène survient aujourd’hui de là où on ne l’attendait pas. Quand on s’était persuadé que la spécificité française ne pouvait être qu’un dub taillé pour et par le live, quelques producteurs hexagonaux sortent de l’ombre afin de nous rappeler que le dub était avant tout une affaire de studio…
Ces derniers mois, c’est en effet à des hommes seuls derrière leur console de mix (Molécule, Kanka, Fedayi Pacha, Lena…) que l’on doit les disques les plus intéressants du genre. Deux labels se partagent généralement la primeur de ces nouvelles révélations: le vétéran Hammerbass et le rookie Sounds Around, qui sort donc le troisième album de Lena (a.k.a Mathias Delplanque, lequel nous a aussi récemment pondu sous son propre nom un très bon disque de folktronica, intitulé «Le Pavillon Témoin»).
Après deux opus sortis sur l’impeccable Quatermass, sous-division du belge Sub Rosa (souvenez-vous du mix de Dj Spooky, «Rhythm Science», construit à partir de leurs archives…), Lena a décidé de faire le ménage dans son disque dur et de compiler pour le label parisien une sélection de divers morceaux enregistrés entre 2004 et 2006, au gré de ses pérégrinations professionnelles (Montréal, Bombay, New York, San Francisco…). «The Uncertain Trail» est donc une sorte de carnet de bord de deux années d’errance, à capturer un son ici pour l’apprivoiser là, qui raconte la solitude et les rencontres, le jour et les nuits, le silence et les bruits.
Mathias Delplanque multiplie les alias et les projets, son dub se nourrit naturellement de toutes ses expériences périphériques: ambient, electronica, abstract hip hop, musique électro-acoustique, musique ethnique sont tous au menu de «The Uncertain Trail», parfois en simple filigrane… Fans de roots ou de steppa, passez donc votre chemin. Amateurs de dub cotonneux à l’allemande (Rhythm&Sound, ou plus encore Pole…), tendez l’oreille car les pulsations crépitantes de «Entomodub 1 Remix», «Nizamuddin Station» ou «Sassoon Docks» vont certainement vous enchanter.
Delplanque ne cache pas que tous ses différents travaux se rejoignent toujours d’une manière ou d’une autre. Il n’est donc pas rare de retrouver un son ou une personne qui vont et viennent d’un disque à l’autre. Ce nouvel effort est ainsi à nouveau masterisé par John Sellekaers (Dead Hollywood Stars, Urawa, Xingu Hill…) avec qui notre Nantais s’amuse aussi à taquiner le drone sous le nom de The Missing Ensemble (deux albums sont sortis à ce jour, dont un sur le label Low Impedance, qui avait déjà abrité «Le Pavillon Témoin» sous son véritable nom). C’est assez confus ou je dois encore compliquer? Sachez alors qu’on retrouve aussi le spoken word rocailleux de Black Sifichi sur deux plages qui rappellent les travaux ambient/dub poetry les plus inspirés de Bill Laswell (essayez ses fabuleux «City Of Light» et «Hashisheen», parus sur Sub Rosa, justement…).
Taciturne sans pour autant être minimaliste, Lena n’abat jamais toutes ses cartes d’entrées de jeu et sait construire ses morceaux avec plusieurs degrés de profondeur, ce qui rend chaque nouvelle écoute plus aventureuse. Les morceaux qui vous paraissent les plus abstraits finiront par vous offrir des trésors cachés qu’il faudra aller débusquer au fin fond de vos écouteurs, comme ce superbe «Ephémères» final, si anodin au départ, et si indispensable par la suite.
On se ballade ainsi du space tango de «A Troll’s Trail» (qui sonne comme un Gotan Project sous Prozac) au trip hop squelettique co-signé avec le producteur montréalais Ghislain Poirier (connu pour avoir fricoté avec Beans, Lotek Hi-Fi, DJ Rupture…), porté par des basses généreuses et tourmenté par des samples sibyllins. Certes, on n’y entend aucun didgeridoo, aucune allusion à la ganja, et on imagine mal Lena porter des sandales (sauf peut-être en été), pourtant «The Uncertain Trail» reste un magnifique album de dub. Pour tout dire, le Nantais ne volerait pas sa place sur les catalogues de ~scape ou de Wordsound. Ca devrait suffire à convaincre les derniers indécis.
Jérôme Simonneau

 

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Artist: ELASTIK
Title: Critik
Format: CD
Label: Koma Record

http://chaindlk.com/reviews/?id=6498

CRITIK is the second and newest album by a project coming from Paris / France called Elastik. Thomas Prigent is the main guy behind it and he collaborated with different people who composed the lyrics and sung on most of the album tracks. We have Horror 4o4 on « Ekymose », « Toxic » and « Skalpel » (she did a spoken word performance in French language while Thomas built a strong musical background in balance from industrial, new wave and experimental electronic music), Faustine on « Automatik » (this is a powerful track that begins with an hypnotic tiny bell melody and that grows slowly with the add of distorted drum beats and bass lines just to find its climax when catchy piano / bells melodies joins the great Faustine’s performance), Cecilia H on « Organik » (this is an upbeat track based on warm synth bass lines, reverberated clean guitar arpeggios, analog drum machine beats that add pathos to the Cecilia H speech), Cheval Blanc on « Synkrone » (this is a melancholic tune with a nice piano / distorted reverse guitars duet with the add of powerful hard beats. Cheval Blanc is a guy who here performs his French speech) and Black Sifichi on « Insomniak » (this track is a mix of upbeat beats and minimal electronic melodies and Black Sifichi vocals sounds like a speech of an English actor). We have also three instrumental tracks (« Kristal », « Nevrotik » and « Klone ») where Thomas build a strong mix made of industrial electronic music and catchy melodic intuitions or creates a nightmarish mix of piano echoes (on « Klone »). CRITIK is a great album which is able to mix cinematic atmospheres, cool sounds and convincing vocal performances. You can check the whole stream on the label’s website.
id#6498
Review by: Maurizio Pustianaz

 

Elastik ­ Metalik
Sortie : décembre 2009 Label : Sounds Around Records
Le Parisien Thomas Prigent a réuni autour de son projet Elastik des artistes et des poètes, qui côtoient pour certains depuis un bon moment la scène underground française. Ce premier album assez conceptuel sort sur le label Sounds Around Records.
Metalik porte bien son nom, cet album apparaît aussi froid que la pose d’un bout de métal sur l’épiderme de celui qui l’écoute. Une froideur pas péjorative, un peu comme si la musique nous injectait une solution nous faisant basculer entre deux états. Elastik a donc un sacré talent pour retranscrire des ambiances et des atmosphères évocatrices.
Prigent met donc ses talents de compositeur au service de poètes pas encore complètement désabusés. Les mélodies oscillent entre aspect électronique, dark­wave et industriel. Sombre et lugubre, sa musique semble parfois empreinte d’un sens de l’esthétisme proche du mouvement gothique.
Il y a en tous cas un gros travail de studio derrière cet album plus qu’original. Du côté des intervenants, on note la présence de Black Sifichi, Cheval Blanc, Horror 404 et Malika. C’est Black Sifichi qui ouvre ce bal macabre sur Magnetik, lâchant un débit venu d’outre tombe sur une mélodie glaciale et incisive. Cheval Blanc intervient ensuite sur le très bon Mecanik. Ce dernier affiche un flow et des textes assez jubilatoires, digne d’un excentrique habité. On pense un peu à un clochard illuminé, parcourant de nuit des rues sombres pour refaire le monde avec de la bière bon marché. En plus du grand talent de Thomas Prigent, surgit un être écorché vif et intriguant : la mystérieuse Horror 404. La dame éclabousse de son cynisme réaliste et de sa splendide rage contenue les notes de l’excellent Clinik, de l’inquiétant Panik et de Cyclik où elle est bien servie par un texte signé Arno Mothra. Il y a des artistes comme ça qui nous aimantent littéralement vers eux sans qu’on sache dire pourquoi. On aimerait dire autant de bien de Malika, mais son chant poussif, pas toujours juste et à la limite du caricatural sur Trafik dessert des mélodies élastiques pleines de rebondissements (Kronik, Amnesik) qui mettaient pourtant ses attaques en valeur. De plus, ce chant déjà entendu vient rompre avec le côté spoken word ou dub poet des artistes précédemment cités. Plus que dommage. Même quand nul n’intervient, on se laisse envelopper dans les enveloppes sombres du très bon Atmospherik, mais surtout de l’excellent et dramatique Koma de clôture. On pense parfois à un son un peu marqué Jarring Effects, avec de temps en temps des ressemblances plus particulières avec le traitement d’Ez3kiel.
Après des écoutes répétées, attentives et habitées, on a simplement envie de déclarer notre profond respect à Elastik pour ce projet original, dangereux mais très réussi. Ceux qui souhaiteraient en savoir plus sur les somptueux textes plein de poésies et de métaphores se rendront sur le site officiel de l’auteur. Ils pourront aussi acquérir cet objet pour une somme assez modique. Je souhaite pour ma part secrètement émettre une déclaration d’amour abrasif à Horror 404, dont le timbre et les mots n’ont pas fini de me hanter.

Chroniques Electroniques

 

 

ELASTIK


‘Critik’
KOMA RECORDS

http://truecultheavymetal.com/index.php/dominion/2011/06/29/review-elastik-critik
The bass creeps, relentless, like someone following behind late at night. Just out of sight but always there. Drums echo like empty streets and piano keys sound like lonliness, despite the distorted stalking of the bass. This opening track has no vocals, acting as a subtle, yet unnerving introduction to the next 48 minutes and 29 seconds. Like the opening credits of a scary movie you begin to wonder if you should turn the lights on and check the door is locked.
Atmospheric electro industrial band Elastik are from France and ‘Critik’ is their second album. All 10 tracks are like a towering city in the middle of night. Not the bright lights and bustle of crowds but the poorly lit alley ways and abandoned buildings. This is French electro noir at it’s darkest. It has the atmosphere of someone like Aphex Twin and the colour of Sin City.
Featuring a mixture of instrumental and spoken word tracks the album keeps it’s distance but is not so removed that it is unaccesable. Vocals are provided by a number of featured artists from other groups in both French and English varying from haunted house whispers to detached monologues and angry demands. The cover and sleeve are dolls faces and industrial factories, with the tracks being descriptively named – ‘Toxik’, Skalel’, ‘Nevrotik’ and the like. ‘Insomniak’ features vocals by Black Sifichi not disimilar to the pschizophrenic cartoon ‘The Maxx’, whilst other tracks consist of female French voices who could be reading their shopping list but sound like they’re predicting an apocalypse. The bleakness is counteracted however, by the depth of sound and intelligent way they have been put together to make Elastik a guaranteed cult favourite.

 

 

Elastik – Critik
Sortie : mai 2011
Label : Koma Records
Genre : Industrial, Dark Poetry
Note : 7,5/10

Il y a un peu moins de deux ans, nous avions déjà parlé du projet Elastik, emmené par le Francilien Thomas Prigent. Déjà à l’époque, son alliage entre sonorités industrielles chirurgicales et spoken word avait créé plus qu’une bonne surprise. C’est aussi l’occasion de reparler de la mystérieuse et captivante Horror 404, plus que jamais membre active du projet.

Commençons tout d’abord par dire que Critik est bien mieux produit que son prédécesseur. C’est pourri comme façon de commencer une chronique non ? Ok. Je vais la jouer autrement.
Critik est un reflet noir et dérangeant, celui d’une génération qui n’a pourtant connu aucune guerre ni réelle grande dépression. Mais cette génération est aussi celle qui a découvert la notion de tube de l’été, la candidature de Nicolas Hulot à la primaire écologiste, le Loft, le Goncourt de Houellebecq, Ed Banger Records, la fusion de l’ANPE avec l’Unedic, et la positive attitude. C’est aussi la génération à qui on vend des clopes et à qui on interdit de les fumer dans les lieux publics. Celle à qui on a mis une membrane de latex entre les sexes. Celle sur qui les labos pharmaceutiques font chaque jour un peu plus de profit en lui dealant légalement des benzos pour calmer son malaise. Mais certains de ses membres acceptent de vivre dans ce grand tout, dans cette matrice béante qui dicte à ses ouailles souriantes et pas toujours peroxydées comment bouffer, jouir et s’accoutumer de ce nouvel esclavage moderne. Ces innocents sont bénis car ils ne se posent pas de questions et acceptent le diktat schizophrénique. Seuls les conscients sont sujets au malaise, à la maladie mentale et à une salvatrice marginalisation. C’est avant tout ce que renvoie Critik, l’existence de ces témoins et victimes de ce malaise moral et physique. Celles et ceux qu’on traite de fous et qui pourraient bien le devenir. Celles et ceux qui portent des colliers de chiens pour étaler leur enchaînement. Ces gens, font peur.
Tout comme le venin de Prigent, qui se diffuse lentement dans les esgourdes, à la manière d’un opiacé illégal s’injectant dans le sang de celui qui veut oublier et canaliser ses frustrations. Comme le débit de Faustine Berardo (Automatik), rampant, nasillard et blairwitchien qui évolue vers un chant fluide, chaud et inspiré. Aussi comme Cheval Blanc, cet illuminé qui a découvert qu’il n’était pas les autres et qu’on a traité de fou, qui a rencontré le vide, celui de sa propre existence. Que dire du ton apocalyptique et du texte mystérieux de Black Sifichi, et des visions morbides de Cecilia H, qui se demande bien ce qu’il adviendra d’elle lorsque son corps aura entamé sa lente putréfaction. Horror 404, elle, me faisait déjà frissonner le bas ventre il y a deux ans, et pose cette fois-ci du jus de citron sur des plaies invisibles, celles qui ne cicatrisent jamais vraiment. Sa description réaliste (pas cynique) de l’overdose généralisée de tout, son choix des mots taillés au scalpel pour évoquer la déception et la colère (envers les autres et peut-être envers elle-même), sa façon d’administrer du verbe à cet alien qui dévore son corps impatient a quelque chose d’admirable. Car oui, ce genre d’exercice peut vite devenir caricatural si l’on tombe dans le dévidoir de sa dark side trop assumée. Non, même quand elle prend des intonations lascives pour exposer des trucs sordides (Ekymose), c’est surtout certes pour accentuer le sentiment de malaise mais avec un contraste qui ne saurait perdre sa subtilité. Même les titres exclusivement instrumentaux de Prigent ont pris en richesse et en profondeur, déployant des aspects noise des catacombes et des contours de rock lourd et cradingue.

Prigent a su une nouvelle fois composer des ambiances entêtantes alliées à des rythmes lourds sans jamais perdre de vue que le discours des membres du collectif était aussi important et complémentaire que le son. Un musicien de Bristol végétarien mais friand de houblon et de tennis de table a dit : If You Treat All Like Terrorists, We Will Become Terrorists. Horror 404 a dit : Tortueux sont les chemins qui mènent à mon sanctuaire. Ceux qui ont un plan sont vivement invités à m’envoyer un mail, je leur révélerais peut-être l’identité du Britannique végétarien. Et sinon oui, cet album est vivement recommandé. L’acquisition de l’objet peut se faire en direct, en passant par le site de ce troublant collectif qu’est ElastiK.

 

 

Artist : Elastik
Album : « Critik »
Musical style: Superbe mise en abîme électronique.
country : France
Note : 84 / 100

2 ans dèja après un remarqué car épatant premier album « Metalik » ( chroniqué ici ) , le parisien Thomas Prigent revient nous hanter en présentant son non moins brillant second opus « Critik ».

Toujours accompagné de divers acolytes : Faustine , Cecilia H , Black Sifichi , Cheval blanc , Horror 404, qui déposent leurs voix et textes sur des compositions électroniques ciselées aux apparats industriels à l’originalité certaine.

Dés l’introduction instrumentale « Kristal » , on remarque un chose : le rythme s’est durcit ,doté d’une puissance intelligemment maitrisée.
Horror 404 délivre ses somptueux textes plein de bleus à l’âme sur un « Ekymose » orné de thérémine hanté et de nappes de synthétiseurs anxyogènes : le decorum sonore de l’album est planté,une sombre ballade dans les abysses de la psyché humaine vous attend…

Faustine sera là , avec un « Automatik » pour vous contraindre à plonger un peu plus dans les limbes , composition électronique complexe drapée de guitare et de mélopées de piano addictives.

Sur les sombres poétiques textes qu’un certain Comte De Lautréamont n’aurait pas renier, Cecilia H pose son chant habité sur « Organik », pamphlet noir sur la décrépitude du corps humain engendré par la vieillesse, véritable appeau aux pourtours gothiques :
en un mot : sublime.

On continue le sombre voyage avec la noirceur étincelante de « Toxic » ou Thomas Prigent distille son venin sonore , hypnotique accompagné par les textes ténébreux sortant du cerveau rongé par la torpeur d’Horror 404.

Cheval Blanc , quant à lui « Synkrone », se contentera de vous pousser du haut d’un précipice , déclarant « Le vide n’existe pas , je l’ai rencontré » sur fond de rythmes big beat et de pianos envoûtant.

A demi mort , piégé entre cauchemar et réalité , Black Sifichi , de sa voix rauque inquiétante vous ensorcellera avec le troublant « Insomniak ».
Horror 404 vous portera un coup de « Skalpel » fatal accompagné de lourdes guitares et de textures électroniques rugueuses : l’excellence est proche…

L’aérien final instrumental « Klone » , vous permettra de quitter définitivement votre enveloppe charnelle , l’âme apaisée après ce tumulteux périple ; vous n’aurez alors envie que d’une chose :
appuyer sur « repeat » pour réécouter et plonger de nouveau dans cette subtile et brillante descente aux enfers qui est Critik …

Jim Noir

 

Elastik ­ Metalik

Label : Sounds Around Records

Le premier album d’Elastik avait réussi à s’attirer les éloges de toute la presse spécialisée, c’est donc en poursuivant dans une direction semblable que Thomas Prigent a repris son lot de machines et a invité nombre de ses amis à le rejoindre sur un second opus qui s’efforce de pousser l’expérimentation electro rock encore un peu plus loin. Accompagné une fois de plus par Black Sifichi qui l’avait aidé à faire de son single « Magnétik » un pur chef d’œuvre nominé pour les Qwartz 2011 dans la catégorie ‘‘Titres’’ mais aussi par Horror 4o4 et Cheval Blanc (No One Is Innocent), Elastik a cette fois également convié Faustine (Orchester) et Cécilia H. pour faire de sa nouvelle rondelle un pur moment de convivialité aux accents changeants et à la puissance intelligemment maîtrisée. A quelques encablures du reste de la scène electro française, Elastik va droit à l’essentiel et n’en finit plus de rebondir sous le poids des notes qu’il distille !
Le côté froid et répétitif de la musique peut sembler un peu compliqué à appréhender au premier abord mais on se fait très vite à un album qui compte en son sein non seulement quelques instrumentaux dignes d’intérêt mais aussi et contre toute attente de véritables chansons electro sur lesquelles la voix est bien plus qu’un simple accessoire. Construits et travaillés avec le plus grand soin, des titres comme « Kristal », « Automatik », « Toxik » ou « Insomniak » libèrent un à un des quantités d’ambiances plus étranges les unes que les autres et plongent l’auditeur dans un monde à la fois attirant et étouffant, un univers qui semble tantôt rassurant et d’autres fois beaucoup plus troublant, voire carrément déstabilisant. La production fouillée et les multiples intervenants font de cet ouvrage un véritable creuset dans lequel le gratin de la scène nationale peut trouver une véritable ampleur et c’est en offrant à un public de plus en plus réceptif à ses créations une nouvelle occasion de se réjouir qu’Elastik confirme que tous les espoirs mis sur sa musique étaient largement justifiés. La preuve par l’exemple que le style n’est pas l’apanage de quelques habitués de la jet set et qu’il y a dans les caves et dans les studios des chevilles ouvrières capables de produire du gros son au moins aussi bon que celui de ceux que l’on considère comme les as de l’electro ! A suivre de près …

 

 

ELASTIK
Metalik (Sounds Around Records/ 10 titres/ 48 minutes)

A mille lieux de pitoyables clichés electro sur fond de station balnéaire string-bling-bling-cheap, l’electro d’ Elastik est froide, clinique. Un souffle glacé incisant vos tympans, glissant le long de votre échine…

De prime abord, l’album rebute quelque peu par son manque volontaire de chaleur. Il se présente plus comme la bande originale d’un film aussi glauque que malsain malmenant l’auditeur sans le moindre ménagement. Il nous pousse dans nos retranchements nous faisant perdre nos illusions, on pense évidement à Picore voire Ez3kiel dans ses explorations les plus sombres… On peut tout aussi bien se croire dans la bande sonore d’un roman de Maurice Dantec du meilleur cru…

Le projet risqué de Thomas Prigent rassemble pour ce premier album personnel une volée d’intervenants. Il faut donc noter la présence de Black Sifichi, Cheval Blanc, Horror 404 et Malika venus poser voix et souffles…
Horror 404 faisant monter l’angoisse en posant ses mots et malmenant les silences d’une bien belle manière…

Ne crions pas au génie, mais passer une cinquantaine de minutes au casque et/ou dans le noir avec pour fond sonore Metalik peut se révéler une expérience peut-être pas des plus affriolantes, chaleureuses et ludiques mais qui au final s’avère assez captivante…
Elastik, Critik, disponible depuis le 30 mai 2011 chez KomaRecord

 

Elastik
juillet 21, 2011
Critik
Koma Records
Sortie : Juin 2011
Le projet Elastik, emmené par un certain, Thomas Prigent, distille un poison foudroyant alliant particules chimiques et matières organiques, sonorités industrielles chirurgicales, électro “clinique” qui glace le sang et spoken words maniaco-dépressifs ; le résultat est un petit plaisir malsain, hypnotique et ouvertement machiavélique…
D’entrée on le sent ; l’Elastik est tendu, et fatalement, la Critik est sombre… très sombre. Comme on l’aime, d’ailleurs.. ça tombe bien !
A l’image du constat dressé par Prigent et consorts, le nouvel opus du francilien est le reflet dérangeant d’une génération perdue (dans toutes les directions et sens du terme) schyzo/psychotique.. un cas clinique sur lequel les grands lobbies & labos font chaque jour un peu plus de bénef en lui dealant légalement de quoi faire taire ses angoisses…
Dans cet abrutissement général et complaisant, seuls les “vivants”, ceux qui sont “conscients” du malaise, refusent de se soumettre au système quitte à en être exclus… Tel est le but de cette Critik ; prendre en compte l’existence de ces témoins et victimes du mal qui ronge notre société.. Cette dictature démocratique (et/ou démocratisée) qui inculque à ses membres semi-consentants la “bonne marche à suivre, la “bonne façon” de réfléchir (ou mieux, de ne pas réfléchir), de jouir et de s’adapter à l’esclavagisme moderne.
Les rythmes répétitifs, le venin de Prigent qui se diffuse lentement dans les veines, le flow glaçant et grinçant de Faustine Berardo, se changeant parfois en un chant léger et inspiré, le ton apocalyptique et tribulations nébuleuses de Black Sifichi (d’Ez3kiel & Brain Damage), les visions morbides de Cecilia H, la colère tranchante et textes affutés d’Horror 404 ; tout est mis en oeuvre pour que l’auditeur ne prenne pas trop ses aises.. et ressente le malaise… Soyez les bienvenues dans la partie ténébreuse de l’indus gothique, de la dark-wave froide et du dub tourmenté.
La mécanique est bien rouillée et fait l’effet d’un morceau d’aluminium sur un vieux plombage… on le sent passer !

 

 

 

Elastik – Metalik
http://www.longueurdondes.com/2010/04/24/elastik/
(Sounds Around Records)
Projet à la fois très individuel, composé par une seule personne, et n’existant que par le collectif car posant sur ses musiques les textes de plusieurs invités, Elastik est un objet musical superbementunique, une immersion éprouvante dans la poésie d’une folie mortifère. « Metalik » est froid et dur comme le métal et les portes refermées sur les corps emprisonnés, malades ou comateux. Les mots sont primordiaux, la musique est leur bande-son et c’est l’alliance des deux qui leur confère une force implacable. Sous le spoken word erratique et malsain, la musique se meut par mouvements lents, par ondes et gouttes égrenées, dans un océan d’angoisse. Quatre voix se succèdent sur cette électro clinique qui rejoint les chambres froides de l’indus ; une seule, par son timbre soul et ses affinités trip hop et dub dessine quelques ouvertures inaccessibles dans cette opacité étouffante. Une plongée en eaux troubles impitoyable et sublimement prenante… www.elastik.fr

Jessica Boucher-Rétif

 

 

 

 

ez3kiel

 

 

Ez3kiel : Barb4ry
sortie : 2003label : Jarring Effects
style : Electro / Trip-hop / Dub

Dire que Barb4ry était attendu serait un peu faible. En revanche, affirmer que ce nouvel album des très prometteurs EZ3kiel n’en finissait pas d’être esperé, semblerait déjà plus coller à la réalité. Après Handle with Care, on pouvait s’attendre à quelque chose d’au moins aussi impressionnant, sinon plus. Alors verdict ?
Pas tout de suite. Ce serait trop simple, sans interêt. Avant d’entrer dans le vif du sujet, il faut savoir certaines choses.

La première, c’est que Barb4ry comporte lui aussi son quotat d’apparitions, tant surprenantes qu’imprévisibles. A savoir : Black Sifichi, Angélique Willkie (une ex-Zap Mama), le quatuor belge DAAU, ou encore Angelo Moore (chanteur de Fishbone). La seconde, le design de l’album. Une fois de plus, c’est beau et unique. Voilà pour la forme. Place au fond.
Kika ouvre le bal de façon admirable. Courte pièce mélancolique jusqu’à l’os à l’intérieur de laquelle se mêlent avec grâce, piano et violons. Touchante et sublime introduction s’achevant avec le début de Versus. Une voix monogammique énumère inlassablement des mots suscitants la négativité et la mort, tandis qu’une autre, féminine cette fois-ci, vient prendre sa place, et tente de rétablir l’équilibre à coup de termes positifs et humains. Puis les deux entités se rejoignent et poursuivent leur monologue respectif jusqu’à la fin. Côté musique, une puissante mélodie oscillant entre grandiloquence et douceur vénéneuse se laisse porter par un groove soutenu, légèrement noisy, accrocheur et rugueux. Another semble désirer la neutralité totale avec son magma électronique très lointain, quand, subitement, tous les repères s’envolent lorsque le morceau se transforme en récital pour violons aux accents tziganes. 3 rue Monplaisir change d’horizon. Place au dub de très haute qualitée. Outre le riddim incisif et pointu, le clavier reggae et la reverb de circonstance pour ce genre musical, la vraie réussite provient de l’accompagnement. Un accordéon, un violon et une clarinette viennent insuffler une chaleur humaine inattendue et une énérgie grisante, teintée de rêve.

L’évolution du dub ? Non, tout bonnement un coup de génie. Décrire le titre qui suit peut paraître désapointant. En effet, les revirements de style se succèdent au sein même des 5 minutes de Phantom Land sans aucune nuance, où plutôt sans que l’auditeur ne se rende compte réellement que la chanson aura telle ou telle couleur de son début à sa fin. EZ3kiel tente et réalise le mix improbable de groove, d’electronica, de mélodie complexe et recherchée et, comme pour signer son oeuvre, se permet un bouquet final sur fond de rythme punk. Et tout ceci dans une cohésion déconcertante. Plus sombre, Tôt ou tard unit le downtempo et le dub. Beat machinal, chant féminin fragile, et ambiance soul-blues empoisonnée. Plus largement electro, Obssd retrouve la voix masculine et envoûtante de Versus. Expérimentations sonores, atmosphère glacial et structure résolument hypnotique. La griffe du groupe se ressent plus nettement encore durant l’éponyme Barb4ry. Basse énorme, réminiscences dub, et breaks incessants.

Plutôt hermétique et mystérieux, le ton général est tant à l’emprisonnement sensoriel qu’à la nébulosité mélodique. Très différent, Thought dérive entre hip-hop épuré et dub électro-acoustique. Groove lourd et massif avec « Sûrement », positionné entre crépuscule et clarté, entre minimalisme conceptuel et breakbeat saturé. Enfin, Akik clôt ce second opus des enfants prodiges de Jarring Effects sur une superbe symphonie hybride pendant laquelle se croisent violons tristes et sonorités méchaniques discrètes.

Le grand talent de EZ3kiel provient de son étonnante facilité à se singulariser parmi bon nombre de formations françaises actuelles. On ne peut qu’encourager la démarche, et souhaiter la poursuite de l’histoire. Barb4ry est un très bon album. Tout le reste n’est que futilité.

Chroniqué par Yragael

 

 

Ez3kiel – Versus Tour | 25 novembre 2005
Pour relancer ses ventes l’indsutrie du disque mise
tout sur le DVD ! Et c’est souvent très décevant notemment, quand on voit
ce qu’a pu faire un groupe mythique du rock alternatif français en faisant il y
a un peu plus d’un an, un retour à la deep purple en compilant des images déjà
parues et connues… Par contre, le double CD DVD live d’Ez3kiel vaut vraiment le
détour…

Un live
enregistré lors de la dernière tournée « barbary » en split avec le
groupe DAAU, groupe de cordes et d’instruments à vent belges… Merveilleux
mélange entre l’électro joué en live des 3 lyonnais (basse batterie machine) et
les sonorités plus classiques des belges (Accordéon, violon, flûte)… On passe
en douceurs dune ambiance glauque « de ravers » à un trip hop qui pourrait rivaliser sans
complexe avec massive attack, le tout dans une démarche rock n’ roll (la scène,
le live). Se rajoutent les envolées nerveuses de Sir Jean, chanteur officiel de
Mei tei Show et toatser officieux de zenzile, madjimitys…, la douceur de la
voix d’Angelique Wilkie, ex zap mama, qui combat le slam de Black Sifichi dans
un duel de mots sur Versus, morceau phare qui ouvre l’album…

Mais là où
Ez3kiel ne se fout pas du public, c’est sur le graphisme du DVD, un univers qui
rappelle les animations de « l’étrange noel de Mr Jack », ambiance
féérique et psychédélique qu’on retrouve sur des clips, tous magiques, dans
lesquels les visuels sont en parfait accords avec la musique. On y retrouve la
figurine mascotte du groupe, dans une animation d’une déconcertante réalité…

On terminera
cette appologie, en rappelant qu’Ez3kiel, travaille avec le label Jarring FX
(Hightone, Mei tei sho, interlope), label militant indépendant, qui se soucie
du porte monnaie du public en proposant ce joli objet (car le coffret vaut le
détour aussi) à seulement 22 euros..

 

 

 

FEAR THE WINDOWS

[1] Kilo Of Black Bondage

 

One Kilo Of Black Bondage

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ronda records
Surprenant ! C’est la récente sortie du « 5 Streams » de Norscq qui m’a permis de découvrir par des amis cet album de [1] Kilo Of Black Bondage sorti en 2004. Norscq en était le producteur, l’ingénieur du son et le mixer. Ce groupe de quatre membres (aka_bondage, black sifichi, kilo et lorich nberg) officie dans une veine que je croyais disparue : l’expérimentation métissée du froid et du chaud à la façon d’un DJ Shadow ou des moins connus MC 900 Ft Jesus. D’un morceau à l’autre, les variations sont intenses et tout aussi jouissives. Le funk décharné de « Broken », teinté d’une trompette éreintée, de voix radiophoniques et d’une basse bluesy à souhait, le maladif « Murder CBP », le métronomique « Mule » et sa voix déclamant une histoire morbide avant de basculer vers des rythmes plus cassés à la Tom Waits, « Moglo » qui part en jungle ou encore le jazz soft de « Earth Multi Hop Whistlers » : tous ces morceaux dessinent un parcours étonnant, relié par le récit de Black Sifichi. A chaque titre, un break souligne la différence et plombe l’auditeur : il ne s’agira pas d’une succession de morceaux correctement identifiés par un numéro de piste. 
Marécage citadin, heures noires de la nuit quand les passants remontent leur col pour ne plus rien voir de ce qui les entoure : il y a là-dedans un peu des « Ghosts Of The Civil Dead » (une B.O. de Nick Cave, Mick Harvey et Blixa Bargeld). La voix est captivante (« Static Charge ») et sur « Unleash » les nappes de synthé emportent dans un improbable film policier, noir de chez noir (pourquoi pas « Sin City » ou « The Element Of Crime » de Lars Von Trier ?). Le personnage patauge, collé au train par une guitare impavide. A l’image de la pochette, tout est flou, mais on sent qu’il y a quelque chose d’anormal chez cet homme ou cet arbre tué par l’hiver. Doigts qui glissent sur la guitare, on se quitte sur « A Bark For Fate » : prêts pour une séance de rattrapage ?
 Attention, cette chronique est basée sur la démo, l’ordre des titres sur l’album finalisé a changé.

CD Review http://www.legendsmagazine.net/153/kilo.htm
[1] Kilo of Black Bondage – “Fear the Windows”
By Marcus Pan

 

 

[1] Kilo of Black Bondage

“Fear the Windows”

France is becoming quite a boomtown for dark ambient and interesting conglomerations. [1] Kilo of Black Bondage were formed in 2003 at the I.D.E.A.L festival in France. Names thrown about on the press kit you will remember from Rona’s various artists project, Je Suis Un Etranger.
[1] Kilo of Black Bondage typically refer to themselves as dub artists, mixing together various soundage and ambience to form pieces that move a bit more than your standard ambient backwash. Dub, drum ‘n bass and a touch of jazz fusion are blended to create Fear the Windows, using some spoken word to punctuate sections of song like Static Charge, A Bark for Fate and the opening Unleash.
Poetry Band(1) was one that sticks in my mind with this style of avante-garde spoken word poetry, but the difference here is that [1] Kilo of Black Bondage pull it off with applomb – the lyrics are mesmerizing and the backing soundscapes are extremely appropriate somehow with the material. A Bark For Fate is a favorite of this type of accomplishment.
Meanwhile Too Broken is a hardcore jazz dub, with horns, spoken word smashed together with heavy handed rhythms. A strongly moving score, Too Broken is easily one of my favorite spoken word tracks to hit the air. Frightening while at the same time catchy, [1] Kilo do an amazing job of creating a track that will mesmerize and intensify.
Let’s step back to the opening Unleash, which has a brilliantly used vocal sample in the beginning to kick off Fear the Windows on a strange bent: « You’re not making very much progress, Danny. » Where that’s from and exactly what progress [1] Kilo of Black Bondage refer to is unknown, but it pushes the listener into a muddy water of slow moving ambient with more nicely applied samples. It opens with a « middle of the story » tack and leaves you wondering through the rest of Fear the Windows.
The dubbed up Muhlet is brilliantly concocted with moving rhythms and seriously well written lyrical spoken word. As good as any William Burroughs(2) reading. The backing music moves with the verbiage rather than just tries to backdrop it and the two fuse together into a cohesive and well created whole. Rhythms will find themselves mixed up, slowed, stalled and otherwise dubbed into a strange moving eclectic form applied to a rigorous bass movement to create a funky jazzy tune.
Earth Multi Hop Whistlers is, as the name implies, a truly strange track. Jazz fusion at its finest, and I dig the jam-band style it comes out with. It’s one of those few songs that comes in really warped and weirded out, but still views to be music as opposed to mush.
I really enjoyed [1] Kilo of Black Bondage’s Fear the Windows. Avante garde, but avant garde done with a mind towards the listener rather than just a bunch of mush that the creator felt good to press just for the sake of pressing, which is Poetry Band and Einzeleinheit 003. [1] Kilos work is worlds better than other artists of the genre and have a certain flair for dubbing weirdness together into a worthwhile whole.

 

 

[1] Kilo of Black Bondage – “Fear the Windows” – Ronda

A DECOUVRIR ABSOLUMENT – reviewed by Gerald de Olivera (2005, sept.)
(http://www.adecouvrirabsolument.com)
Après une compilation de haute volée autour du langage, Ronda nous offre la première trace sur disque de la réunion de trois activistes de scènes aussi diverses qu’animées de la même force vers les chemins transversaux. Aka_bondage, Black Sifichi et Somekilos construisent des châteaux de sable remplis de mécanique s’autodétruisant pour fabriquer des fenêtres de non perception. Car si tout est suggéré, même au sein des moments de pure narration à la Chris Marker, « Fear the Windows » nous laisse dans le vague sans nous perdre vraiment. On oscille entre électronique mutante, rock ou hip-hop, faisant de Burroughs une sorte de père spirituel de cet engagement dans l’inconnu et le présent. Derrière deux bocaux ou bouteilles un homme sans visage porte un chapeau et se cache à peine, comme se cache à peine l’intention des trois membres de [1] kilo ok black bondage, celle de se parler et de vivre ensemble. Décidément, Ronda se spécialise dans la communion des plaisirs. Intrigant.

 

BENZINE MAG – reviewed by Benoit Richard (2005, sept.)
(http://www.benzinemag.net)
Kilo of black bondage joue une musique à la croisée des chemins, et de plusieurs genres dans lesquels on peut mettre sans trop se tromper le post-rock, le dub, l’électronica et le jazz. Disque aux contours expérimentaux, « Fear the windows » se révèle comme un album sombre, rempli de bruitages inquiétants et de samples de voix graves très cinématographiques. L’ensemble s’écoute malgré tout sans difficulté et procure à certains moments de belles émotions.

 

D-SIDE – reviewed by Jean François Micart (2005, sept.)
(http://www.d-side.org/)
Réunion informelle de musiciens inaugurée lors du festival I.D.E.A.L de Nantes en 2003, [1] kilo of black bondage compte en ses rangs Nicolas Marmin alias aka_bondage (et membre d’osaka_bondage, dDamage et colder), Black Sifichi (Tempsion, Brain damage…) et somekilos (My own), et s’est peu à peu cristallisé en un véritable groupe au fil des concerts, nous offrant aujourd’hui avec « Fear the windows » un premier album trempé dans le sang du film noir, l’encre du spoken words et les volutes d’un dub-rock mêlé de trip-hop et d’une electronica incroyablement poisseuse. Et ce n’est pas un kilo que pèse fear the windows, mais une tonne ! Un tonne d’angoisse, de névroses, de passion criminelles et de drames mis en évidence par une orchestration luxuriante, puissante, que l’on pourrait rapprocher des instants les plus sombres de Recoil ou Manoxeria, et par un choix de samples aussi inspiré que glaçant. Avec en bonus une vidéo au traitement saturé qui illustre bien l’univers du groupe, [1] kilo of black bondage pourrait bien être le polar de la rentrée !

 

ELEGY – reviewed by Yannick Blay (2005, nov., n°38)
(http://www.elegy.fr/)
Ronda est sans conteste un label sur lequel il faut compter. Le label de Sun Plexus nous offre en effet une merveille d’electronica faussement intimiste et réellement marécageuse. Le projet s’est formé il y a deux ans lors du festival I.D.E.A.L. de Nantes autour de l’omniprésent Nicolas Marmin (Aka Bondage, etc.), d’un certain Somekilos et du tout aussi omniprésent Black Sifichi, le petit américain exilé, dont la voix n’en finit plus de nous hanter. Des histoires de schizophrènes et de meurtres en tout genre (plus un texte de Bukowski) se déroulent devant vos oreilles ébahies sur fond de rythmes dub ou trip-hop. Les ambiances sont torturées à souhait soulignant fort à propos les textes disséminés ça et là tout au long de ce monstrueux Fear the Windows. [1] Kilo of black bondage ouvre une porte à toutes les fenêtres pour nous proposer les meilleurs samples entendus depuis longtemps et agencés avec le génie d’un Jim Thirwell, pour le moins. Rien que Muhlet, Murder CBP ou Too Broken (avec la trompette de Jérôme de Berg Sans Nipple) suffiraient à justifier l’achat de cet album. Ne passez pas à côté !

 

FEAR DROP – reviewed by Denis Boyer (2006)

C’était l’une des plus belles performances de l’édition 2003 du festival I.D.E.A.L.. Cette réunion de trois artistes habitués de formations aventureuses de la région parisienne transcende leurs différences, qui auraient pu se juxtaposer, se succéder, sans jamais se lier. Pour le fait, quoi de très commun entre Black Sifichi, chanteur déclameur à la superbe voix grave, Somekilos (H. Villette), batteur et fondateur du groupe post rock My Own, et Aka_Bondage (N. Marmin), noyau du défunt laboratoire bandes / électronique / rock Osaka Bondage ? Si ce n’est justement ce goût de l’instable, de la frontière mouvante, du terrain mixte. Fear the windows est une sorte d’album cinéma, baigné de nombreux éclairages, où les cordes, les bandes, les cuivres, les samples, sont les acteurs – aux dialogues impulsifs ou aux tirades posées – qui progressent infatigablement dans une ville nocturne. Tous ces néons et leurs lueurs fondues sont rythmés par la batterie, fondation aux angles de laquelle la voix de Sifichi se partage entre considérations existentielles, critique sociale et fumée post beat. Ces moments montrent la profonde réflexion scénographique qui habite ces compositions joignant musique et collage, film audio et cabaret dub (Kreidler et Stilluppsteypa projettent leurs ombres incompatibles), signaux encastrés de fin de transmission, de cultures érodées et d’expressions rognées. Cet art du recyclage dépasse de loin les hystéries plunderphonics, et restitue à l’ordre naturel une friche où le développement retrouve ses droits. Toujours grignotées, les pulsations électroniques, les émissions de cordes, les épiphanies lumineuses montrent le flou de la perspective. Jamais bouchés, les plans se terminent à l’horizon, retrouvant l’imprécision de contour qui fait leur intérêt. De belles émotions s’élèvent de ces reliefs aperçus depuis les fenêtres que les téméraires oseront approcher : les respirations mêlées de violoncelles et de galène, appesanties par la voix de Black Sifichi, de lourdes basses hydratées d’acides de trompette, une fureur crépusculaire..

 

 

FROGGY’S DELIGHT – reviewed by MM (2005, nov)
(http://www.froggydelight.com)
Une pochette cauchemardesque, un titre éloquent, Fear the windows, et un nom évocateur [1] kilo of black bondage annoncent la couleur. Elle sera noire. Si certains morceaux semblent plus faciles d’accès, plus musicaux pourrait-on dire, comme « earth multi hop whistlers » qui lorgne du côté du free jazz ou le dubisant « too broken », la tonalité générale nous ramène vers des univers oniriques et obsessionnels fondés sur un certain esthétisme du mal. Car le trio Some Kilos (de My own), Black Sifichi et Aka_Bondage (de Colder) creuse son propre sillon dans des terrains peu défrichés – du moins dans l’Hexagone. Déroutant, complexe, à la fois noir et lumineux, Fear the windows ouvre des portes vers des mondes étranges, cérébraux, où l’âme humaine est, pour le moins, tourmentée. Ainsi, dès le premier morceau, « unleash », commence la descente aux enfers, l’enfer glauque et liquide de « Element of crime » de Lars Von Trier. Le « muhlet » complètement hypnotique et le lancinant « murder CBP » dérivent vers l’univers psychotique de David Lynch alors que « moglobis » plus électrique illustre un monde post-futuriste à la Enki Bilal à la fois baroque et expressionniste qui rappelle celui de « Bunker Palace Hotel ». La voix abyssale de Black Sifichi officie dans un spoken word noir et oppressant qui n’est pas sans rappeler l’hallucinant et cauchemardesque « Europ » de Lars Von Trier avec la voix de Max Von Sydow. Autant dire que, entre ambient, new-indus, post-rock et expérimentation électro, [1] kilo of black bondage manipule les sons et les mots pour créer des atmosphères très cinétiques pas particulièrement festives dans lesquelles on sombre vite dès la première écoute. Un opus atypique et addictif fortement recommandé.

 

 

GUTS OF DARKNESS – reviewed by Progmonster (2005 Sept. 17th)
(http://gutsofdarkness.com).
[1]Kilo of Black Bondage est la contraction des trois personnes qui donnent au groupe toute son identité : Somekilos, membre du groupe My Own, Black Sifichi (The Black Dog, Tempsion) et enfin Nicolas Marmin, plus connu sous le patronyme de Aka_Bondage, ex-Osaka Bondage et actuel Permanent Fatal Error. Tout ce beau monde s’est réuni pour la première fois lors d’un festival à Nantes en 2003, et après avoir écumé les scènes non sans succès, rendez-vous fût pris pour donner une suite sur disque à cette aventure. « Fear the Windows » est cet album, et il ne s’appréhende pas facilement tant son champ d’investigation est disparate. Produit en partenariat avec le label italien Wallace Records, Ronda affine son esthétique, disques après disques, et le projet [1]Kilo of Black Bondage pourrait bien en représenter – pour l’heure – son aboutissement le plus concluant. La diversité des climats qu’on y rencontre confère à l’album un réel plaisir d’écoute sur le long terme. Sa qualité première résidant sans doute dans le fait que notre trio parvient à mettre en commun des univers à la base plutôt différents. Lori Sean Berg, de Berg Sans Nipple, a été invité à jouer de la trompette sur certains titres (comme sur « Earth Multi Hop Whistlers » par exemple) et apporte cette petite touche onirique qui contrebalance idéalement les paysages sonores déchirés à la densité parfois extrême. La voix profonde de Black Sifichi, sur « Muhlet » ou « Static Charge », récite, impavide, sa poésie noire qui plonge l’album un peu plus dans ses aspects les plus glauques. Alors que « Too Broken » verse dans l’acid jazz d’outre-tombe, sonorités électro trip hop dignes du « National Hijinx » de Journeyman (le presque jungle « Moglobis » ou encore « Murder CBP ») côtoient des textures malades, de presque rien, où infrabasses et crépitements divers malmènent l’auditeur. En rendant l’incompatible compatible, « Fear the Windows » prouve qu’à notre triste époque, le seul sentiment qui prédomine et qui surpasse toutes les autres, c’est la peur.(5/6)

 

INDIEPOPROCK – reviewed by Jul. (2005 nov.)
(http://www.indiepoprock.net/).
Juste après la sortie de la compilation « Je Suis un Etranger », et en attendant le nouvel album de Melmac, les frères Reverter nous présentent ce premier disque de [1] Kilo of Black Bondage. Nom composite pour un groupe qui ne l’est pas moins, puisque l’on y retrouve SomeKilos, Black Sifichi, aka_bondage… ainsi que Lorich’n’Berg (de Berg Sans Nipple) venu poser sa trompette sur quelques pistes.
Fear the Windows est de ces disques où chaque élément est à sa place, sert une ambiance particulière, déclinée et développée tout au long de ces 9 pistes. Une ambiance détaillée, lourde et inquiétante, sans jamais s’avérer complaisement oppressante… Des rues sombres ou l’on erre en silence, avec comme seules pensées les déclamations froides et précises de Black Sifichi, notament lors du narratif « Static charge ». La rythmique, qu’elle soit jouée ou éléctronique, s’impose d’elle même, martelante, et donne le tempo de ces divagations nocturnes durant lesquelles on relève rarement la tête. « Earth multi hop whistlers », aux accents plus jazzy, nous permet de reprendre notre souffle avant de replonger…« Too broken », clôturant l’album, voit le spoken work de Black Sifichi muter en hip-hop halluciné tourmenté par les cuivres…
Savemment calibré, Fear the Windows est un album introspectif et désenchanté dans lequel on s’engouffre avec plaisir, au fil des errances (errances, certes, mais o combien calculées!) de trois musiciens ayant su synthétiser leurs compétences respectives dans un disque à part entière.

 

INFRATUNES – reviewed by Johnny One shot (2005 Sept.)
(http://www.infratunes.com).
Derrière ce nom aux résonances sado-masochistes se cachent trois activistes sonores plus ou moins bien connus : aka_bondage, bassiste de Colder, adepte des manipulation électro-sonores en tous genres, Black Sifichi, poète et figure-clé du spoken word, et enfin SomeKilos, membre du groupe post-rock My Own. On tient donc ici un album hybride, tiré entre les savoirs-faire et les talents de ses trois membres, un album à la croisée des climats post-rock, des rythmiques déstructurées et tendues, du phrasé et des récits urbains spoken word et de l’expérimentation sonore.
Le trio livre donc une musique sombre et intrigante, gorgée de rythmiques étranges (Mulhet), de sons minimaux et poisseux (A Bark For Fate), d’ambiances de ruelles crades (Moglobis, Mulhet), de basses obsédantes (Earth Multi Hop Whistlers) de voix fantomatiques apparaissant tour à tour pour raconter leur histoire (Unleash, qui rappelle beaucoup l’utilisation des voix que fait Godspeed You Black Emperor !), à moins que ce ne soit Black Sifichi qui s’en charge.
On tient ici neuf contes de la folie ordinaire, neuf morceaux se donnant comme des écrins sonores pour les contes cruels de Black Sifichi. Au vu de l’âpreté des sonorités, ce sont plutôt d’anciens cadres de bois que l’on tient en guise d’écrins. La sensibilité ici est proche d’une ambient de fin du monde, lent déploiement de textures abrasives ou collantes, gluantes (Moglobis), rehaussées de rythmiques agressives (Mulhet, Too Broken), quelque chose qui pourrait presque rejoindre la musique de Tool dans sa manière de se développer selon des structures complexes et dans son habileté à peindre des climats paranoïaques et angoissants, où guette une sorte d’hystérie meurtrière rentrée (Murder CBP, c’est-à-dire Cold Brutal Premeditated Murder).
Voilà donc un album assez peu mélodique (Static Charge, Pot Holes, deux morceaux âpres où la musicalité se réduit au son, ou au bruit, sans bruitisme agressif mais dans un minimalisme proche du dépouillement – quelques sons maltraités secrètement et une voix au timbre chaud qui conte impassiblement son récit), assez peu séducteur mais attirant par sa violence et les tensions qu’il sait ménager : singulier, personnel et complexe aussi. Et donc recommandé.

 

INTRAMUROS « effets et gestes toulousains » (N° 278. 7-14 déc. 2005)
(http://www.intramuroshebdo.com/).
La musique de [1] Kilo of Black Bondage est particulière, faite de longues plages musicales nourries de dub, de rock, d’électro et de hip-hop, qui donnent à l’arrivée un hybride contemporain que l’on pourrait qualifier d’“industrial dubhop”. Curieux, déroutant, cet album aurait pu être l’oeuvre d’un Étant Donné ou d’un Throbbing Gristle sous l’emprise d’une sinsemilia de première bourre. Osons!

 

JADE (Julien Jaffré, #20, mars 2006)
(http://www.pastis.org/jade/).
Derrière le patronyme énigmatique et clandestin [1] Kilo of a Black Bondage se dissimulent quelques pourvoyeurs éclairés de la scène culturelle du milieu des années 90. Outre la présence tutélaire de Black Sifichi, vieil expérimentateur devant l’éternel (depuis les Spoken Word au microphone), on retrouve au sein de ce collectif Nicolas Marmin, issu d’Osaka Bondage [aka_bondage] et qui a depuis enrichi des ses schismes rythmiques et sonores les line-up de Colder, French Doctors ou encore Damo Suzuki’s network [CAN pour les néophytes] et Somes Kilos, soit Hugues O., rédac chef de feu l’excellent fanzine 18 jardins et membre du défunt My own et actuel membre de  » 2 kilos & more « , sans omettre Norscq à la production ou Jérôme Lori Schön Berg (1/2 de Berg Sans Nipple) en Guest. Un collectif qui a les atours d’une fédération de compagnons dont l’intérêt et les compétences en matière de musique contemporaine et de recherches sonores n’est plus à débattre. La genèse du projet est à porter au crédit du festival IDEAL, qui en mars 2003, dans la salle obscure de l’étage du lieu unique à vu naître les accouplements de textures de Black Sifichi et d’Aka Bondage. Le projet, en maturation constante en fédérant de nouvelles recrues a amplifié dans le même temps son horizon. Empruntant au domaine du Hip-hop, du dub, de l’électronica, d’assemblage rock, l’ensemble des morceaux se révèle plus proche d’un road movie, où sont davantage privilégiés les textures, les espaces et les paysages abstraits comme fil conducteur. Des instants oniriques, des climats enjoués ou phtisiques, c’est selon jalonnent l’écoute de ce Fear of a Black Windows (Public Enemy, es-tu là ?) signé sur Ronda, mais qui aurait tout aussi bien pu figurer en bonne place au catalogue de Sub Rosa ou d’un Wordsound excentrique. Quelque part entre les structures savantes et jazzy d’Orchestre 33 1/3, Les vacations urbaines d’un DJ Spooky période Necropolis et des spoken words façon Burroughs [dont la pochette entretient une étrange parenté avec l’esprit du Festin Nu du même Burroughs (le feutre en trompe l’?il )]. Totalement recommandé.

 

LONGUEUR D’ONDES – review by Vincent Michaud (2005, oct.)
(http://www.longueurdondes.com).
Cette union d’électronistes distingués a réalisé un bel ouvrage. Sonnant par instant comme du Ez3kiel sans groove, elle taille au scalpel son univers électronique. Bon, cette construction fractale et implacable ne fait pas dans la rigolade. Mettez de l’huile dans les rouages de cette mécanique implacable, que diable !

 

MOUVEMENT – review by Fred Hanak (n° 39, avril 2006)
(http://www.mouvement.net/).
Dès l’intro, Fear the Windows soulève un climat de tension palpable et très scénique. Un homme semble nager dans de nappes de synthétiseurs délétères, tandis qu’une voix féminine l’interpelle bizarrement. L’oppression musicale cache ici moult sonorités trépignantes (Static Charge), tapies comme autant d’ambiances à la confusion organisée (Murder CBP). Ces insolites vignettes, tout en teintes triturées (Pot Holes) et en cliquetis embrasés (A bark for fate), sont l’ouvre de (1) Kilo of Black Bondage, une formation mutante composée de Somekilos (My Own.), Black Sifichi (Wreck this Mess.) et Aka_Bondage (Osaka Bondage, Permanent Fatal Error, Colder.). Mêlant spoken words et poésie urbaine, leurs contes fantasmagoriques (Muhlet, Moglobis) font fuser neuf tranches de folie ordinaire, lorgnant aussi bien vers le rock que le hip hop, le free-jazz ou le dub électrisé. Les trompettes (Jérôme Lori Schön-Berg, membre de Berg sans Nipple) dynamitent les tympans avec frénésie, la sémantique se fait gifler par des battements furibonds, la basse se tasse et les gorges se nouent tandis que les larsens de guitares viennent conspuer des rythmiques dérangées. Un disque surprenant, parfois asphyxiant, toujours magnétique.

 

NAMELESS – review by Fred (2005, Sept.26th)
(http://www.webzinenameless.net).
Hybride électronique en électron libre, [1] kilo of black bondage réunit sous le même toit trois des hérauts qu’on aimerait plus en vue de l’électro-va-t’en-faire-foutre française du moment, à savoir aka_bondage (qui officie également, et notamment, au sein des très bons Permanent Fatal Error), Black Sifichi (et on se rappelle cette voix obscure, ces spoken word sur la musique de EZ3kiel) et Somekilos (membre, notamment, de My Own.) Bref, que du beau monde. Et question électron libre, les gaillards savent y faire. « Fear the windows » sonne comme pas grand chose tout en traçant pourtant des sillons profondément abyssaux dans lesquels risque de s’engouffrer une bonne paire d’autre groupes, malheureusement moins talentueux et donc pour des résultats moins intéressants. En attendant, l’occasion est vraiment grande de se laisser tomber dans ces gouffres, du moins en tant qu’auditeur. [1] kilo of black bondage tisse ses atmosphères sonores comme des paysages hétéroclites aux mille facettes, entre courants en vogue ou autres plus sombres. Les voix apparaissent ici et là, puis s’en vont sans demander leur reste. Puis arrive « La » voix. Celle de Black Sifichi et ses mots caverneux, ses textes sombres qui vous foutent le blues en même temps que ces gouttes vous perlent au dos. On se perd, on essaie de regarder d’un côté, puis de l’autre, on veut éviter le contact direct, mais cette voix reste là, plus ancrée que jamais dans l’atmosphère. « I’m sick of trying to write poetry. trying to discover words that express beauty, delapidation ». Je veux bien le croire. Et je ferme les yeux. Je crois traverser une ville et tous ces quartiers tâchés des âmes perdues qui errent encore les rues, saoules d’ennui, aux petites heures du matin. Urbaine, telle est cette musique noire et lourde qu’on n’appréciera certes pas à toute heure, mais qui soulignera certainement quelques sales moments de cafard.

 

NUKE MAGAZINE (2005, Sept. 04th)
(…) un premier album Fear the Windows dédié aux films noirs qui délivre un trip-hop claustrophobe et angoissant parsemé de spoken words habités et d’incursions elécronica : parfait pour novembre.

 

SHOOT ME AGAIN – review by Fred (31-10-2005)
(http://www.shootmeagain.com).
(1) Kilo Of Black Bondage, c’est la réunion de trois personnalités et la contraction de 3 identités : Aka Bondage, Black Sifichi et Somekilo (2kilosandmore). Tous trois sont déjà des musiciens expérimentés, qui cotoyent ou ont cotoyé des groupes ou des artistes comme dDamage, PermanentFatalError, Brain Damage, Ez3kiel, My Own… Les musiciens de (1) Kilo Of Black Bondage se sont réunis en 2003 pour expérimenter une collaboration lors d’un festival. Ce projet s’est étoffé, enrichi et donne aujourd’hui cette plaque qui concrétise leurs paysages sonores. La matière première utilisée est un ensemble de collages sonores, souvent étranges et angoissants, parfois obscures et sombres mais au détours de ces collages pointe une musicalité affinée. Le tout sonne expérimentale, certes, on sent la recherche du son et le façonnage de celui-ci. Mais de cette expérimentation, nait aussi une étrange accessibilité musicale. Entre electronica, dark ambient, abstract hip hop, drum and bass, bidouillages expérimentaux, poésie, et instruments classiques (1) Kilo Of Black Bondage navigue et ne sombre nullement, offrant ainsi un objet étonnement abrupt de musicalité. De quoi satisfaire à la fois celui qui aime se prendre la tête sur la musique, se poser des questions musicales existentielles que celui qui a plutôt envie de se laisser porter par la succession de notes.

 

VACARME – review by Cap’tain Planet (2005, Sept.)
(http://www.vacarm.com/).
[1] Kilo Of Black Bondage est un groupe atypique qui puise ses influences dans le rock, le dub ou l’electronica. Voici un premier album très intéressant que nous allons essayer de vous faire découvrir. Le groupe se compose de 3 musiciens. Tout d’abord, d’Aka_bondage qui depuis 10 ans crée un monde musical unique en manipulant différentes sonorités électroniques et en expérimentant tout ce qui peut être audible. Le deuxième membre, Black Sifichi est un poète urbain aux textes sombres mais aussi un DJ et collaborateur actif d’Ez3kiel. Enfin, Somekilos qui est le fondateur du fanzine « 18, jardins » jongle sur cet album entre composition électronique et batterie. Le trio nous dévoile un album riche dont la cohérence qui ne tient qu’à un fil est une parfaite réussite. On ne peut pas parler de morceaux mais plutôt d’ambiances, chaque titre s’imbriquant dans une sphère (il)logique pour former un tout. Sur fond d’humour noir, ce qui ressort de cet album est la noirceur et la tristesse. Les images se confrontent dans nos esprits. La musique de [1] Kilo Of Black Bondage nous amène dans un état de léthargie. La torpeur qui nous prend, nous glisse vers un autre monde nous laissant imaginer maintes histoires amères de personnages empruntés à notre imaginaire. Au final la seule histoire qui reste est certainement la notre, celle de nous dans notre chambre face à une chaine Hifi ! Notez que certains titres ne sont que des poèmes récités sur fond électronique par Black Sifichi. Le timbre de voix rappelle celui de Tom Waits dont la chaleur toute particulière vous hypnotisera. Vous remarquerez peut-être que le dernier titre comprend un texte écrit par le célèbre Charles Bukowski. En bref, cet album est une réussite qui nous incite à nous renseigner sur ces trois artistes aux talents exceptionnels. Très certainement à voir en concert…
XSILENCE – review by Jekyll (2006, mars)
(http://www.xsilence.net).

La musique de [1] Kilo Of Black Bondage est profondément moderne : un pied ancré dans le cinéma noir, un autre dans la poésie urbaine; une main brandit l’électronique comme étendard, tandis que l’autre flirte avec un post-rock acoustique et jazzy. Et au centre, un corps informe et maladif dont jaillissent des mélodies superbes. Fear The Windows tient du miracle : alors que la musique du trio français ne pourrait être qu’un gigantesque puzzle, une suite de collages sonores sans vie, il s’en dégage une seule et même force morbide, tirée vers une lumière blafarde. On est subjugué par tant d’audace, tant de personnalité… Et cette manière qu’a le groupe de bouleverser sans cesse les codes de la musique est unique. Les neuf titres dérangés du premier album de [1] Kilo Of Black Bondage méritent mieux que la confidentialité d’un secret bien gardé. Ecoutez-les !! (18/20)

 

RECENSIONI in ITALIANO…

 

kiloofBB-FeartheWindowback

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

BLOW UP (89)- recensione di M. Busti (2005, ott.)
(http://www.blowupmagazine.com/)
Fra atmosphere noire di opprimente cupezza si dipana come liquido scuro la musica di kilo of black bondage, trio composto da aka_bondage (fondatore di osaka bondage, membro di Colder e Permanent Fatal Error, e collaboratore di Erik M e Damo Suzuki), dall poeta urbano Black Sifichi e dall batterista Somekilos, jà nei 2kilos&more. L’esordio della band e a dir poco brillante, perfettamente bilanciato nell’ equilibratura fra componenti eletroniche ed elementi eletroacustici e mostra una spiccata maturità nell tratamento di un suono che possiede una peculiare forza magnetica. Ogni brano a un suo definito svolgimento narrativo e trascina l’ascoltatore nella penombra di scenari mai rassicuranti in cui basso e batteria sferzano l’aria con terribili fendenti (Muhlet), mentre la voce di Black Sifichi avvolge tutto con un velo nero di ruvidatela (static charge, a bark for fate). Provando ad immaginare cosa potrebbe uscir fuori da una jam-session con Tricky, God, You Fantastic ! & Dub Syndicate, si riesce ad avere un’ approssimativa idea della musica contenuta in « Fear the windows ». (7/8)

COMUNICAZIONE INTERNA – recensione di Nazario Graziano (2005, nov.)
(http://www.comunicazioneinterna.it/)
Una metropoli non definita di notte. Pioggia. Passi. Persone. Un serial killer probabilmente. Un omicidio. Tensione. E’ questo l’ipotetico scenario che c’è dietro l’ascolto di « Fear the windows » opera ultima di [1] Kilo of Black Bondage, terzetto sperimentale nato dall’unione di Aka_Bondage, Black Sifichi e Somekilos. Il loro progetto abbraccia territori cupi e oscuri che vanno dall’elettronica minimale, al post passando per dub e hip-hop . Capita così di imbattersi in episodi scurissimi come « Muhlet » e « Pot Holes » o nei minimalismi glitch di « Moglobis » o « A bark for fate ». E’ un dub obliquo quello che riempie la scena (omicida ?) di « Murder CBP », mentre un insolito jazzy-rock contagia la bellissima « Earth Multi hop whistlers ». Il disco si chiude alla grande con le contaminazioni urban-jazz-hiphop di « Too broken » a sigillare un lavoro « dark » e sperimentale che definire « elettronico » è a dir poco limitativo. « Fear the windows » nella sua categoria resta fin da ora una delle migliori produzioni di questo 2005.

 

FREAKOUT ONLINE – recensione di Fausto Turi (2005, nov. 11th)
(http://www.freakout-online.com)
Diversifica sempre più le proprie pubblicazioni, l’etichetta milanese Wallace Records, e con questo Fear the Windows – edito insieme alla francese Ronda Label – s’avventura nel campo dell’avanguardia elettronica. [1] Kilo of Black Bondage è l’unione degli sforzi di tre artisti francesi che si frequentano da due anni in studio e nei concerti : Aka_Bondage, bassista e manipolatore elettronico che suona nei Colder e nei Permanent Fatal Error ed accompagna in tournèe l’inossidabile ex voce dei Can, Damo Suzuki ; poi Black Sifichi, dj, cantante dall’humor nero dei Tempsion specializzato in spoken word ; infine Somekilos, batterista e musicista elettronico in My Own e 2Kilos & More. Il disco è prodotto da Norscq (The Grief / Colder / Von Magnet) ed è inquietante e macchinoso, richiama il genere “industrial” già dalla copertina disumanizzata, e consiste di 9 tracce fatte di racconti in lingua inglese che poggiano su tappeti elettronici interessanti perchè slabrati, realistici e futuristi : i tre si sforzano – con la tecnologia moderna, beninteso – di ottenere un suono analogico, caldo, e ci riescono bene ; mi ricordano molto i lavori sperimentali della musicista israeliana Meira Asher, o persino di Aphex Twin, negli strumentali. E si respira aria di b-movie anni 50 grazie ai citati suoni retrò, con i protagonisti delle storie che sembrano comunicare tra loro in “mono”, attraverso transistor e walkie-talkie disturbati; favole trucide in spoken word, costellate di gente armata e fuori di testa, ma il risultato complessivo, malgrado coinvolga, risulta memorabile solo in qualche episodio. Tra le cose migliori del disco c’è la traccia video ‘A Bark for Fate’, giocata sulle immagini ripetitive ed ipnotiche che vediamo scorrere davanti ai nostri occhi guardando fuori dal finestrino di un’auto in corsa.

 

MOVIMENTA – recensione di Marcello Consonni (2005, nov. 11th)
(http://www.movimenta.com/recensioni/cd/1kilo.html)
[1] Kilo Of Black Bondage è un combo francese costituito da 3 personaggi di varia estrazione musicale e culturale. I 3 sono il bassista Aka Bondage, il « poeta urbano » Black Sifichi dalla voce cupa e avvolgente e Somekilos batterista e mani